Le gouvernement ferme les rayons "non essentiels" des grandes surfaces
Au nom de "l'équité" et de la sécurité sanitaire, le gouvernement a décidé de fermer les rayons non essentiels dans les grandes surfaces plutôt que d'autoriser les petits commerces à rouvrir.
Après s'être entretenu dimanche avec les fédérations de commerçants et des élus locaux, Jean Castex a décidé d'interdire à partir de ce mardi 3 novembre (NDLR : une tolérance est accordée jusqu'à ce mercredi) dans les grandes surfaces "la vente des produits qui [...] sont d'ores et déjà interdits dans les commerces de proximité". Au nom de "l'équité" et de la sécurité sanitaire, le gouvernement a décidé de fermer les rayons non essentiels dans les grandes surfaces plutôt que d'autoriser les petits commerces à rouvrir, a annoncé le Premier ministre dimanche au journal de TF1.
Pas de réouverture immédiate des commerces "non essentiels"
Jean Castex a écarté une réouverture immédiate des commerces: "La logique du confinement est que l'on limite le nombre d'occasions de sortir". Pour la Fédération de la grande distribution (FCD), c'est une solution "perdant-perdant". "C'est une décision qui va affaiblir le petit comme le grand commerce, en laissant le champ libre à des acteurs comme Amazon", a souligné Jacques Creyssel, son délégué général, à l'AFP.
Reste encore à préciser quels sont ces produits interdits à la vente, allant des vêtements à la droguerie en passant par les jouets. "Nous vendons du dentifrice et le mascara qui est à côté ne pourra pas être vendu", a souligné M. Creyssel. La grande distribution prévient que cette décision pourrait avoir des "conséquences" pour "20 à 25%" des salariés du secteur, qui en compte 700 000.
Des recours au Conseil d'Etat
La colère des libraires s'était cristallisée autour de la Fnac, qui continuait vendredi à vendre des livres, avant que le groupe ne ferme ses rayons de lui-même pour deux semaines. Et que le gouvernement n'étende cette fermeture vendredi soir à tous les rayons livres et culture des grandes surfaces alimentaires et spécialisées. Néanmoins, de nombreux libraires exigent toujours de rester ouverts, certains bravant l'interdiction. Les marchands de jouets et les fleuristes ont annoncé de leur côté le dépôt de recours contre leur fermeture devant le Conseil d'État. Et 27 enseignes dédiées à l'univers de l'enfant ont également adressé une lettre ouverte à Jean Castex pour demander la révision des mesures de fermeture, insistant sur le caractère "essentiel" de leurs produits.
La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) avait salué, dimanche, la fermeture de rayons évoquée par le gouvernement qui "pourrait, à court terme, rétablir l'équité avec le commerce de proximité". Mais elle réclamait surtout "la possibilité, en fonction du contexte sanitaire, de rouvrir les commerces" localement, sur décision préfectorale.
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