pme-pmi à la recherche d'offres globales
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Quelle est la place d'un centre d'appels dans une petite entreprise ? Au
choix : un outil de prospection commerciale, un canal de vente supplémentaire
ou un guichet dédié à la gestion de la relation client… et parfois les trois
dans un seul centre ! Comment l'organiser ? La plupart des experts des cabinets
de conseil s'accordent pour définir le premier critère de faisabilité : la
taille critique. Cette taille est réputée atteinte quand il y a beaucoup de
contacts “non-sollicités” en réception, quand certains services sont noyés sous
les appels, quand le téléphone devient une contrainte. Alors, on peut envisager
la création d'un point d'entrée unique. Avec le questionnement de départ : que
va faire la plate-forme, aura-t-elle une fonction purement commerciale ou bien
assurant la gestion ? Dans une PME, ce sera souvent un standard téléphonique
amélioré ou encore un accueil de premier niveau capable de traiter entre 60 et
80 % des appels, selon le secteur, le type de produit et sa complexité. Ici, la
comparaison avec les grands comptes montre des différences frappantes. Sur le
secteur des télécoms mobiles, par exemple, il est courant de monter dix à
trente centres de contacts de plusieurs centaines de positions, pour une seule
entreprise. Tandis que le centre de contacts d'une PME va plutôt compter une
dizaine de postes. Ce n'est pas la même organisation, pas le même équipement,
pas la même mission. « Dans les grandes entreprises, la mission d'un centre de
contacts sera définie plus souvent par rapport à un type de clientèle. Par
exemple, les entreprises, les professionnels ou le grand public, avec un
clivage supplémentaire par type de relation commerciale. Comme pour la
téléphonie, entre l'abonnement et les services prépayés », explique Fabrice
Moreau, directeur associé chez Digiway. Une PME va, au contraire, construire
son centre dans une approche très généraliste, multitâche, multifonction,
multiclient, multiproduit. Ici, on ne va pas retrouver les effets d'échelle des
grands centres spécialisés. La polyvalence sera exigée à tous les stades,
surtout pour la réception d'appels. Dans le fonctionnement, il y aura davantage
d'informel et moins d'encadrement. L'opérateur en réception devra faire preuve
d'une aptitude à rechercher lui-même une solution à chaque problème présenté.
Il devra assumer une autonomie plus importante dans son travail.
le recrutement mis en cause
« La logique voudrait que la politique de
recrutement soit plus tournée vers la qualité des candidatures. En pratique ce
n'est pas toujours le cas. Au contraire, l'erreur fréquente consiste à recruter
comme pour un centre d'appels industrialisé, faire appel à du personnel ayant
besoin d'encadrement. C'est aussi une problématique des DRH, pas toujours
compétents dans le domaine des centres de contacts », poursuit Fabrice Moreau.
Dans un petit centre d'appels, la prévision de la charge en réception est
hasardeuse. D'où le besoin de polyvalence pour pouvoir basculer le personnel
vers des tâches de gestion, à défaut de pouvoir planifier leur travail. Toutes
les PME sont-elles de taille à envisager un projet de centre de contacts ?
Selon Philippe Baldin, directeur associé Business Consulting d'Activeo, «
L'investissement élevé requis pour un centre d'appels est a priori sans commune
mesure avec les moyens d'une PME. Seules les entreprises pour qui la relation
client représente le cœur du métier, échappent à cette règle : la VPC, le
tourisme, les mutuelles. » Ce qui fait déjà pas mal de monde. La question de
l'échelle est récurrente quand on parle des PME. « Dans les grandes
entreprises, on peut espérer atteindre la taille critique nécessaire pour
pouvoir spécialiser les centres : ventes, information, SAV… Une PME fait face
aux mêmes enjeux, il lui faut augmenter son chiffre d'affaires, diminuer les
coûts, améliorer la qualité. Mais la taille critique du centre de contacts
n'est pas atteinte. L'optimisation est alors plus importante », souligne
Roseline Boschetti, chargée de l'activité centres d'appels chez Orga
Consultants. Selon elle, l'optimisation d'un centre intervient le plus souvent
après une fusion d'entreprises. C'est une occasion de procéder à une refonte
globale du système d'information et de l'entreprise en général. C'est aussi
l'occasion de segmenter la clientèle et de se demander si l'on a atteint la
taille critique en nombre de contacts selon les segments à toucher ? On peut
alors décider de s'adresser à une partie des clients par le centre de contacts,
par téléphone, par Internet. Malgré l'importance des activités commerciales, il
est possible d'envisager l'externalisation d'une partie non-stratégique. Avec,
peut-être, l'objectif de la réinternaliser par la suite. Ce qui permet de
concentrer la force commerciale sur les clients à forte valeur pour
l'entreprise.
externe ou interne ?
« Dans la
réflexion sur l'externalisation, il faut rechercher la compatibilité culturelle
entre l'entreprise et son prestataire », pointe Fabrice Moreau. Explication :
les externalisateurs sont en général des entreprises de taille assez
importante. Ce qui impose une certaine rigueur dans leur manière de
fonctionner. Le risque est de tomber sur un prestataire trop “sérieux”, avec
une démarche structurée et “carrée” trop éloignée des habitudes de la PME. A
l'opposé, la décision d'internaliser le centre intégrera la dimension
ressources humaines. Dans certaines entreprises, il existe du personnel
commercial virtuellement disponible que l'on pourra allouer à cette activité
pour concevoir un centre interne quasiment sans recrutement. « Si le business
plan est très ambitieux, alors on peut envisager un recrutement externe
laissant les commerciaux de l'entreprise mobiliser pour des entretiens en face
à face », analyse Roseline Boschetti. Et de citer l'exemple d'une entreprise de
2 000 personnes qui s'apprêtait à lancer une nouvelle gamme sur un nouveau
marché. Orga Consultants lui a conseillé l'externalisation, car personne ne
savait alors comment le marché allait réagir. Une PME confrontée à la
problématique de centre d'appels recherche avant tout une diminution des
risques. Le centre d'appels est synonyme de rigueur et de qualité. La décision
de monter le centre oblige à formaliser les procédures dans l'entreprise, à
prévoir du personnel spécialisé dans l'accueil téléphonique. Et, dans une PME,
cela veut dire qu'en l'absence de tout effet d'échelle, le taux d'occupation de
ces salariés en réception sera inférieur à celui des centres d'appels de grande
taille. D'où la remarque de Fabrice Moreau : « Le centre d'appels dans une PME,
c'est une solution. Mais ce n'est pas la seule solution ! Dans certaines
entreprises, on pourrait se limiter à une amélioration de l'accueil
téléphonique, comme c'est le cas dans des PME avec un réseau d'agences
régionales, en les reliant dans une structure virtuelle de réponse sans pour
autant bousculer les habitudes, sans déplacer le personnel. »
cherchez le prestataire !
A qui s'adresser pour monter
le projet ? Le prestataire type des PME, c'est le petit installateur “du coin”,
un intégrateur, au mieux une petite SSII qui va paramétrer les solutions clés
en main. Il s'implique beaucoup dans le projet de son client, mais ne dispose
pas de beaucoup de spécialistes pointus. « D'un autre côté, les PME n'ont pas
l'habitude de rémunérer cette valeur ajoutée des spécialistes. Or, les
prestations de conseil pour un centre de 40 postes et pour celui de 10 postes,
sont facturées presque au même prix… Nous sommes conscients de ce problème »,
admet Fabrice Moreau. Pourtant l'intervention d'un conseil ne sera pas de trop
quand il faudra intégrer le centre d'appels dans le système d'information de
l'entreprise. Celui-ci est parfois dédié uniquement à la gestion, pas adapté
aux contacts à distance. Si le système est propriétaire, alors il faudra
résoudre nombre de questions concernant l'interface client, la téléphonie, le
CTI, le serveur vocal interactif… Qui va s'en occuper ? Dans une PME, les
compétences informatiques, réseau, téléphonie, sont rarement nombreuses. On
peut craindre de mauvaises surprises. Pour les éviter, ces questions doivent
obligatoirement être posées et débattues avant, lors du choix stratégique de
faire ou de ne pas faire le projet. Tout comme la question de l'emplacement de
la future structure. L'idéal est de dégager un local existant au siège, capable
d'accueillir dix à vingt postes d'appel à raison de 10 - 12 m2 par poste. Et ne
pas éloigner le centre des départements de l'entreprise. Car, et c'est une
autre particularité des PME, la mise en place d'un centre d'appels va impliquer
la plus grande partie des effectifs de l'entreprise à travers les directions
marketing et commerciale, les RH, la direction technique et le service
informatique, etc. « Dans une entreprise de 300 ou 500 personnes, c'est
quasiment tout le comité de direction qui est en face de vous pour discuter du
projet », note Roseline Boschetti. La création d'un centre de contacts dans une
PME est un vrai projet d'entreprise qui mobilisera probablement tous les moyens
disponibles. L'enjeu est de taille.
Gestion de dossiers
Le groupe Hainaut Immobilier, dans le Nord, a décidé de monter un centre d'appels interne, estimant qu'il n'était pas facile de concilier accueil physique et téléphonique au sein de ses agences. Un appel à candidatures en interne a permis de recruter six personnes à temps plein et une à temps partiel. Le recrutement se faisait sur les aptitudes plutôt que sur des compétences spécifiques. « La relation client par téléphone est un métier à part entière. Ce n'est pas un standard téléphonique amélioré, il faut être réellement polyvalent. Recherche d'un logement, renseignements sur la manière de formuler la demande, gestion du compte, factures et remboursements de caution… : les objets des appels concernent tous les stades du traitement d'un dossier, explique Marie-France Marchand, responsable du centre de relation client. Nous avons recruté des gens qui ne connaissaient pas ce métier, mais qui avaient déjà la pertinence des réponses. Certains étaient chargés de clientèle mais pas tous. » C'est Digiway qui a aidé Hainaut Immobilier à former ces personnes au métier de la relation téléphonique. Une prestation “à la carte”, adaptée à la taille du client.
Un outil multiutilisateur
«Nous avons plusieurs réseaux de vente : en direct, par des commerciaux, à travers une filiale, plus quelques revendeurs et quelques VRP », explique Loïc Desbois, directeur technique et informatique de la Société industrielle de cloisons (SIC), spécialiste des cloisons destinées à l'aménagement d'ateliers. Chaque circuit a ses propres système de gestion et fichier. Les informations ne sont pas accessibles en un seul endroit. La SIC souffrait d'un problème de nomadisme, clairement identifié. Elle avait besoin d'un système fiable pour faire des synchronisations, interfacer le logiciel d'édition des devis. En même temps, elle souhaitait intégrer dans ce système la prospection téléphonique sur les usines en construction. Une partie des appels était sous-traitée. L'objectif était aussi de la réintégrer. La SIC s'est équipée de Conso + de Coheris. La particularité de la réalisation réside dans l'utilisation de la même application par une dizaine de commerciaux itinérants et le service clients. Les commerciaux sont dotés d'ordinateurs portables avec Conso +, une application de génération de devis et une base de données déconnectée, régulièrement synchronisée. Les téléopérateurs réalisent des fonctions de SAV et de prospection, prise de rendez-vous. Ils utilisent le même Conso + avec un module de script pour le guide d'entretien et le pilotage des agendas des commerciaux sous Lotus, pour les rendez-vous.