Zebank "zozote" sur tous les canaux
Sur quel secteur d'activité positionner Zebank ? « Nous ne sommes pas une
banque internet et nous ne nous définissons pas comme une banque à distance,
mais davantage comme une banque chez soi », indique Olivier de Montety,
président du Directoire de Zebank. Difficile donc de trouver une réponse !
Ouvert au public le 13 février dernier, le site internet se définit comme un
"hypermarché bancaire". Reprenant à son compte le système de vente de la grande
distribution et affichant une ambition consumériste : faire accéder le plus
grand nombre à une très grande variété de produits bancaires, financiers,
boursiers... avec des possibilités de comparaison. Telle est donc la vocation
du site bancaire détenu à 80 % par Europ@web (pôle internet du groupe Arnault)
et à 20 % par la banque franco-belge Dexia. Mais quoi qu'en dise son président,
les linéaires y demeurent virtuels et accessibles à distance. L'idée de Zebank
s'apparente de près au libre accès via tous les canaux de communication
proposés à l'heure actuelle. La vitrine, le site internet en l'occurrence,
étant considérée comme l'une des solutions pour entrer en rela- tion avec les
services de la banque virtuelle. Une équipe d'animation de cinq personnes
propose des éditoriaux, des forums dans le but d'établir une relation de fond
en "one-to-many". Le développement d'un tel service devrait permettre la
création d'une communauté de prospects, d'internautes et de clients à même de
s'exprimer librement sur le site. Un premier canal pour la relation client qui,
selon les dirigeants, ne serait pas davantage privilégié que les autres. Les
autres, c'est-à-dire, par exemple, la gestion des mails qui a été confiée à une
équipe de quatre personnes dont l'objectif consiste à répondre de façon
personnalisée dans les plus brefs délais. Une réponse simple doit être formulée
dans la journée. Si elle nécessite un peu plus de temps, le conseiller doit
alors en informer le contactant. Aucun outil logiciel n'a été développé pour
optimiser la gestion des courriers électroniques. « Pour le moment, nous ne
faisons pas confiance aux progiciels. Nous ne voulons pas donner l'impression à
nos clients qu'ils ont à faire à un outil », explique Olivier de Montety. Du
coup, pas de SVI non plus.
Atteindre 60 000 clients à la fin du premier exercice
En revanche, le CTI, la base de données et le
logiciel (Sema Banking System) n'ont pas été omis. Zebank ayant fait appel à
Sema pour l'intégration de son système d'information et de son centre de
contacts. L'équipe téléphone, pour sa part, s'appuie sur deux services affiliés
à deux Numéro Vert : la conquête, qui fait appel à vingt-cinq commerciaux, et
la fidélisation, prise en charge par une vingtaine de chargés de clientèle.
Dernièrement, dix personnes ont été recrutées pour accompagner la montée en
charge du service. La banque virtuelle a opéré un recrutement sélectif faisant
confiance, en premier lieu, à des conseillers confirmés dont la polyvalence est
un facteur déterminant. L'important pour Zebank étant de se rendre accessible
sans générer de frais pour le client. Fin février, Zebank comptait 850
clients. Son objectif est d'atteindre les 60 000 clients à la fin de son
premier exercice. « Il y a, aujourd'hui, environ 40 millions de clients
bancaires. D'ici cinq ans, 20 % de ces clients feront leurs opérations à
distance. Nous souhaitons prendre une part significative de ce potentiel »,
indique Olivier de Montety. Pour être rentable, le distributeur de produits
bancaires mise sur 250 000 clients d'ici trois à quatre ans. Encore faut-il que
le client accepte d'accueillir, chez lui, son banquier.