Victoria Line à l'île Maurice
Marché de la relation client en mutation, guerre des prix, donneurs
d'ordres en quête d'une meilleure rentabilité… Les raisons ne manquent pas pour
justifier la délocalisation des centres d'appels. A se demander qui sera le
prochain ? Officiellement, c'est Victoria Line.L'unité spécialisée dans la
relation client du groupe Victoria a inauguré fin septembre son quatrième
centre d'appels à Saint-Antoine, une ancienne plantation sucrière au nord de
l'île Maurice. Après La Défense, Montrouge et Blois, voici donc Victoria Line
Mauritius. Une entité créée en partenariat avec un investisseur privé local
(minoritaire) pour réaliser des prestations de conquête clients.
Partenaire local et bons auspices des autorités
Le
centre d'appels a démarré avec 130 positions de travail dont une centaine pour
le compte d'un des “leaders français des opérateurs télécoms, un client
historique”, est-il précisé. Une capacité de production qui devrait tripler et
être ouverte à d'autres donneurs d'ordres d'ici la fin de l'année. A terme, le
dispositif mauricien comprendra 300 stations de travail sur 1 200 m2.
Justifiant ce choix stratégique par le bilinguisme (anglais, français) des
personnels locaux et des plages d'ouverture complémentaires d'avec la France,
Lionel Braunecker, directeur général du groupe, reconnaît que « pour être
crédible, il faut avoir une offre off-shore ». Eric Gautret, le directeur de
Victoria Line, estime, pour sa part, que « le marché attend cette offre ». La
plate-forme est née sous les bons auspices du gouvernement mauricien. Sur ce
point, les institutionnels ont participé au recrutement et à la formation des
équipes, à la mise à disposition de locaux et à la négociation de tarifs
préférentiels avec Maurice Télécom. De quoi limiter les risques. « Nous
réalisons peut-être des économies sur les locaux et les ressources humaines
[salaires entre 250 et 300 euros par mois, ndlr] mais les investissements
technologiques sont importants », explique Eric Gautret. Et les deux
responsables de reprendre en chœur : « On ne divise même pas nos coûts par
deux. »