Une étape sur la voie de la productivité
CSF « Tous les matins, je me demande : quel est notre avantage
concurrentiel ? », confie Arnaud de Marcellus, directeur général du Crédit
Social des Fonctionnaires (CSF). Sur un morceau de papier, en guise de
pense-bête, le Dg a inscrit cette question essentielle à toute stratégie
d'entreprise. Comme pour mieux se rappeler qu'au CSF, tous les projets
entrepris doivent avoir pour but d'"améliorer la productivité". Indispensable
pour cette association (loi 1901) fondée en 1955 qui se positionne sur un
marché fortement concurrentiel (crédits et assurances). Cet "organisme
indépendant de distribution" propose des produits et des services (centrale
d'achat de véhicules) aux fonctionnaires (stagiaires, titulaires, retraités),
aux assimilés ou encore à leurs ascendants et descendants.
30 % DE VOLUME D'AFFAIRES SUPPLÉMENTAIRES
Depuis sa création, le CSF
revendique 1,8 million d'adhérents. Aujourd'hui, ils sont environ 200 000 à
faire appel aux produits et au réseau de l'association (28 agences, 240 points
de rencontre dans les administrations). Et, plus récemment, en octobre 2001,
sans s'en rendre compte, au CNCT, le centre national de contacts téléphoniques.
Une plate-forme en réception d'appels dont la gestion a été confiée à Experian,
après une phase de tests de six mois et une montée en charge progressive
débutée en juillet dernier. « Nous avons créé le CNCT pour trois raisons
essentielles : prendre en charge plus d'appels, mieux saisir les demandes des
adhérents pour mieux les servir et libérer la personne en charge du téléphone
dans les agences pour faire davantage de vente », détaille Arnaud de Marcellus.
Et de poursuivre : « A flux d'appels constants, nous enregistrons près de 30 %
de volume d'affaires supplémentaire avec le CNCT. » Ce qui représenterait plus
de 30 millions d'euros par mois. Opérant en avant-vente (prise de rendez-vous
pour les 150 commerciaux terrain) et en après-vente (qualification de la
demande, traitement ou orientation vers la bonne compétence), le centre
d'appels constitue, aujourd'hui, un élément concret de réponse à la question
matinale du directeur général. « Nous avons construit le projet en nous disant
que nous n'apporterions rien de plus au chiffre d'affaires. Notre objectif
était de ne pas en perdre. C'est une grosse réussite », conclut Denis Oliver,
directeur du projet CNCT et responsable des nouvelles technologies au CSF.
Alors que les objectifs des 16 personnes dédiées à l'activité sont de l'ordre
de 80 % de taux de "rendez-vous sur projets" et de 40 % de "rendez-vous par
appel", le responsable ne peut que constater, satisfait, un dépassement de ces
derniers. En janvier 2001, les commerciaux déclaraient quelque 9 000
rencontres. Un an plus tard, avec l'appui de la plate-forme téléphonique, le
chiffre passe à 17 200 (+ 91 %). Soit, en moyenne, 86 % de taux de rendez-vous
sur projets et de 40 à 46 % par appel, avec des pointes jusqu'à 56 %. Autant
dire qu'avec de tels résultats, le CNCT s'est rapidement rendu indispensable à
l'association en général et aux commerciaux en particulier. Et ce, même s'il a
fallu expliquer et présenter le projet. D'ailleurs, la communication des
résultats du test, réalisé sur quatre agences aux caractéristiques très
différentes, a permis de lever les dernières appréhensions. L'une d'entre elles
voyant le nombre de ses rendez-vous augmenter de près de 50 %. Sans compter le
gain en termes de confort de travail pour les commerciaux qui, jusqu'ici,
rechignaient à prendre les appels. « Un échec avec le CNCT aurait fait des
dégâts », souligne le directeur général. Essentiellement sur la trésorerie de
l'association. Le budget annuel alloué à la plate-forme téléphonique s'élevant
à près de 1,7 million d'euros. Une dépense qui entraîne, pour le moment, une
meilleure productivité.
Les chiffres du CNCT
Le centre d'appels est ouvert de 8 h 30 à 18 h 30 du lundi au vendredi. 95 % des appels sont traités sur la tranche horaire d'ouverture pour un taux de prise en charge situé à 90 %. En moyenne, les 16 téléconseillers dédiés, assistés par une équipe mutualisée en cas de surcharge (26 personnes), répondent à 45 000 appels mensuels (12 appels/heure) pour une durée moyenne de 3 minutes. Ils se répartissent entre l'avant-vente (53 %) et l'après-vente (47 %).