Transcom renforce son dispositif
Après Vélizy (78), Raon L'Etape (88) puis Tulle (19), c'est à Roanne (42)
que Transcom a ouvert, début avril, sa quatrième implantation hexagonale. La
plus importante aussi puisque, à un terme de trois ans, elle devrait disposer
de plus de 300 positions de travail et employer au moins 500 salariés. Portant
alors la capacité de Transcom France à plus de 800 positions et 1 200 salariés.
Fidèle à sa ligne de conduite, l'outsourcer accompagne le développement de sa
société sœur au sein du groupe suédois Kinnevik, Tele 2, pour laquelle il
traitera des contacts concernant principalement son offre ADSL. Mais Tele 2,
dont la France est le second marché après la Suède, est loin d'être l'unique
raison de cette création. « La stratégie de Transcom, explique Philippe
Gregson, General Manager South Europe Region, est non seulement de continuer à
se développer de manière organique, mais aussi de le faire via l'acquisition de
nouveaux clients, externes à notre groupe. Aujourd'hui, ces clients
représentent 24 % du chiffre d'affaires de Transcom Europe. Notre intention est
d'atteindre rapidement 50 %. Roanne complète donc notre dispositif existant et
nous apporte une capacité supplémentaire nous permettant d'accueillir de
nouveaux clients. » Le choix de Roanne est l'aboutissement d'une démarche
désormais bien structurée chez Transcom. « Nous sommes en fait toujours à
l'affût, commente Philippe Gregson. Nous ne traitons pas la question de
l'implantation uniquement quand nous avons un besoin. Mais nous cherchons, de
façon régulière et à travers une équipe spécialisée, au niveau corporate, à
identifier de nouvelles zones potentielles d'implantation de nouveaux sites. »
Pour la France, cette équipe travaille avec l'Agence française pour les
investissements internationaux (AFII), à qui parvient le cahier des charges
établi par l'outsourcer. L'Agence mène ensuite l'enquête via son réseau puis
présente différents sites, parmi lesquels est effectué le choix.
Le bassin d'emploi premier critère de choix
Pour
Roanne, l'opération a commencé en septembre-octobre 2003. Pour aboutir à une
short list de 3 sites qui ont donné lieu à des visites approfondies. « Pour
notre choix, explique Philippe Gregson, nous avons tenu compte de plusieurs
critères : le bassin d'emploi, la possibilité de disposer d'un bâtiment adapté,
le support local et les aides de la part de l'Etat et des collectivités. Mais
notre choix n'est jamais guidé par les subventions provenant de tel ou tel
dispositif. Le plus important pour nous, c'est le bassin d'emploi et sa
qualification, avec une vision sur le long terme. » Agglomération de 73 000
habitants, située à 80 km de la métropole lyonnaise, engagée depuis 2001 dans
la tertiarisation de son économie, disposant avec l'achèvement de l'autoroute
Bordeaux-Lyon d'infrastructures propices, ayant un taux de chômage de 10 %
comparable à moyenne nationale, le “Grand Roanne” disposait, en outre,
d'arguments liés à sa situation de bassin d'emploi concerné par les évolutions
de Giat Industries. Qui plus est l'un des plus touchés par la restructuration.
Ce qui explique qu'à côté des aides provenant de la Datar, à travers la prime
d'aménagement du territoire (PAT), l'Etat, via le ministère de la Défense, ait
apporté sa contribution par le biais du fonds pour les restructurations de la
défense (Fred). Sur le plan opérationnel, Transcom loue un bâtiment, de 2 300
m2, construit par la Chambre de Commerce et d'Industrie puis racheté par la
communauté d'Agglomération du Grand Roanne. Ce bâtiment, dont l'installation
est autofinancée par Transcom, dispose de toute la technologie propre aux
centres de contacts multimédia (traitement des e-mails, web, chat...). « C'est
un parti pris, note Philippe Gregson. Dès le départ, nous équipons nos centres
avec toutes les possibilités technologiques.» L'aménagement a été validé par
les services internes du groupe et réalisé avec des architectes locaux. Ce qui
n'est pas local, en revanche, c'est l'organisation même du centre. « Tous nos
centres, poursuit Philippe Gregson, disposent du même organigramme, du même
type de fonctionnement, de management, de reporting... Non seulement cela
entraîne des économies d'échelle, mais, en interne, lorsque des personnnes
doivent se déplacer pour un projet, elles retrouvent leurs marques. Et, en
externe, pour un client multipays, ce qui sera produit dans un centre d'appels
en France aura les mêmes caractéristiques que ce qui est produit en Italie, par
exemple. » Ouvrant en avril avec 60-70 personnes, le centre devrait compter
entre 150 et 200 salariés fin 2004, Transcom travaillant, pour ses
recrutements, essentiellement avec l'ANPE . Si la France est l'objet
d'attentions certaines de la part de Transcom, sa politique d'expansion ne s'y
arrête pas. Le 1er avril dernier, s'est ouvert à Liège, le premier centre belge
du groupe (25 personnes avec une prévision de 60 en mai prochain). Et en mars
dernier, c'est un rachat qui a été effectué : celui de Marketlink, opérateur de
centre d'appels hongrois basé à Budapest, comptant plus de 100 positions et
environ 200 employés.
Transcom WorldWide
Date de création : 1995. Filiale à 100 % du groupe suédois Kinnevik. CA 2003 : 286,3 ME (+ 25,3 % / 2002) Présent dans 20 pays. Une quarantaine de centres de contacts. Plus de 8 200 collaborateurs. Plus de 80 clients, servis dans près de 40 langues.