Télécoms : les effets tarifaires de la concurrence
L'Observatoire international des coûts énergétiques du NUS (National
Utility Service) publie, dans le cadre de son étude sur les prix des
télécommunications, une analyse comparative des tarifs en vigueur en février
1999 dans plusieurs pays européens et hors Europe. Leader mondial du conseil en
achat d'énergie et de télécommunications, le NUS réalise un audit régulier sur
les conditions tarifaires des divers opérateurs. Audit mené cette année sur la
base d'une analyse des tarifs payés par ses clients dans dix pays du monde :
Italie, Allemagne, Belgique, Etats-Unis, Pays-Bas, France, Royaume-Uni, Canada,
Suède et Australie.
Variations entre abonnement et communications
Si l'on observe le prix d'un abonnement local, le
Canada demeure le pays le plus cher avec un abonnement mensuel de 145 francs.
Et ce, malgré une baisse de 50 % des tarifs ! Suivent de près les Etats-Unis,
avec un abonnement à 135 francs. Cette position en haut du palmarès est, pour
les consommateurs, compensée par le faible coût des télécommunications locales
dans ces deux pays (ils sont même gratuits au Canada). En France, si
l'abonnement mensuel coûte seulement 56,39 francs, le tarif des
télécommunications est lui nettement plus élevé que dans d'autres pays (60,3
centimes l'unité en appel local contre 38 centimes au Etats-Unis). De manière
générale, le prix des appels locaux reste stable, sauf en Allemagne où l'on
constate une baisse sensible de 36 %. A noter : le cas particulier des
consommateurs néerlandais qui subissent une hausse de 30 % sur le tarif des
appels locaux. En ce qui concerne les appels nationaux, l'Italie remporte la
palme avec une unité à 3,32 francs, suivie par l'Australie, qui est le seul
pays à connaître une augmentation des tarifs. Les coûts sont partout ailleurs
en baisse : de - 7 % en Angleterre à - 64,5 % en Allemagne. C'est en Suède que
l'appel national coûte le moins cher : 0,94 franc. Les tarifs à
l'international connaissent cette année des réductions très sensibles,
imputable à l'ouverture des marchés à la concurrence. Aux Etats-Unis par
exemple, ils ont chuté de plus de 50 %. En Europe, la Suède est le pays où le
prix des télécommunications nationales et internationales est le moins élevé.
Pour ce qui est des intervenants, Telia conserve une part de marché de 92 %
malgré la pression d'autres opérateurs, notamment Tele2. A l'autre bout de
l'échelle, la Belgique est le pays d'Europe le plus cher en matière de
communications locales et internationales (en 4e position pour les appels
nationaux). Pourtant, la concurrence, de British Telecom par exemple, a poussé
Belgacom à réduire ses tarifs. Une baisse que l'on retrouve en Allemagne et, à
moindre échelle en Grande-Bretagne. Outre-Rhin, on peut parler d'un
effondrement des prix : - 36 % sur le local, - 64 % sur le national et - 55 %
sur l'international. L'opérateur historique, Deutsche Telekom se trouve lui
aussi attaqué par les émules. En Grande-Bretagne, la chute vertigineuse des
tarifs constatée ces dernières années s'est enrayée, avec une stabilisation
relative des prix. Et les récentes tentatives d'amélioration des services
pourraient entraîner - situation sans doute unique en Europe - une augmentation
des tarifs.
France : l'émergence annoncée de la concurrence
Malgré une baisse des coûts de 10 %, la France figure au 3e rang du classement pour le prix des appels nationaux (2,48 francs) et au 4e pour les appels locaux. Quant aux appels internationaux, ils portent la France au 6e rang sur les 10 pays étudiés. Les tarifs des communications locales sont, quant à eux, stables. Selon l'étude, la concurrence devrait réellement s'affirmer cette année et prendre progressivement des parts de marché .