TechCity confirme sa place sur le marché de l'assistance
Il y a plus d'un an, Teleper- formance et BVRP déboursaient chacun 3
millions de francs pour créer à Orléans, Experline, société spécialisée dans
l'exploitation de services d'assistance à fort niveau d'expertise. Un premier
chiffre d'affaires de 7 millions de francs en 2000, 25 MF annoncés pour 2001 et
une prévision à 60 MF en 2002. La société, qui a dû vite changer de nom (pour
cause d'homonymie avec un industriel très gourmand), s'est rebaptisée TechCity.
Elle emploie aujourd'hui 55 personnes et occupe 1 200 m2 de bureaux en centre
ville. « Pour 2001, nous avons déjà signé des contrats à hauteur de 18 millions
de francs », déclarait, en mars, Georges-Eric Lagrange, directeur général. Pour
répondre à cette croissance, les dirigeants de TechCity songent à ouvrir un
deuxième centre d'appels. L'alternative quant au choix de l'implantation reste
en suspens. Ce sera soit un site satellite du siège orléanais, installé au Mans
ou à Chartres et comptant une quarantaine de positions, soit une structure plus
importante et basée dans une autre région.
Un marché très atomisé
Mais, si la croissance se constate, elle ne se prévoit pas
de manière scientifique. Alors que les analystes prédisent un avenir des plus
radieux pour le marché de l'assistance, le Dg de TechCity maintient des
interrogations : « Je suis incapable de savoir comment se répartira le marché
dans les années qui viennent, entre l'internalisation et l'externalisation.
Mais aussi entre les concurrents directs comme Stream, Sykes, Helpline ou
Supporter et les concurrents indirects que sont tous les outsourcers. S'il
fallait se prononcer sur la sous- traitance, je dirais que les outsourcers
généralistes conserveront 60 à 70 % du marché. » En B to B, TechCity gère le
centre d'appels des 55 magasins de la Fnac, en France comme à l'étranger, de 7
à 22 heures, 7 jours sur 7. En B to C, l'outsourcer prend en charge le centre
d'assistance des clients du Crédit Lyonnais pour leurs ordres boursiers ou la
gestion de leur compte. Autres clients : Citroën, FTM Entreprises, CCF, BNP
Paribas. Outre deux références (dont le Crédit Lyonnais) héritées du
portefeuille propre des deux sociétés fondatrices, tous les clients de TechCity
ont été acquis en propre.
Pas de "mercenaires", pas de variable
L'outsourcer a opté pour une politique systématique
d'équipes dédiées. « La mutualisation, ça ne marche pas. Quant à ceux qui
demandent à combien on vend la minute, il s'orientent vers des sociétés comme
Teleperformance », souligne George-Eric Lagrange, au demeurant transfuge du
leader français du télémarketing. Chez TechCity, les techniciens travaillent 35
heures hebdomadaires, passent 5 à 10 % de leur temps en sessions de formation
et peuvent espérer une rémunération allant de 9 000 à 12 000 F brut (14 000
pour les ingénieurs). Pas de variable, sauf pour les commerciaux. « Les
mercenaires se retournent toujours contre leurs employeurs », avance le Dg. La
fidélisation repose plutôt sur les perspectives de carrière proposées en
interne. Perspectives élargies par le fort ratio des encadrants directs : un
"tech-manager" pour 6 à 8 techniciens. Aujourd'hui, 10 % des salariés embauchés
par TechCity occupent des postes d'encadrement ou de responsable formation et
qualité.