Steelcase : un support en manque de supporters
«Il y a à peine trois ans, nous utilisions encore des Post-it et une base
de données Lotus Notes pour gérer les réclamations liées aux systèmes
informatiques », lance Stéphane Soulet, responsable du help-desk de Steelcase.
Installée à Strasbourg pour des raisons historiques, la plate-forme est née
début 2000. Elle emploie actuellement une douzaine de personnes, dont trois
intérimaires, et représente le point de contact entre les 14 sites de
production du fabricant en Europe. Sa mission : délivrer auprès des
utilisateurs internes et des commerciaux l'information relative aux systèmes de
communication et d'exploitation des données de Steelcase. Les demandes
d'assistance (de l'ordre de 170 par jour) proviennent à 90 % de la France et à
10 % d'autres pays. Les clients peuvent joindre le help-desk via trois canaux
différents : le téléphone, l'e-mail et le fax. Avec, depuis le début de l'année
dernière, une augmentation du volume d'e-mails. « Le quart du trafic se fait
par courrier électronique. Les commerciaux, qui ne peuvent nous joindre de 8 h
à 18 h, utilisent beaucoup l'e-mail. Nous répondons sous les 24 heures »,
précise Stéphane Soulet. La structure est simple et s'organise autour de
paliers. Deux opératrices accueillent et aiguillent l'interlocuteur sur le
deuxième niveau de traitement. Là, une équipe de sept informaticiens
généralistes tente d'apporter un diagnostic, une réponse simple et cohérente.
Si l'incident est trop spécifique (pannes du réseau télécom, par exemple), il
est confié à l'un des trois techniciens du plateau. Le temps de décroché est de
11 secondes et le taux d'abandon de 6 %.
Une réserve persistante
Mais la principale difficulté pour Steelcase fut de
faire accepter le help-desk par les techniciens de niveau 2. Malgré une
communication en interne (un trombinoscope a même été envoyé à l'ensemble des
utilisateurs pour qu'ils puissent mettre un visage sur une voix), des
hostilités subsistent. Et ce, plus d'un an après le lancement de la structure.
« Les techniciens de niveau 2 ont eu peur de perdre une partie de leurs
prérogatives, explique Stéphane Soulet. Ils critiquaient la plate-forme et ont
altéré sa crédibilité auprès de la clientèle, qui préférait de ce fait les
appeler directement. » Selon le responsable, la crainte d'un flux réduit
d'activité, si elle se comprend, n'est pas fondée. Il juge au contraire que les
interventions sont mieux ciblées et plus professionnelles. Pour optimiser
l'efficacité du service, Steelcase vient de s'équiper de la dernière solution
de Coheris, AX-Care V3, qui doit améliorer la gestion du workflow. Le plateau
strasbourgeois dispose ainsi d'un outil multilingue permettant la mutualisation
des ressources. Essentiel pour une structure européenne. L'intégration
technologique effective du multilinguisme devait être amorcée dès le mois de
janvier 2002. Reste à persuader les utilisateurs de la réelle plus-value de la
plate-forme.