Satas centralise ses contacts
Satas est née avec la première machine à affranchir en 1932. Après avoir
fait partie du groupe Havas, la société est aujourd'hui filiale du groupe
Neopost, spécialisé dans le traitement du courrier sous toutes ses formes
(ouverture et tri, mise sous pli, affranchissement, etc.). Avec 78 000 machines
en activité sur un parc de plus de 260 000, Satas revendique 31 % de parts de
marché. Ses machines sont obligatoirement agréées par La Poste et sont louées
aux clients. La société emploie 450 personnes, pour 83 millions d'euros de
chiffre d'affaires en 2002. Un réseau de 10 agences commerciales et techniques
couvre le territoire.Satas possède près de 100 000 clients, dont 90 000 avec
entretien associé. D'où des objectifs de gestion de masse assez rare en B to B.
Pour prendre en compte les demandes de ses nombreux clients, Satas est passé
d'un système éclaté, dans lequel les agences régionales prenaient les appels
sans vraiment les gérer, à un guichet unique qui centralise l'ensemble des
demandes. « Le niveau de prise d'appel était inconnu. Nous n'avions aucune
visibilité de la relation client à distance », rappelle Philippe Masson,
directeur marketing.En composant le 0820 000 111, le client arrive chez Satas
Contact, département chargé de la relation client et basé à Clichy
(Hauts-de-Seine). « Sa mission est de traiter tous les appels en niveau 1,
c'est-à-dire la capacité de répondre et clôturer un problème dans un délai de
trois minutes », explique le directeur marketing. Le niveau 2 s'occupe de tous
les appels qui n'ont pas été traités. Les téléconseillers rappellent les
clients et sont chargés de résoudre le problème dans un délai moyen de 15
minutes. C'est ce que Philippe Masson nomme “remote management” ou gestion à
distance. Objectif principal de la mise en place du centre de contacts interne
: limiter les déplacements des techniciens et mesurer la qualité de service.
Une certaine saisonnalité joue dans cette activité. Ainsi, la première semaine
de chaque mois, les machines se connectent au système de données de La Poste.
Si elles échouent, elles s'arrêtent automatiquement. D'où un pic d'appels en
début de mois. L'envoi de factures en fin de mois peut également générer un
flot d'appels supplémentaires.
Rationaliser le système informatique
« Satas Contact est un véritable prestataire de
services interne vis-à-vis des directions opérationnelles », explique Philippe
Masson. Preuve de cette importance, la structure rapporte directement au P-dg.
D'ailleurs, les membres de la direction ne se privent pas de passer des appels
mystères pour vérifier la disponibilité du centre de contacts… Satas Contact
gère exclusivement des appels entrants, soit 1 700 appels par jour et une
centaine d'e-mails. Mais, pour faire passer cette petite révolution, le
marketing a dû rallier les collaborateurs des agences régionales. « Nous avons
passé six mois à expliquer. Puis des agences tests ont été choisies, pour
lesquelles nous avons proposé un plan progressif d'intégration des sources
d'appels », commente Philippe Masson. L'équipe de Satas Contact comprend 20 %
d'employés issus de l'entreprise, la majorité étant composée de professionnels
du téléphone formés aux produits Satas. Deux superviseurs et un manager de la
relation client complètent l'équipe. Côté infrastructure technique, les 21
positions ouvertes sont gérées par un PABX Lucent Index 1000, sur lequel
tournent 5 applicatifs. Ulysse, pour la gestion du parc de machines, Concerto
(Baan) pour le CRM, SAP pour le back-office, Lotus Notes comme messagerie mail
et Fido pour le tracking. « Nous avons engagé une réflexion pour rationaliser
cette panoplie de logiciels. Nous allons nous concentrer sur deux grands
outils, SAP pour le back-office et Siebel pour le CRM », précise Philippe
Masson. Cet effort devrait permettre de satisfaire l'exigence de 100 % de prise
d'appels par le service client. Autre source de contacts, le site web
(www.satas.fr) est à la fois informatif et marchand, puisque l'on peut y
acheter des fournitures. Une newsletter est également génératrice d'appels et
de mails. « Le Web est le niveau 1 de demain ! », pense Philippe Masson. La
création de Satas Contact a permis de libérer du temps pour les commerciaux et
les techniciens. Dans un avenir proche, deux grands chantiers sont évoqués par
le directeur marketing. D'abord, mieux fidéliser l'équipe de téléconseillers,
par exemple en poursuivant la promotion interne, comme ce superviseur nommé
responsable de région. Ou en accentuant la formation téléphonique, avec l'aide
d'un intervenant extérieur. Ensuite, continuer la rationalisation de l'outil
informatique. « Nous devons arriver à une coordination parfaite avec les
directions opérationnelles », conclut Philippe Masson.