SPB : l'annualisation comme cadre d'organisation
Entreprise spécialisée dans les produits bancaires, SPB (Société de
prévoyance bancaire) affiche un positionnement pour le moins original, depuis
la conception de produits d'animation bancaire jusqu'à leur gestion. A ce
titre, cette société havraise compte parmi ses clients la majorité des banques
françaises, pour lesquelles elle traite les appels relatifs aux prestations
délivrées autour de produits et services comme les comptes bancaires, les
moyens de paiement ou les prêts. Schéma classique de son offre : une banque
lance une carte revolving ; SPB va créer une palette de produits d'animation
destinés à créer de la valeur ajoutée autour de cette carte (assurance
prolongation garantie constructeur, assurance chômage, constitution de réserves
vacances, points de fidélité...) ; elle propose ces services d'animation à la
banque, qui lui en confie la gestion.
35 Téléconseillers pour 350 000 appels annuels
Pour SPB, il s'agit de traiter les demandes
émises par les destinataires de ces programmes, soit cinq millions
d'utilisateurs actifs, émettant quelque 350 000 appels par an et envoyant
environ un million de lettres. Parallèlement à cette activité de courtage
d'assurance, SPB a progressivement élargi son champ d'expertise en intégrant la
gestion des produits d'animation sur d'autres marchés. Ce, par la création de
quatre filiales : SOS MD (mémorisation de documents officiels et opposition
bancaire), RSA (carte bancaire jeunes), Boussole Bleue (cataloguiste voyages),
Publibanque (édition d'agendas et portofolios pour les banques). Quatre
filiales et un trafic de contacts accru en proportion. Pour répondre à la
demande, SPB dispose de centres d'appels répartis sur trois sites au Havre et
en région parisienne. Cinq plateaux au total employant respectivement 35
personnes pour l'activité de la maison mère, 24 pour la mémorisation de
documents, 15 pour les cartes jeunes, 15 pour le voyage et 10 pour l'édition.
SPB a réalisé un chiffre d'affaires de 180 MF en 1998 et les quatre filiales
réunies un chiffre d'affaires de 100 MF.
Une connexion quasi permanente au système
Ces différentes structures sont distinctes :
pas de connexion technologique qui permettrait, par exemple, un transfert des
flux d'un plateau à l'autre en cas de débordement. Même partage en ce qui
concerne les ressources humaines. Les téléconseillers sont recrutés par chaque
filiale selon des critères propres. En 1997, SPB a passé un accord Robien de
passage aux 35 heures hebdomadaires. Objectif : annualiser la planification des
emplois du temps afin de gérer plus rationnellement les sensibles variations de
charges dans l'exploitation des diverses plates-formes. Si les critères de
recrutement, si les sessions de formation initiale et de formation produits
restent spécifiques aux cinq sociétés, la maison mère a opté pour une charte
qualité commune, qui impose aux téléconseillers un décroché dans les huit
secondes (avant la troisième sonnerie). « Tout conseiller doit être connecté au
système 95 % de son temps de présence », précise Bernard Schaeck, responsable
des centres d'appels et du téléconseil de SPB. Soumise aux impératifs de la
certification Iso 9000, l'entreprise a mis en place un système d'indicateurs
très précis permettant un contrôle serré de la qualité et de la productivité du
service. Chaque téléconseiller fait l'objet d'une écoute hebdomadaire d'une
durée d'une heure. Par ailleurs, SPB a confié à une société extérieure une
évaluation trimestrielle du personnel, via appels mystères et enquête auprès
des clients de la société. Ce, afin de passer avec les conseillers un contrat
de progrès. Qui peut avoir une incidence directe sur la rémunération de chacun,
le variable versé en complément du salaire de base pouvant égaler deux mois de
salaire.