SOS Ecoute Dopage : un succès inquiétant
19 100 appels avaient été reçus par le service au 1er juillet dernier sur
le 0800 215 2000. Soit une moyenne de 200 appels quotidiens sur une simple
ligne France Télécom fréquemment saturée : les pertes d'appels sont supérieures
à 20 %. Neuf opérateurs niveau bac + 5, titulaires d'un DESS de psychologie et
sport, se relaient, après avoir bénéficié d'une double formation à l'écoute et
sur le dopage. Ils sont employés à temps partiel 35 heures par mois. Le
ministère apporte une subvention de 100 francs par heure d'écoute (soit 200
francs charges comprises), dans le cadre d'un contrat prévu pour l'instant
jusqu'à fin 1999. Le professeur Jean Bilard, responsable de SOS Ecoute Dopage
et professeur de psychologie à l'université Montpellier I, explique : « Environ
50 % des appels concernent le cyclisme, et pas seulement en période de
tourmente médiatique. Les deux autres sports les plus cités sont
l'haltérophilie et le body building. 75 % des appelants sont des hommes. Les
femmes qui nous contactent sont surtout des mères d'athlètes dont le fils a
pris cinq kilos en deux mois ou des compagnes ayant découvert des flacons
suspects dans un sac de sport. Les principaux produits concernés sont la
créatine, destinée à développer la musculation, puis le cannabis, considéré par
les autorités sportives comme un dopant, et les anabolisants. »