SNVB Sept services pour une offre complète
L'investissement dans le centre d'appels est manifestement pour les banques
mutualistes régionales du groupe CIC une option stratégique lourde. A l'instar
de la Lyonnaise de Banque (voir Centres d'Appels n°5, janvier-février 99, p.
5), la SNVB s'est engagée dans un processus significatif de réorientation en
matière de traitement de la relation avec la clientèle. Avec 180 points de
vente, 2 500 salariés, et une couverture s'étalant du grand Est parisien
jusqu'à Nancy (siège social) en passant par la Seine-et-Marne et la
Champagne-Ardenne, la SNVB compte à ce jour 300 000 clients. Jusqu'au début de
l'année 99, la banque ne connaissait vraiment des métiers du téléphone que ce
que sa cellule de télémarketing basé à Nancy avait pu lui enseigner. Le 4
janvier dernier marque pour l'entreprise le premier pas dans l'intégration
progressive du call center. Vecteur de cette conversion stratégique : un
plate-forme ouverte de 8 h à 22 h en semaine et de 9 h à 17 h le samedi,
employant six téléconseillers (trois dédiés aux appels sortants, trois autres
polyvalents). Ce premier plateau constitue en fait le parachèvement du serveur
vocal interactif de la SNVB, "Fil Banque". Depuis l'ouverture de la
plate-forme, les utilisateurs du SVI disposent d'une option complémentaire qui
leur permet, en appuyant sur une touche de leur clavier téléphonique, d'entrer
en contact avec un téléconseiller. Pour l'heure, ce petit centre d'appels est
exploité dans un contexte expérimental, limité aux clients de Melun, Bar-le-Duc
et Nancy. Il devrait, à la fin du mois de mai, être accessible à l'ensemble de
la clientèle SNVB.
Numéro vert spécifique
Outre cet
élargissement en termes de couverture géographique, le centre d'appels est
voué, dans les semaines à venir, à intégrer d'autres fonctions, chacune
identifiée par un Numéro Vert spécifique : service client, euro et fonction
publique (ce dernier service étant réservé aux clients du Crédit municipal de
Nancy, récemment absorbé par la SNVB). Mais le "clou" de la stratégie
développée par la banque régionale en matière de relation client à distance est
sans doute la mise en œuvre prochaine de deux plateaux centraux. Le premier
viendra renforcer le réseau des agences afin de rationaliser leur productivité
commerciale. « Il s'agit d'un système de routage des appels, explique Philippe
Noël, chef de projet à la SNVB. Les clients qui jusqu'alors avaient l'habitude
de téléphoner à leur conseiller en agence, composeront un Numéro Azur ou un
Numéro Indigo. La communication sera systématiquement prise en charge par le
centre d'appels qui devrait pouvoir traiter 70 à 80 % des demandes et aura pour
mission de rebasculer les appels à valeur ajoutée, et uniquement ceux-là, vers
le réseau. » Le deuxième futur call center intégré par le SNVB aura fonction
de banque virtuelle ou de banque directe. Il s'adressera aux clients qui, par
choix ou par nécessité, n'ont pas de relation avec le réseau d'agences. « C'est
aussi une manière pour une banque régionale comme la nôtre, de conserver les
clients qui, pour cause de déménagement par exemple, quittent la zone couverte
par le réseau », souligne Philippe Noël.
Communiquer auprès du réseau des agences
L'ensemble de ces services sera regroupé sur
une même plate-forme à Nancy et devrait employer à terme 24 personnes. Auxquels
viendra s'ajouter en juin 99 une équipe de huit téléconseillers plus
spécifiquement chargés de l'émission d'appels. « En 1991, nous avions déjà mis
en place une structure d'appels sortants. Mais nous avions mal communiqué
autour de ce lancement, qui n'avait pas été ressenti de manière positive par le
réseau de conseillers en agences. Cette fois-ci, nous avons pris le temps
d'expliquer en quoi les deux approches sont complémentaires », précise Philippe
Noël. La SNVB a d'ailleurs opté pour une totale analogie des postes en agences
et sur le centre d'appels. Vecteur technologique central dans la mise en œuvre
du call center : le CTI, pour lequel la SNVB a choisi une solution Genesys. «
L'opération la plus épineuse a consisté à greffer le CTI sur le SVI Fil Banque
», note Philippe Noël. L'intégration d'un centre d'appels par la SNVB
s'inscrivant dans une démarche générale engagée au sein du groupe CIC, les
responsables du projet ont décidé de mutualiser certains investissements
d'ordre technologique. Ainsi, le serveur de synchronisation entre SVI et CTI
est pris en charge par la Lyonnaise de Banque. Quant à l'aménagement du SVI et
de l'audiotexte, il a été confié à la banque Scalbert Dupont. Si la banque
envisage un flux variant entre 50 et 80 appels quotidiens sur le service euro,
ainsi que quelque 300 appels pour les transferts Fil Banque, le trafic sur le
service banque virtuelle est inconnu. La structure de soutien au réseau, elle,
reste conditionnée à la couverture du service. Le système sera-t-il connecté à
tout ou partie du réseau d'agences ? Pour l'heure, la SNVB n'a pas arrêté de
choix définitif.