SNT en quête de nouveaux clients à Reims et Tarbes
Les sites de SNT à Reims et Tarbes moribonds ? Durant le mois d'octobre, la
rumeur s'est en tous cas chargé d'en répandre la nouvelle. Jusqu'à trouver des
échos alarmistes dans la presse nationale. Qu'en est-il réellement ? France
Télécom, client de SNT France, a engagé il y a un peu plus d'un an un vaste
processus de réinternalisation de ses activités. Dans cette perspective, les
contrats passés entre Orange et SNT France sur les deux sites de Reims et de
Tarbes, arrivant à terme respectivement fin juin et fin août 2003, ne seront
pas renouvelés. Légère nuance chez Orange où l'on signale que le nouveau
président de France Télécom, en plein audit général du groupe, doit annoncer
début décembre « quelles mesures et quels chan-gements » il aura choisi de
mettre en oeuvre. « Il y a aura des économies à faire. On ne sait pas encore
où. On ne peut pas dire si le contrat avec SNT sera reconduit ou non. » D'ores
et déjà, la direction de SNT France fait savoir que des discussions avec
l'opérateur télécom ont permis d'aboutir à une prolongation des activités
jusqu'en février 2004, sur la base d'opérations spécifiques de production. Ce
qui n'empêchera pas le prestataire, d'ici cette échéance, de réduire la voilure
Orange sur ses deux sites. Aujourd'hui, Reims et Tarbes emploient
respectivement 170 personnes, quasiment toutes en CDI, plus, ponctuellement, un
certain nombre de CDD (40 % des effectifs à Reims) liés aux opérations
spéciales mises en place.
« C'est jouable »
SNT France
pourra-t-il trouver en l'espace d'un peu plus d'un an des nouveaux clients ou
engager de nouvelles opérations lui permettant d'éviter un plan social pouvant
aller jusqu'à la fermeture des sites ? « Nous avons 300 personnes à nourrir.
C'est jouable », affirme Françoise Gagnier, directrice générale de SNT France.
L'outsourcer aurait déjà signé des protocoles avec des clients comme
Club-Internet, BNP, Kertel, de même qu'il serait assuré de pouvoir mener des
opérations spéciales pour un certain nombre d'entreprises. De manière plus
générale, SNT France entend engager plus avant une diversification de son
offre. « Nous avons trop travaillé sur de l'appel entrant. Il nous faut nous
ouvrir davantage vers d'autres types de missions. Même si la réception demeure
notre coeur de métier et de recherche. Même si nous sommes trop chers pour
faire de la simple prise de rendez-vous ou de l'émission peu qualifiée »,
explique Françoise Gagnier. Les salariés de Reims ont été officiellement
informés de la situation par la direction (délai légal de six mois avant la fin
de l'activité). Ceux de Tarbes, début novembre, ne l'étaient pas encore.
L'ensemble des sites SNT ont débrayé durant deux heures le 4 novembre dernier
pour protester contre cette situation. Il faut dire qu'il s'agit d'un coup dur
pour l'outsourcer, dont le site de Rennes, dédié jusqu'à début janvier à
Bouygues Telecom et employant 230 personnes, est menacé de cessation d'activité
dès le mois de janvier si l'entreprise ne trouve pas de nouveau(x) client(s).
Une deuxième rencontre avec le comité d'entreprise devait se tenir le 12
novembre dernier. En fait, SNT France subit ici de plein fouet le dégonflement
brutal de la bulle télécom. L'outsourcer est lui-même filiale à 80 % du groupe
SNT, majoritairement détenu par l'opérateur télécom néerlandais KPN. Ce dernier
ayant annoncé qu'il était en recherche de partenaires pour diminuer - ou clore
? - sa participation dans le capital du groupe SNT.