Royal Air Maroc : la VAD étape par étape
En 1999, Royal Air Maroc (RAM) revendiquait une progression de 23,6 % de
ses ventes à distance : 117 millions de dirhams marocains (78,90 MF) pour un
chiffre d'affaires global de 5,9 milliards de dirhams (3,90 MF). Bien que les
résultats du prochain exercice ne soient pas encore connus, la mise en place
d'une stratégie de regroupement des centres de réservation, via le déploiement
d'un centre d'appels virtuel, devrait conforter la tendance, voire l'améliorer.
La compagnie aérienne parie sans doute sur le développement du mode de
consommation que représente la vente à distance. Du coup, elle opère, en
plusieurs phases, des changements structurels de ses centres de représentation
en Europe. Première étape : l'interconnexion en réseau virtuel entre Paris et
Casablanca de deux plates-formes téléphoniques. « Notre objectif a été de
mettre en place une structure permettant de traiter les débordements et
l'activité de nos centres d'appels », indique Karim Ibrahimi, responsable des
centres d'appels de Royal Air Maroc. La seconde étape, quant à elle, devrait
intervenir dans le courant de cette année et concerne l'acquisition d'outils de
gestion de la relation client. En attendant, les sites de Casablanca et de
Paris voient leur activité optimisée grâce au réseau virtuel. « Nous
connaissions une perte importante de nos appels en France. Le réseau virtuel
nous a permis, entre autres choses, une extension horaire de notre activité et
une meilleure gestion de nos ressources humaines », explique Karim Ibrahimi.
Vers le traitement de tous les appels au Maroc
Bien
avant la mise en place du système, RAM possédait en France sept bureaux locaux
de réservation. En octobre 1999, l'entreprise décide de les regrouper sur Paris
et développe douze positions de travail. Rapidement la compagnie constate que
le service qu'elle propose demeure limité dans son offre. En cause : les plages
d'ouverture de la plate-forme qui fonctionne de 9 heures à 18 heures. Dès lors,
l'ouverture du centre d'appels de Casablanca en janvier 2000 pallie le manque
de flexibilité du plateau parisien. Casablanca étant, pour sa part,
opérationnel durant 17 heures (6 h - 23 h), sept jours sur sept. Avec 35
personnes à son bord, le plateau accueille 65 000 appels par mois dont 80 %
proviennent du Maroc et le reste de France. Mises en réseau via une liaison
spécialisée de 128 Kb permettant la compression de voix avec des cartes
intégrées aux PABX, les plates-formes ont pour objectif de traiter 95 % des
appels dont 80 % en moins de vingt secondes. Alors que le centre d'appel de
Paris ne connaît qu'une supervision mono-site, celui de Casablanca peut
superviser les deux sites simultanément. Dans les prochains mois, RAM compte
étendre sa prestation de réservation à distance aux autres pays d'Europe
(Grande-Bretagne, Espagne, Italie...) et réfléchit à une intégration plus avant
du Web bien que quatre positions soient déjà dédiées aux traitements des
e-mails sur le site marocain. « A court terme, nous avons voulu mettre en place
une stratégie de regroupement du traitement de nos appels. A plus long terme,
tous les appels devraient être traités au Maroc », indique le responsable. Un
projet de création d'un autre centre de contacts à Tanger est à l'étude.