Réception d'appels mutualisée
Bred Direct Effective depuis janvier dernier, la mutualisation des équipes
en réception d'appels de Bred Direct, centre d'appels de la Bred, semble
réussie. Du moins, au regard de ses premiers effets sur la productivité. « Les
résultats sont probants, se félicite Martine Steels, directrice de Bred Direct.
Nous avons gagné deux à trois points sur le taux de prise en charge des appels
(ndlr, 89 %). Notre taux de décroché est de 13 secondes pour un objectif fixé à
20 et nous enregistrons deux contacts utiles supplémentaires par heure. » Sans
parler de la mission de "rebond commercial" qui aurait enregistré une hausse
des ventes de l'ordre de 46 % dès le premier mois d'activité par rapport à
celles générées en janvier 2001. Une réussite due à la prise en compte d'une
problématique clef : la gestion des compétences. « La mutualisation peut être
plus valorisante pour les téléacteurs qui voient leur métier évoluer. Elle
permet d'assurer une mobilité interne, vecteur de motivation », note Chantal
Lefebvre, manager chez KPMG Consulting France, spécialisée dans les centres
d'appels. Il est clair que pour la Bred, la réorganisation a été des plus
mobilisatrices. « La mutualisation des missions de réception d'appels favorise
la solidarité des équipes par un mixage des niveaux. Il y a également une
meilleure ambiance », remarque Martine Steels. Auparavant, la réception
d'appels était organisée par flux demandant différentes compétences. Ceux en
provenance des 150 agences du réseau (Téléaccueil), des clients (Bred Direct
Services), des entreprises (Bred Direct Pro) ou encore des demandes de crédit
(Bred Direct Crédits). Le tout pour 4 millions d'appels en 2001 traités en
partie par les SVI et par les 52 personnes équivalent temps plein (ETP) en
charge de la réception d'appels. Un schéma qui prévalait depuis la création du
centre en 1994 et qui avait tendance à créer des disparités sociales au sein de
la plate-forme. Une sorte de concurrence interne jugée contre-productive. De
plus, la volonté de Bred Direct était d'éviter le cloisonnement des
téléconseillers tout en élevant leurs compétences. « A métiers semblables, la
mutualisation permet d'optimiser les ressources et de rendre homogène la
qualité de service », juge la directrice de Bred Direct.
4 HEURES DE FORMATION PAR AGENT
Bien que l'objectif prioritaire reste de
répondre aux clients, il n'empêche qu'une mutualisation demande une réflexion
en amont. Au premier rang de laquelle, la qualification du profil des appels
reçus. « Les appels provenant des agences sont plus complexes que ceux, plus
courants, émanant des SVI (ndlr, Bred Direct Services) », indique,
succinctement, la responsable. Ou encore, un travail préparatoire sur la
définition des différents niveaux de prise en charge et la caractérisation des
compétences nécessaires au bon déroulement de l'activité. C'est pourquoi, ce
sont les équipes Téléaccueil et Bred Direct Services qui ont été regroupées (42
ETP avec encadrement). Les autres pôles (crédits, pro), plus spécialisés,
intervenant en cas de débordement. Avec, à la clef, le passage des
téléconseillers par la case formation. Réalisée en interne au moment des creux
d'activité pour une durée de quatre heures par agent, celle-ci a été précédée
d'un bilan de compétences. « Nous avons réalisé des écoutes et déterminé avec
chaque téléconseiller les priorités de la formation », assure Martine Steels.
Trois principaux modules ont été dispensés : l'accueil téléphonique, les
techniques bancaires ou encore le rebond commercial. Mais pas de bons
résultats sans un bon management. Les superviseurs ont ainsi suivi une
formation auprès d'IDEFI, une société de conseil et de formation. En trois
temps (séminaire, atelier et coaching individuel), la formation avait pour
objectif de transformer les superviseurs en véritables managers de proximité. «
Le métier de manager ne s'invente pas. Nous avons formé les responsables à
partir de leurs critères de travail en cherchant à harmoniser et améliorer les
pratiques », explique Jérôme Brisebourg, manager chez IDEFI. Une méthode qui
s'avère payante, en particulier grâce au "coaching individuel" où le formateur
accompagne (deux fois une demi-journée) le manager dans ses réunions et ses
entretiens individuels. Des notions de proximité jusqu'ici laissées de côté au
vu du temps passé à s'occuper des plannings et autres contraintes
administratives. « Avec la mutualisation, le management doit être vigilant sur
le maintien des compétences. Notamment pour les demandes moins fréquentes »,
prévient Chantal Lefebvre. Ce que résume, à sa manière, la directrice de Bred
Direct : « Nous n'en avons jamais fini avec la formation ».