Randstad crée son réseau téléservices
«Ce n'est pas en plaquant des CDI sur la tête des téléconseillers que les
entreprises les fidéliseront. » Franck Teboul, directeur de la division
tertiaire high tech de Randstad Intérim, se veut on ne peut plus clair : les
salariés des centres d'appels n'auraient finalement pas tant besoin de sécurité
contractuelle. Les employeurs non plus. Les call centers sont par excellence
des théâtres de flexibilité. Alors, vive l'intérim. Pour les sociétés de
travail temporaire, auxquelles les entreprises exploitant des call centers ont
largement recours, les métiers du télémarketing et du service client
constituent un marché à part entière. Si les sociétés d'intérim facturent avec
une marge de 10 à 20 % par rapport au coût salarial usuel, leur horizon
pourrait se développer par le seul fait que la prime de fin de contrat versée
au compte du CDD doit passer incessamment en France de 6 à 10 %. L'opportunité
n'a pas échappé à Randstad Intérim, troisième acteur mondial et européen du
marché, et en cinquième position en France (2 milliards de francs de chiffre
d'affaires, 110 agences), derrière les grandes enseignes comme Adecco, Manpower
et Védior Bis qui regroupent à elles trois plus de 75 % du marché global de
l'intérim. D'où la naissance de Randstad Téléservices, le réseau que vient
d'initier la société en France. Un réseau et une marque dédiés en grande partie
à l'activité des centres d'appels.
Après Paris, les grandes métropoles
Une première agence existe à Paris dans le VIIIe
arrondissement (cinq consultants pour deux cents intérimaires). Une autre s'est
ouverte à Lyon en janvier dernier, une encore devait s'ouvrir à Bordeaux
courant mars. Viendront ensuite Nantes (mai-juin prochains), Marseille et
Lille. Aujourd'hui, Ransdtad Intérim ferait travailler quelque cinq cents
intérimaires chaque jour. Si Randstad ne subit pas la pression de la course à
la part de marché, la société n'en bénéficie pas moins de la puissance
financière de sa maison mère, et de son expérience en la matière. Comme le
souligne Sandrine Berthommé, chef de produit au sein de la division tertiaire
high tech, « nous sommes leaders sur le marché des téléservices en Europe du
Nord ». Ranstad Téléservices vise les 5 à 10 % sur le marché de l'intérim pour
centres d'appels sur les grandes métropoles hors Paris. Fin 2001, il est prévu
au sein de l'entreprise que les téléservices représentent 40 % de toute
l'activité services, qui représente elle-même 30 % du CA de Randstad Intérim.
Quant à la cible d'entreprises spécifiquement visée par ce nouveau réseau, elle
se répartit à moitié-moitié entre outsourcers et employeurs de centres
internalisés. Un partage calculé, reflet d'une volonté de conciliation
d'objectifs qualitatifs et de volume de chiffre d'affaires. En tout cas,
affirme-t-on chez Randstad, la part des sociétés de télémarketing ne dépassera
jamais 50 %.