Qualité toujours en baisse pour les centres de contacts
Baisse de la satisfaction client et capacité moindre à résoudre les questions lors du premier contact : la 7e édition du “Global Contact Centre Benchmarking” de Dimension Data met une nouvelle fois en exergue les lacunes du secteur. Présentation des principaux enseignements.
Entre 2004 et 2005, l'externalisation des centres de contacts a fortement
progressé, passant en effet de 14 % en 2003 à 20 % en 2005. Les solutions
hybrides, telles que l'insourcing et le co-sourcing, ne sont pas non plus à la
traîne (hausse de 4 à 10 % pour l'insourcing). Quant à l'outsourcing, il
progresse de 1 à 10 %. En réalité, 75 % des entreprises interrogées mettent en
place une stratégie spécifique à leur centre de contacts. Cependant, les
résultats indiquent qu'une partie de ces dernières relèvent de business plans
tactiques, où les principaux efforts portent sur les effectifs et les budgets,
par opposition à de véritables stratégies de développement. Les résultats
montrent ainsi que 69,4 % des stratégies des centres de contacts se fondent sur
des problématiques d'organisation de service, tandis que seulement 21,2 % se
réfèrent à une stratégie de vente. « En conséquence, peu d'actions
significatives sont réalisées qui pourraient entraîner une progression réelle
de la base clients ou l'augmentation de la valeur client », souligne Cara
Diemont, directeur marketing de Dimension Data.
Les coûts au cœur des priorités
Depuis cinq ans, les centres de contacts deviennent
progressivement des centres de profit, au détriment de centres de coûts. Alors
qu'en 2003, 75 % des entreprises estimaient que leur centre d'appels était
véritablement un centre de coûts, elles n'étaient plus que 59 % en 2004. Cette
tendance s'explique en partie en raison d'un plus grand nombre d'outsourceurs
ayant répondu aux questions de l'étude. En outre, pour 98 % des entreprises,
la réduction des coûts représente la motivation première dans le phénomène lié
à l'off-shore. A ce titre, l'enquête confirme les coûts importants liés à la
main-d'œuvre. Ils représenteraient l'écrasante majorité des coûts pour une
entreprise et atteindraient 69 % (voir tableau ci-contre). Lorsque la
main-d'œuvre est sous-traitée en Asie, le coût est 50 % inférieur pour
l'Amérique du Nord et 60 % pour l'Europe. A titre d'exemple, le coût mensuel
moyen d'un agent de clientèle est estimé à 3,90 $ en Europe alors qu'il se
monte à 1,38 $ en Asie, dans le meilleur des cas.
La connaissance du client
55,4 % des entreprises sondées ont effectué un travail
de segmentation du marché et de leurs clients, ce qui démontre une progression
assez lente pour obtenir une meilleure connaissance client. Cependant, 26 %
prévoient de le faire au cours des douze prochains mois. « D'autre part, 37 %
des centres de contacts sont en mesure de travailler sur leurs contacts ou
leurs offres de service en utilisant la segmentation client », précise Cara
Diemont. En outre, l'étude montre que l'amélioration du taux de résolution au
premier appel a été identifiée comme étant l'attente prioritaire des clients,
suivie de près par la réduction du temps d'attente avant d'être relié à un
agent.
Mesurer la performance
Le taux d'abandon des
appels varie en fonction des secteurs d'activité, puisque pour 100 appels
reçus, 22 en moyenne sont abandonnés au sein des fournisseurs de service et de
l'industrie des télécommunications, 10 % dans les médias et le divertissement,
les services financiers, et 5 % dans l'industrie. En parallèle, la durée
moyenne de réception des appels continue de progresser, moyenne estimée à 240
secondes. Le temps consacré, tout de suite après les appels, à
l'enrichissement des fiches a également augmenté et dépassé la durée d'appels
en s'élevant approximativement à 360 secondes. 71 % des appels entrants sont
pris en charge par un téléconseiller avant 10 secondes. Un pourcentage qui se
détériore à mesure que la taille du centre de contacts grossit, puisque pour
les appels décrochés en moins de 20 secondes, on passe de 76,7 % (20 posisions)
à 71 % (plus de 250 positions). Le téléphone reste le canal numéro 1 Le
téléphone représente toujours le canal numéro 1 dans l'interaction avec les
clients, soit par agents humains, soit par SVI (serveur vocal interactif).
L'étude montre que désormais près d'un appel sur cinq est géré par une solution
IVR en self-service. Les entreprises sondées indiquent que 76 % des
transactions issues de ces solutions ont rempli de manière satisfaisante leurs
missions. 20 % de l'interaction client est établie par un canal autre que celui
du téléphone.
Formation/Organisation
La durée
moyenne de formation pour la prise de fonction d'un agent a été sensiblement
réduite : elle est passée à 21 jours en 2004, contre 36 en 2003. « Bien que
ces réductions de temps consacré à la formation puissent être nécessaires afin
de contrôler les coûts de recrutement, elles contribuent en grande partie à
faire augmenter le taux de turn-over », fait remarquer Cara Diemont.
D'ailleurs, seuls 50 % des entreprises ont mis en place des stratégies pour
prévenir le turn-over de leurs agents de clientèle. Par ailleurs, il est
intéressant de constater que le critère prioritaire pris en compte dans le
processus de formation d'un agent s'articule autour de la culture d'entreprise.
En deuxième position se place la capacité à maîtriser les outils et la
technologie devant la connaissance des produits et des services commercialisés.
En revanche, on peut déplorer le manque de formation quant à la faculté
d'analyser ses propres appels.
Environnement technologique
68 % des centres participant à l'étude utilisent une
application SVI. Dans certains secteurs d'activité comme les
télécommunications, ce taux atteint même les 97,5 %. La reconnaissance de la
parole, en tant que solution permettant le self-service, se développe : 6 % des
centres de contacts l'utilisent et 17 % envisagent d'adopter ce système dans
les dix-huit prochains mois. La rationalisation et la consolidation sont plus
que jamais au cœur des priorités, puisque plus de 30 % des centres ont déjà
entrepris cette opération et 25 à 35 % prévoient de le planifier avant deux
ans. Dans le même temps, les entreprises recherchent une meilleure utilisation
de leur capacité technologique actuelle. Bien qu'il y ait toujours une forte
volonté d'améliorer les coûts dans les infrastructures existantes des centres
de contacts, 78 % des entreprises sondées envisagent d'intégrer dans leur
stratégie de développement une composante technologique plus affûtée. A ce
titre, l'étude démontre clairement qu'il existe une plus grande prise de
conscience quant aux bénéfices engrangés par les entreprises au travers de
l'utilisation de l'IP (Internet Protocol). C'est le cas, notamment, pour les
stratégies off-shore des outsourceurs. En effet, ces derniers relient leurs
centres distants à leurs centres principaux à moindre coût, via l'IP. D'une
manière générale, 20 % des entreprises questionnées utilisent une architecture
reposant sur la technologie IP et 5 % déclarent envisager d'y avoir recours
avant l'année prochaine. Enfin, 90 % des entreprises sondées possèdent entre un
et dix centres de contacts. A l'opposé, 2 % de l'échantillon détiennent plus de
cinquante centres de contacts. Ces organisations sont principalement issues
des secteurs du Voyage, du Transport et des fournisseurs de services de
télécommunications. Les centres sont implantés pour la plupart dans le
Royaume-Uni, l'Europe et la région Asie-Pacifique.
Méthodologie
Cette année, l'étude a été réalisée sur 24 pays différents, contre 19 l'an dernier, mais sur un nombre de centre de contacts un peu moins important : 166 entreprises contre 202 en 2004. 52 % des centres sont situés en Europe (Grande-Bretagne incluse), 24 % en Afrique/Moyen-Orient, 20 % dans l'Asie-Pacifique et 6 % en Amérique du Nord. Les centres de contacts interrogés concernent à hauteur de 30 % les secteurs financiers, les fournisseurs de services en télécommunication pour 13 %, le voyage et l'industrie du transport pour 12 % et l'univers de la santé pour 5 %.