Prudence, présence et qualité
Le courtier en ligne du Groupe Banques Populaires est opérationnel depuis le mois d'octobre 2000. Face à une forte concurrence, le site mise sur la qualité de ses prestations et sur l'assise de son groupe pour emporter les suffrages. Le tout en veillant à ses comptes d'exploitation.
Linebourse L'horizon des brokers on line semble s'éclaircir. Du moins pour
certains. Selon l'association de promotion et de représentation des courtiers
en ligne, Brokers On Line, qui regroupe vingt et un sites spécialisés, l'année
2000 a été marquée par un fort développement des passages d'ordre en ligne.
Près de 12 millions ont été exécutés (3,6 en 1999) établissant la part de
marché annualisée des courtiers virtuels à 22,5 % (contre 15,7 % en 99) des
transactions enregistrées sur la place de Paris. De quoi envisager l'avenir
sereinement pour la plupart des acteurs, même si, pour beaucoup, l'équilibre ne
se fera pas avant plusieurs mois. « Notre rentabilité est prévue pour 2003 »,
indique Alain Brard, directeur général de LineBourse.fr. Le site du Groupe
Banques Populaires, ouvert en octobre 2000, gère aujourd'hui 20 600 comptes
pour 15 000 clients environ. S'inscrivant en complément de la gamme de services
du Groupe Banques Populaires, le site se positionne autour des notions de
proximité (réseau de plus de 2 000 agences), de service en ligne (site) et
d'accompagnement (centre d'appels). Des éléments qui constituent aujourd'hui
l'essentiel des modèles économiques des acteurs du secteur. « Dans les années
1999-2000, le facteur distinctif était le prix. Aujourd'hui, nous constatons un
passage du discount aux services », analyse Clémence Decortiat, déléguée
générale de l'association professionnelle. Un glissement, en douceur, vers plus
de rationalisation notamment dans la gestion des comptes d'exploitation. De
nombreux sites redécouvrant, après s'être lancés à corps perdu dans la chasse à
l'internaute, les vertus de sagesse de l'"ancienne" économie.
UNE POLITIQUE DE SERVICES SUR DEUX NIVEAUX
« Nous sommes dans une
optique gestionnaire et donc vigilants quant à nos comptes d'exploitation et
d'activité. Ce sont les éléments clefs de la réussite », insiste le dirigeant
de LineBourse.fr. Alors prudence sur les dépenses. Mais si glissement il y a,
il ne peut se limiter à de simples critères de gestion. Assurer la pérennité
des actions en appui d'un réseau physique et faire de l'offre de services son
produit d'appel, sont les nouvelles tendances développées par les acteurs du
marché. « Tout seul, le clic ne peut fonctionner. Il est indispensable de
disposer d'un environnement logistique », affirme Alain Brard. Là où certaines
grandes tendances se dessinent pour tous, il existe néanmoins des différences
dans l'approche des services. En ce qui concerne LineBourse, celle-ci se fait à
deux niveaux. Le premier concerne le site lui-même. Il permet une orientation
"expert" ou "néophyte" selon les compétences des internautes. L'information
reste aussi un bon moyen de proposer une valeur ajoutée immédiatement
identifiable par les clients. Issu d'un groupe bancaire, le site propose
également des liens naturels vers d'autres offres de service. Le second niveau
a trait au centre d'appels. Une structure qui s'est imposée d'elle-même dès le
départ. « Nous avons compris qu'il ne fallait pas faire l'impasse du contact.
C'est pourquoi, nous avons intégré un centre d'appels en assistance », constate
Alain Brard. Une dénomination qui ne restreint pourtant pas les prérogatives
des vingt et un chargés de clientèle dont la principale mission demeure la
présence. De la prospection, avec une action sur les salons pour le "contact
direct", à la réception d'appels, en passant par les réclamations, les
collaborateurs assurent au total cinq types de prestation. A noter que la phase
de prospection est également confiée à un prestataire externe, Multilignes
Conseil. « Nos chargés de clientèle sont compétents pour tout traiter. Nous
avons tenu à surdimensionner les équipes afin de bien prendre en charge tous
les appels et faire en sorte que le premier soit le bon », argumente le
directeur général. Une volonté qui résume à elle seule l'objectif qualité du
site boursier. Quatre équipes de cinq personnes se relaient pour prendre en
charge les 250 appels quotidiens et les courriers électroniques (entre 50 et
200), du lundi au vendredi de 7 à 22 heures et le samedi de 9 à 17 heures. Bien
qu'en sureffectif, les équipes n'en sont pas pour autant cantonnées à l'unique
gestion des contacts clients. Ainsi, chaque personne se voit affecter une tâche
administrative. Pour l'un, ce sera l'enrichissement de la base de
connaissances. Pour un autre, la mise à jour du guide d'entretien.
NE PAS DÉPASSER LES TRENTE POSITIONS DE TRAVAIL
Autant
de petits travaux qui permettent de couper avec la routine et d'engager son
personnel vers plus de participation. « Depuis notre création, nous n'avons pas
connu un seul départ », lance le directeur général qui tient à ce que son
personnel soit « force de proposition » sur l'exploitation du centre d'appels.
Avec une activité largement assujettie aux aléas de la finance mondiale, la
plate-forme ne devrait pas excéder les trente positions de travail. Au-delà de
ce seuil, le site externalisera les ressources nécessaires à la continuité du
service. « Nous ne tenons pas à déséquilibrer l'effectif de la société avec un
trop grand plateau. Ce sont essentiellement pour des raisons d'exploitation »,
explique Alain Brard. Toujours est-il que les estimations, concernant le
dimensionnement du centre, tablent sur un agent pour 1 200 clients. Il reste de
la marge avant d'atteindre ce taux, surtout que le plateau semble avoir atteint
un certain équilibre. A l'ouverture du site, le nombre d'appels augmentait avec
le nombre de clients. Aujourd'hui, les appels se stabilisent malgré le
développement du portefeuille clients. Ainsi, 27 % des contacts concernent le
passage d'ordres boursiers, 24 % des demandes d'informations sur la bourse, 13
% sur le cafouillage ou l'oubli de son mot de passe. Le reste se partageant
entre diverses demandes de documentation ou encore d'information. « Ce centre
d'appels s'est révélé plus utile que nous le pensions », conclut le directeur
général, qui estime que les objectifs qualité sont atteints.
L'équipement de LineBourse.fr
Le broker on line n'a pas lésiné sur les moyens pour se doter d'un centre d'appels digne de ce nom. Un PABX Alcatel 4 400, flanqué d'un SVI, permet de prioriser et de router les appels clients vers les bonnes compétences. Le CTI de Genesys remonte la fiche client à partir de l'outil de front-office Conso+ de l'éditeur Cohéris dont les fonctionnalités web (call back, chat, mails) ont été retenues. Enfin, des applications logicielles viennent renforcer le tout (Patio de la société Actio Finances et DEFI, développé en interne).