Plus Intérim : la hot line n'est pas qu'affaire de techniciens
Au cours des cinq dernières années, les missions d'assistance ont été
multipliées par cinq chez Plus Intérim. Au regard de cette évolution sensible
de la demande et du profil des nouveaux candidats, Plus Nouvelles Technologies,
le département en charge de l'activité help-desk au sein de la société de
travail temporaire, a procédé à un réaménagement de son programme "Help Desk
Agreement" (HDA), via notamment une réorientation de ses critères de sélection.
Amorcé en 1999, ce programme, destiné aux intérimaires délégués sur des
missions d'assistance utilisateurs, s'adressait jusqu'alors plus spécifiquement
à des profils de techniciens maîtrisant l'informatique et les outils
bureautiques. Aujourd'hui, les deux critères discriminants sont l'aptitude à la
gestion de la relation client et la maîtrise d'une langue étrangère (les
missions pour des profils bilingues ont augmenté de 32 % au premier semestre
2001). De fait, au sein des nouvelles promotions de HDA, 93 % des candidats
choisis n'avaient pas suivi de formations high-tech à l'origine. La dimension
technique est en l'occurrence au coeur des contenus du programme. Sur les dix
jours que dure la formation, les candidats, réunis par promotion de six,
doivent apprendre à résoudre des problèmes "classiques" rencontrés sur les hot
lines (configuration, nettoyage et défragmentation, plantages divers). « On
leur apprend également à établir de bons diagnostics pour la réorientation des
tickets en deuxième ou troisième niveau d'escalade », explique Ludovic Bourg,
responsable des activités nouvelles technologies de Plus Intérim. Car, à
l'instar des sociétés concurrentes, Plus Intérim recrute le gros de ses
bataillons de hot liners sur des missions de niveau 1, c'est-à-dire de front
line. « Le problème justement, c'est que les techniciens, en général, refusent
ce type de postes, préférant travailler directement sur les machines que de
faire de la relation client. Il était devenu très difficile de répondre à la
demande des entreprises. C'est pourquoi nous avons réorienté nos critères de
sélection », explique Ludovic Bourg.
Les trois quarts des candidats refusés après test
La sélection n'est ici pas un vain mot : un
quart à un cinquième des candidats seulement sont admis au programme HDA. Un
test à l'entrée, deux semaines de cours intensifs puis une semaine de
préparation au test de sortie. Le tout rémunéré sur la base du salaire de la
dernière mission pour les personnes déjà fichées chez Plus Intérim et du Smic
pour les autres. Et il faut croire que ça paie. « Le taux de mise en poste,
c'est-à-dire la part de personnes ayant concrétisé le terme de leur mission -
deux à quatre mois, ndlr - par un CDI est de 83 %, ce qui est très important »,
note le responsable nouvelles technologies. 300 personnes ont d'ores et déjà
suivi le programme. Une dizaine de sessions sont prévues d'ici fin 2001. Quant
au profil effectif des intérimaires sélectionnés, il correspond soit à un
niveau bac-bac + 2 en sortie de cursus, soit à des parcours plus expérimentés
avec deux à trois années de missions accumulées. « Nous essayons par ailleurs
au maximum de jouer la parité. Même si cela n'est pas simple sur ces postes. La
plupart des promotions comptent quatre garçons pour deux filles », précise
Ludovic Bourg. Plus Intérim a réalisé en 2000 un chiffre d'affaires global de
350 MF. La société s'organise autour de deux pans d'activité : le travail
temporaire tertiaire (où l'activité centres d'appels à dimension commerciale
représente 13 % du chiffre d'affaires) ; les nouvelles technologies (dont
l'activité hot line, qui réalise 15 à 20 % du chiffre). En 2001, environ un
millier de personnes bénéficieront d'une formation Plus Intérim, pour un budget
formation global de 4,5 millions de francs, soit 60 % supérieur aux obligations
légales, affirme-t-on au sein de la société de travail temporaire.