PhoneWeb : les conditions de la fidélisation
Pour conserver ses téléopérateurs, chouchoutons les. C'est le credo de
Patrick Spinosa et Mohamed Boukerdenna, deux anciens de Phone Marketing, qui
ont créé PhoneWeb fin 1999. « Notre profession souffre d'un fort turn-over des
personnels. Nous essayons de réhabiliter la fonction de téléopérateur et de
transformer nos agents en commerciaux sédentaires », affirme Patrick Spinosa,
directeur commercial. Les moyens mis en oeuvre pour ce faire sont variés.
D'abord, payer décemment les collaborateurs. Avec un taux horaire (y compris
les primes) de 90 F, soit un salaire brut de 10 500 F pour 35 heures
hebdomadaires, la société préfère perdre quelques points de marge, mais
fidéliser ses employés. Deuxième condition : tenter d'égayer l'environnement
de travail grâce à des "challenges" thématiques. Chaque semaine est organisée
un incentive sur un thème culturel : musique, cinéma, littérature. Outre les
cadeaux (CD, places de cinéma), l'entreprise organise une sorte d'exposition
tournante en affichant sur des panneaux des documents ayant trait au thème de
la semaine. Objectif : briser la monotonie des plateaux, humaniser le paysage
des boxes. Ces efforts pour pratiquer un management plus convivial
commenceraient à payer. Ainsi, un des gros clients de PhoneWeb, les Editions
Lamy, aurait un taux de résiliation de ses abonnements très bas grâce aux
méthodes de l'agence. De plus, celle-ci revendique 65 % du trafic B to B en
prospection d'abonnement pour cet éditeur. Idem pour Les Echos, second budget
important de PhoneWeb.
Deux plateaux au coeur de Paris
PhoneWeb est une filiale d'Intecom, société spécialisée dans
les services en ligne (audiotex, télématique) qui a investi un million de
francs dans la société. Elle espère réaliser un chiffre d'affaires de 12 MF en
2000 et annonce un exercice bénéficiaire dès la fin de sa première année
d'existence. PhoneWeb occupe deux plateaux de 200 m2, chacun près de l'Etoile
à Paris, et pense en créer un troisième en avril prochain, dédié celui-ci à la
réception d'appels. 35 téléopérateurs sont affectés au budget Lamy, pour 200
000 appels par an. Parmi les autres clients, on trouve Hall Explorer (salons en
3D sur le Net), Fou2Foot (portail de football), etc. Soit, en tout, une
quinzaine de budgets. Les plateaux fonctionnent avec une plate-forme
téléphonique Index d'Avaya Communication, utilisée dans le cadre des opérations
pour Lamy et Les Echos, et un serveur Hermès Pro de Vocalcom pour les autres
campagnes. Par ailleurs, Lamy va faire installer le progiciel de CRM Siebel
dans les locaux de PhoneWeb. L'intégration et l'installation seront opérées par
Cap Gemini. Pour l'instant, les opérateurs se servent encore de documents
papiers, mais avec Siebel, ils pourront bénéficier de pop up (fiche montante à
l'écran) regroupant les nombreuses informations nécessaires à leur travail de
prospection téléphonique. Fort de sa philosophie "start-up" et de l'assise
financière conférée par Intecom, PhoneWeb espère faire école dans le milieu du
télémarketing. « Nous voulons faire du 88 rue de Courcelles une adresse
mythique », affirme carrément Patrick Spinosa. En attendant, PhoneWeb a prévu
d'exporter son savoir-faire au Bahreïn où il devrait ouvrir un centre d'appels.