Philips : une plate-forme multitest à échelle internationale
Le centre d'appels comme révélateur : telle est l'option prise par Philips,
qui, depuis un an, teste un concept de relation directe avec la clientèle. Test
à plusieurs titres. Le call center, exploité en contrat d'outsourcing chez
Bertelsmann Services à Lens, est en fait le pendant d'un nouveau concept de
produit lancé par le géant néerlandais de l'électronique et de
l'électroménager. En 1998, l'industriel lançait Philishave Cool Skin.
Originalité de ce rasoir électrique pour hommes, largement soutenu en pub TV :
il abrite dans son manche un sachet de crème hydratante sensée éliminer les
brûlures cutanées souvent associées au rasage électrique. Un système reposant
sur un partenariat avec Beiersdorf, qui signe avec Philips un contrat
d'exclusivité sur les sachets Nivea destinés à alimenter le rasoir. Quel est
le rôle du centre d'appels dans ce lancement de produit ? Il est en fait
multiple. Rôle commercial d'abord. Lorsque le client achète son rasoir (environ
1 000 francs), il est invité à appeler le call center afin de formuler une
demande gratuite de garantie de 2 ans. Il découvre alors que les recharges
Nivea peuvent se commander comme n'importe quel produit de VPC. C'est là l'une
des fonctions premières de ce call center : un service d'enregistrement et de
traitement des commandes. Philips teste en effet par ce biais une approche de
vépéciste qu'il pourrait étendre à d'autres types de produits de recharge,
comme les sacs d'aspirateurs ou les filtres pour machines à café.
Traiter les appels de 13 pays en 7 langues
Deuxième axe
de test pour l'industriel hollandais : la dimension internationale du centre
d'appels. Celui-ci emploie en effet une douzaine de personnes, chargées de
répondre en 7 langues aux appels provenant de 13 pays d'Europe. Lorsque le
client ouvre son sachet de recharges de crème Nivea, il découvre à l'intérieur
de la boîte une liste de numéros de téléphone : un par pays. Lorsqu'il compose
le numéro idoine, le client aboutit, de 9 h à 18 h du lundi au vendredi, sur le
poste d'un opérateur qui lui répond dans sa langue. Troisième domaine
d'expérimentation : le centre d'appels constitue le vecteur de montage d'une
base de données comportementale. Chaque appel est en effet l'occasion pour
l'agent de soumettre le prospect ou client à un petit interrogatoire sur ses
comportements d'achat. Cible visée par Philips : les mois de 35 ans, plutôt
réticents à l'utilisation d'un rasoir électrique. L'objectif est clair : mettre
en place le cadre de communications futures auprès de cibles qualifiées.