Peregrine sort de parenthèses
Voilà une histoire qui se termine bien… Une longue période d'incertitudes
s'achève pour Peregrine Systems. L'éditeur nord-américain de solutions de
gestion de parcs et de help-desk a annoncé en août dernier sa sortie du
“chapitre xi”. Un dispositif législatif connu pour avoir sauvé nombre de
sociétés d'outre-Atlantique de la banqueroute. Peregrine Systems était sous
protection depuis septembre 2002. De la difficulté à digérer ses acquisitions,
une offre mal positionnée, un changement de cabinet d'audit, une remise en
question de la méthode comptable, etc. Autant d'explications justifiant une
telle procédure. A ce moment-là, la société informatique n'a d'autres solutions
que celle de la restructuration. « Durant cette période, nous avons gardé une
autonomie complète », rappelle Bruno Buffenoir, directeur marketing et
alliances, pour l'Europe du Sud, de Peregrine Systems. La précision est de
taille. L'entreprise n'a pas fait dans la dentelle durant son passage à
couvert.
Une réorganisation en trois parties
A
commencer par le plan financier, et la délicate restructuration de sa dette,
l'éditeur indique avoir repris la main. Il s'inscrit dans une logique de
croissance et sur des projections à cinq ans. Il a également opéré une cession
d'actifs (entre autres, Remedy et ses activités B to B) et procédé à des
licenciements (back-office et R & D sur la partie intégration des offres). Face
à ces coupes franches, le nom-bre de ses salariés a réduit comme peau de
chagrin. Il est passé de 3 500, en avril 2002, à 700, en octobre 2003. Autre
élément déterminant, le triptyque autour duquel la société tente de
reconstruire son avenir. Au centre, les produits. Eux aussi se déclinent en
trois volets. Le premier correspond au métier de la gestion de parcs, avec son
offre AssetCenter. Le second, à celui du help-desk pour lequel Peregrine est
l'un des leaders dans le monde (ServiceCenter). Enfin, le dernier qui se veut
l'approche “intégrée” des deux. Une offre type “portail utilisateur” en mode
self-service (Get-It).
Reprendre la main sur son marché
Le tableau ne serait pas complet sans y adjoindre les deux
autres parties. Peregrine reprend également la main avec ses partenaires
technologiques. « Nous sommes dans une nouvelle dynamique. Nous sommes plus
exigeants et directifs avec eux », note le directeur marketing et alliances.
Sous-entendu, durant le “chapitre xi”, la société a piloté ses partenaires de
loin. Cette prise en main est également valable pour ses clients. « Nous
souhaitons entrer dans une logique interactive avec eux. Nous allons mettre en
place des structures favorisant les échanges », détaille Bruno Buffenoir. La
société revendique 3 500 “organisations” dans le monde. Une organisation étant
un grand groupe de dimension internationale aux nombreuses filiales, type
Nestlé. En France, l'éditeur dispose de 800 clients dont 400 actifs. Une seule
stratégie pour augmenter ses revenus : « Adopter un positionnement plus
agressif sur le marché », confie Bruno Buffenoir. Qu'on se le dise, Peregrine
sort du bois.