Pages Jaunes, ou comment contourner un déficit de notoriété
Pour les grands comptes, qui développent en interne leur propre centre
d'appels, pas de difficultés majeures. Les candidats afflueront, attirés par
l'aura de l'entreprise, la possibilité d'y réaliser une carrière et les
avantages professionnels afférents. Bien plus délicate est la situation d'une
entreprise en mal de notoriété. C'est notamment le cas des Pages Jaunes (France
Télécom) dont beaucoup ignorent que, au-delà du moteur de recherche ou de
l'annuaire, il existe un véritable service commercial, chargé de vendre auprès
des entreprises un référencement payant. Mal connues, Les Pages Jaunes ont
pourtant recruté quelque 400 télévendeurs l'an passé dont les tâches
s'apparentent à celles des commerciaux sédentaires. Pas question pour HR
Gardens (Havas Advertising), en charge des campagnes RH de la filiale de France
Télécom, de se passer de la popularité du "runner", ce personnage publicitaire,
qui a valu aux Pages Jaunes d'être élu deuxième meilleur spot TV l'an passé. «
Il fallait rendre la société sympathique. Montrer que, derrière Les Pages
Jaunes, on vend de la publicité. Et qu'être télévendeur, chez eux, ce n'est pas
faire de la saisie d'information mais bien au contraire de la vente. » A ce
premier niveau, dont l'image et le graphisme rendent déjà compte, s'ajoute un
discours axé sur le profil du candidat. « L'idée, c'est de leur prouver que
l'on peut être acteur de son évolution. D'où le recours à des termes
cinématographiques, comme "Décrochez votre premier rôle", qui allient un
registre "jeune" à la valorisation du poste », souligne-t-on chez HR Gardens.
Parler du devenir du futur salarié, tel semble être, dans tous les cas, l'enjeu
général de la communication RH.
Ne pas négliger la réalité
« Le candidat est parfaitement conscient de l'écart entre ce qu'on lui vend dans une annonce et la réalité qui l'attend dans l'entreprise », répète à l'envi Serge Perez, P-dg du cabinet de communication en recrutement Média System (Publicis.) A ses clients, Serge Perez prêche de dire la vérité. Parce que derrière tout candidat se cache un consommateur... D'où, sans doute, son accès de ferveur pour le CRM. Le sigle vous dit peut-être quelque chose ? Détrompez-vous. Car il s'agit ici du "Candidate Relationship Management". L'enjeu étant, si on en croit Antoine Jeandet, P-dg de la filiale française du cabinet américain Bernard Hodes, de « générer et de gérer des bases de données de candidats à qui l'on pourra bientôt aussi proposer d'autres services commerciaux. »