PCCI double sa force de production à Dakar
PCCI n'aura pas eu besoin de trois mois pour convaincre. Officiellement
lancée le 2 avril 2002 mais véritablement en fonctionnement depuis le mois
d'août, l'activité de cet outsourcer, installé au Sénégal par d'anciens
dirigeants de Convergys, programme déjà le doublement de sa force de
production. « Tout est allé très vite, raconte Dominique Berthelot,
vice-président de PCCI. En septembre, plus de 200 positions étaient déjà
occupées, le matin et l'après-midi. En octobre, nous sommes quasiment pleins :
les 267 postes du centre sont opérationnels. » L'outsourcer a commencé avec des
clients soucieux de le tester. « Aujourd'hui, affirme le vice-président, nous
travaillons sur des contrats à six mois ou un an ». Avec des entreprises
françaises (opérateur télécoms, lessivier, vépéciste...), pour des opérations
ou des prestations à destination de clients et de cibles françaises en France.
Car c'est là la vocation de PCCI : proposer à des sociétés françaises les
avantages économiques de la délocalisation : des coûts minimisés, des plages
horaires étendues, des effectifs fidélisés. Pour répondre à la demande, PCCI a
donc décidé de renforcer son dispositif en programmant l'ouverture de 400
nouvelles stations pour avril-mai 2003. Si tout se passe bien, l'outsourcer
devrait mi 2003 être l'un des tout premiers employeurs privés du Sénégal, avec
un effectif d'environ un millier de salariés. Et, comme l'entreprise a fait le
choix du monosite - ce qui n'est pas gérable en France le serait-il ailleurs ?-
il lui faudra élever d'un niveau le bâtiment aujourd'hui en service, à 3 km du
centre de la capitale sénégalaise. Et injecter beaucoup d'argent. L'ouverture
du premier niveau avait déjà coûté 6,8 millions d'euros (dont 2,6 ME pour la
seule technologie). Le deuxième apport devrait être sensiblement identique au
premier. Reste à trouver les salariés. Dominique Berthelot n'est pas inquiet.
80 % des équipes recrutées en CDD (des femmes à 75 %) pour les trois premiers
mois d'activité de PCCI ont été reconduits en CDI pour une durée hebdomadaire
de travail de 40 heures. Le bassin local d'emploi reste riche et les conditions
salariales offertes par l'outsourcer constituent, affirme le vice-président, un
excellent argument de recrutement et de fidélisation.« Globalement, à Dakar, la
montée en compétence des conseillers prend un mois de plus qu'en France »,
souligne Dominique Berthelot. L'outsourcer a d'ores et déjà réussi à recruter
un directeur d'exploitation (ex-Convergys, ex-Orange) pour Dakar. Aujourd'hui,
PCCI travaille essentiellement en émission d'appels (beaucoup de qualification
de fichiers et de détection de leads, de la vente, de la prise de
rendez-vous...). Mais le prestataire mise sur l'extension de sa production pour
diversifier ses activités et arriver à un meilleur équilibre entre appels
sortants et appels entrants. De même qu'il va chercher à développer plus avant
les opérations de nuit. PCCI vise pour son premier exercice un chiffre
d'affaires de 8 ME.