Otis Line : une refonte pour plus de réactivité
«En tant que n° 1, nous nous devons de proposer en permanence des produits
et des services toujours plus innovants. Avec pour objectif final la
satisfaction du client. Et ce, quel que soit ce client : un gérant d'immeuble,
un gardien, un propriétaire, un locataire, le service technique dans un
hôpital... » C'est dans ce cadre général, défini par Thierry Robert, directeur
d'Otis Line, qu'est intervenue récemment la refonte du centre d'appels situé à
Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine. Otis Line est en fait un double centre
regroupant deux salles distinctes : l'une dédiée à la réception des appels
téléphoniques des "clients" signalant un défaut de fonctionnement - et
accessible par Numéro Vert depuis une douzaine d'années. Et l'autre dédiée à la
télésurveillance ; 30 000 cabines sont aujourd'hui équipées d'un lien phonique,
selon un système conçu et développé par Otis au niveau mondial. L'objectif à
terme est d'avoir l'ensemble du parc télésurveillé.
Communiquer vers 2500 techniciens sur toute la France
Fonctionnant 7 jours sur
7, 24 heures sur 24, ce centre fonctionne avec une équipe de 90 personnes au
total, dont 60 % travaillent à temps plein et 40 % à temps partiel. « Notre
activité n'est pas linéaire, commente Thierry Robert. Et nous essayons
d'adapter en permanence les ressources tant techniques qu'humaines à la charge
de travail évolutive. » Le rôle d'Otis Line ne s'arrête bien évidemment pas à
la récep-tion des appels. Il doit ensuite transmettre les demandes aux 2 500
techniciens de maintenance répartis sur tout le terri-toire. Avec un maillage
étudié pour qu'en province, un technicien ne soit jamais à plus d'une
demi-heure d'un client. La France est divisée en plusieurs directions
régionales : en Ile-de-France avec des entités par segment d'activités
(administration, commercial, habitat social, syndics, La Défense, les "villes
nouvelles"...) et six en province avec une quarantaine d'agences commerciales.
Jusqu'à maintenant, deux moyens coexistaient pour transmettre les messages : un
système de radio privée et la radiomessagerie. En sachant que les techniciens
se doivent d'intervenir, dans le cas standard, dans la demi-journée.
Rapidité de traitement des appels et réactivité
« Dans
le cadre de notre stratégie de qualité de service, nous avons défini deux
objectifs principaux, explique Thierry Robert. Traiter les demandes
d'intervention très rapidement et être très réactifs par rapport aux
techniciens. » Des objectifs loin d'être mineurs puisqu'Otis Line reçoit
environ 1,3 million d'appels par an, tous appels confondus, correspondant à
environ 600 000 interventions. Soit une moyenne de plus de 4 000 appels par
jour en réception - dont environ 1 500 de techniciens -, pour environ 2 000 en
transmission soit un flux total de 6 000 à 6 500 appels quotidiens. « Au
niveau de la réception, et pour l'ensemble des appels, poursuit Thierry Robert,
nous nous sommes fixés un temps d'attente de douze secondes au maximum. Quant à
la transmission, nous nous sommes fixé des délais de contact en fonction de la
nature de l'intervention à effectuer. En cas d'urgence - quelqu'un bloqué dans
un ascenseur, par exemple -, un technicien doit pouvoir être joint en moins de
trois minutes ; pour un appel prioritaire en moins de dix minutes et dans le
cadre d'un appel "normal" en moins d'un quart d'heure. Outre la rapidité même
de la transmission de l'information, un autre intérêt réside dans le fait que
les techniciens peuvent organiser au mieux leurs demi-journées. » Ces objectifs
ont donc ame-né Otis à repenser ses moyens de communication. En septembre 1997,
la décision a été prise d'adopter une solution de téléphonie mobile pour les
850 techniciens d'Ile-de-France (réseau SFR) qui ont été équipés au premier
trimestre 1998. « Nous avons choisi la solution la plus évolutive et complète,
commente Thierry Robert, pour bénéficier des avancées des opérateurs et
combiner à la fois le mode vocal et le mode data avec la possibilité de laisser
des messages courts. Autre avantage par rapport à la radiomessagerie : la
possibilité d'avoir un accusé de réception sur le poste des techniciens. » Dans
l'autre sens, les techniciens peuvent également entrer plus facilement en
contact avec Otis Line.
ACD numérique et lien CTI
Second changement d'importance : celui du central téléphonique. Otis Line
disposait depuis 1991 d'un central analogique, un ACD Teknetron. « Nous étions
déjà plutôt performant en réception, constate Thierry Robert, mais nous avions
vraiment besoin d'accroître notre réactivité en termes de transmission. » D'où
la décision de mettre en place un ACD numérique, avec un lien CTI, « essentiel
pour capter les informations de notre base de données et gérer ensuite les
messages vers les techniciens. » La conception et la mise en œuvre du nouveau
système ont été effectuées avec la collaboration de Datapoint, qui se
positionne comme intégrateur en centre d'appels, au sens technologique, et qui
avait déjà équipé Otis de son précédent système. « Notre intervention, explique
Philippe Baldin, directeur ventes et marketing de Datapoint, a consisté à
fournir, dans une approche forfaitaire, une solution complète de refonte du
centre d'appels d'Otis. Intégrant le changement d'ACD, la mise en œuvre du lien
CTI, avec toutes les problématiques liées au poste des téléopérateurs. »
L'opération s'est déroulée d'octobre 1997, avec la mise en place de deux chefs
de projet - un chez Otis Line et un chez Datapoint - à la fin de mars 1998 avec
le changement d'ACD ; le nouveau centre étant opérationnel début avril.
Mi-décembre 1997, les spécifications techniques étaient définies ; en février
1998 des tests étaient effectués chez Otis ; en mars, les messages SMS mis en
place et les administrateurs, superviseurs et opérateurs formés. « Si les
délais étaient relativement courts, et la problé-matique du routage des appels
entrants assez complexe, estime Philippe Baldin, nous avons eu la chance
d'avoir un projet clairement défini. » L'ACD choisi a été le système Definity
de Lucent Technologies BCS, « robuste, éprouvé, correspondant au flux et
évolutif », et, au niveau du lien CTI, c'est l'ensemble de composants logiciels
Ogmios, propre à Datapoint, qui a été utilisé, « en y intégrant les
spécificités d'Otis, commente Philippe Baldin, à savoir le traitement des liens
SMS et l'intégration par rapport à leur outil informatique propre. »
OPTIMISER LA PRISE DE DECISION
Lors d'un appel,
l'opérateur va se connecter à la base de données d'Otis, fonctionnant sous
Unix, et va identifier l'ascenseur concerné, soit par rapport à son adresse,
soit par rapport à un numéro d'identification. Il a à sa disposition l'ensemble
des caractéristiques principales du contrat d'entretien, le cas échéant sa
localisation dans un bâtiment, l'historique des interventions sur six mois -
les interventions antérieures étant archivées par ailleurs -, les
comptes-rendus des techniciens, les produits concernés... « En fait, synthétise
Thierry Robert, tous les éléments utilisables lors d'un dialogue. »
L'installation du nouveau système, et en particulier le lien CTI, a des
conséquences sur le rôle même des opérateurs. Des opérateurs choisis
essentiellement en fonction de critères de personnalité et aussi d'adaptabilité
à des contraintes horaires qui peuvent être relative-ment lourdes. « Notre
objec-tif, précise Thierry Robert, était de dégager nos opérateurs des tâches
sans valeur ajoutée et entraînant une perte de temps. Afin qu'ils puissent se
concentrer sur la prise de décision. » Dans ce cadre, l'un des choix de
conception du système a été de ne pas s'orienter vers une production
automatique et "industrielle" des messages. « A tout moment, pour transmettre
les informations au technicien concerné, l'opérateur a le choix entre la voix,
pour les interventions ayant un caractère d'urgence, et le message court pour
celles qui n'en ont pas. » Les avantages de ces contacts directs par rapport
aux anciens systèmes de transmission sont évidents. Au niveau de la radio,
outre les inconvénients inhérents au réseau même, Otis Line n'était pas sûr de
joindre immédiatement ses techniciens. Et, au niveau de la radiomessagerie,
celle-ci obligeait les techniciens à rappeler. « En ce qui concerne les appels
"normaux", estime Thierry Robert, nous avons réduit de moitié le temps de
transmission. »
Les faveurs du terrain
La mise en
place de ce nouveau système s'est accompagnée d'opérations de formation de
l'ensemble des opérateurs avant la migration et de fourniture de supports aux
superviseurs pour l'utilisation du CTI. Ainsi que d'actions de communication,
aussi bien internes qu'externes auprès de la clientèle via les ingénieurs
commerciaux. A signaler également que le centre d'appels d'Otis Line est visité
au moins une fois par jour soit par des prospects, soit par des clients Otis.
Sur le terrain, l'accueil fait par les techniciens Otis d'Ile-de-France semble
tout à fait favorable. « Le téléphone portable est un outil convivial qui est
bien dans l'air du temps. Et le fait d'avoir les deux possibilités - voix et
messages courts stockés - plaît énormément », constate Thierry Robert. A terme,
c'est l'ensemble des techniciens qui devraient être dotés d'un moyen vocal,
afin de communiquer aussi bien avec Otis Line, qu'avec leurs agences ou leur
hiérarchie.
Otis
Otis est le premier constructeur mondial d'ascenseurs, monte-charges et escaliers mécaniques. Présent dans 163 pays, 67 000 personnes, 30 MdF de C.A. (5,5 Md$). Dans l'Hexagone, Otis France, plus importante filiale du groupe, est leader sur le marché national (35 % de part de marché). 152 000 appareils entretenus. 40 000 clients. 4 milliards de francs de chiffre d'affaires. 5 500 salariés dont 2 500 techniciens de maintenance.
Otis Line
Centre d'appels clients et techniciens fonctionnant 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, rattaché à la direction des opérations d'Otis France. Une salle de réception des appels téléphoniques, une salle de télésurveillance. 90 personnes. Activité annuelle : 1 300 000 appels entrants, 600 000 appels sortants.