Opérer sur l'ensemble des canaux de recrutement
A l'exception des grands comptes qui peuvent s'offrir des pleines pages
dans les quotidiens nationaux pour faire savoir qu'ils recrutent des chargés de
clientèle, les centres d'appels mettent au point des plans médias qui tiennent
compte de leurs cibles et de la région où ils émargent. Brigitte Pascal,
directrice du département conseil chez Actel et ancienne responsable de la
production, utilise l'ensemble des canaux classiques du recrutement : « Depuis
la rentrée scolaire, notre recrutement s'opère en fonction de la répartition
suivante : 40 % par l'intérim, 30 % par des tracts distribués à proximité des
universités, 15 % par les annonces, le reste émanant de candidatures spontanées
et des opérations de parrainage. » Un seul grand absent : Internet. Car les
sites d'emplois ne semblent pas encore tenir leurs promesses. Du moins sur ce
segment de la population. « Ces jeunes n'ont pas encore vraiment un accès large
à Internet », assure-t-elle. Ce qui explique, sans doute, pourquoi les
entreprises, dont les besoins sont plus pointus, tendent à trouver des méthodes
détournées pour capter les "bons" candidats. « En 97, lorsque l'on faisait
paraître une annonce dans Libération, on récupérait entre 200 et 300 CV, dont
certains très intéressants. Aujourd'hui, on en obtient une vingtaine et aucun
de bon », constate Charles-Emmanuel Berc, dirigeant d'Altawapa. Outre la
gestion des candidatures spontanées, phénomène depuis longtemps généralisé, on
voit s'ériger au rang de pratique habituelle la mise en place d'un système de
cooptation (avec éventuelle rémunération du "parrain"). Mais sa généralisation
pose problème. Car son « taux de déchet », dixit Brigitte Pascal, peut s'avérer
phénoménal. « Nous recrutons une population assez jeune. Dans ce cas, le danger
du parrainage, c'est de voir tous leurs copains débarquer sans qu'ils se soient
posé la question de la correspondance entre la personnalité du parrainé et le
profil du poste. Ce type d'engagement est plus pertinent lorsqu'il s'agit de
postes d'encadrement. » Plus original est le recrutement chez Altawapa. Ses
dirigeants n'hésitent pas à arpenter les bars parisiens. « Pour des clients
néerlandais, nous recherchions des hot liners parlant cette langue. D'où notre
décision d'apposer des affiches dans les deux bars néerlandais de Paris. »
Résultat : une vingtaine de candidatures ciblées, toutes potentiellement
idoines, pour quatre agents recrutés.