Mutatis mutandis, licences en croissance
Une étude compilatrice d'IDC, publiée sous le titre "Le marché français des
outils de CRM et les services associés", et brassant un certain nombre de
travaux menés par le cabinet d'analyse depuis 2000, fait un point synthétique
sur le marché des logiciels de GRC. IDC évalue le marché global (édition de
logiciels et services connexes) à près de 4 milliards de francs, pour une
croissance confirmée à environ 30 %. Un mouvement de croissance dont la
dynamique est née en 1998. En 1999, les ventes de licences ont atteint un
montant de 427,5 MF (+ 44,2 %). Ce, tous segments de marché confondus. Et avec
un leadership incontestable de Siebel Systems.
Restructuration générale
Mais la tendance est sans doute à la restructuration
générale du marché, par le jeu de trois facteurs convergents. Primo, l'arrivée
en France de nombreux éditeurs d'outre-Atlantique. Le chiffre d'affaires des
licences devrait, selon IDC, afficher un taux de croissance annuel moyen de 43
% jusqu'en 2004. Ce qui n'a pas échappé à des sociétés comme Amyyon, CAS,
eFront, Firepond, Goldmine Software, Onyx Software... Deuxio, les alliances,
fusions, acquisitions se multipliant sur la scène internationale, l'Hexagone
n'est pas épargné. Depuis trois ans, en effet, les éditeurs ont mis en place
des stratégies de croissance externe leur permettant de s'approprier plus
rapidement les compétences et les technologies. Des sociétés spécialisées dans
les outils de CRM, et non des moindres, ont été récemment rachetées par
d'autres entreprises d'envergure internationale mais étrangères à ce marché :
Vantive et Clarify, notamment, ont rejoint le giron de Peoplesoft et de Nortel
Networks. Tertio : les grands éditeurs de gestion intégrés se sont tous ou
presque positionnés sur le marché du CRM. Baan a initié le mouvement en lançant
sa solution courant 1998 (acquisition d'Aurum), Oracle a ensuite commercialisé
son offre CRM. Fin 1999, c'est au tour de SAP de se lancer en France sur le
marché de la GRC.
Marché du support : + 31 % "seulement"
A partir de là, IDC classifie le marché de l'édition
de logiciels CRM en trois grandes catégories : les outils d'automatisation de
la vente (gestion des contacts clients et prospects, gestion de l'activité
commerciale, suivi des projets et configuration des offres), les outils
d'automatisation des actions marketing (gestion des campagnes de marketing
direct, constitution de bases de données marketing, analyse des résultats d'une
campagne), les outils de support client et de suivi client (gestion des hot
lines, du SAV et du help-desk). Ces trois segments représentant,
respectivement, 40,5 %, 21,7 % et 37,8 % du marché (revenus licences). Ces
trois types d'outils ont dernièrement connu des dynamiques différentes. Si la
croissance est incontestable sur les trois secteurs ainsi définis, celle
enregistrée sur le marché du support est inférieure à la croissance générale du
marché (31,1 % contre 44,2 %). Quoi qu'il en soit, les trois approches
intéressent l'ensemble des éditeurs, puisque, selon IDC, la plupart des
éditeurs positionnés dans le Top 10 proposent une offre complète regroupant des
applications vente, marketing et support.
Les PME toujours aux oubliettes
Côté utilisateurs maintenant, les sociétés clientes des
éditeurs sont à 60 % (en valeur) des grands comptes. Mais les outils
commercialisés se "démocratisent" par les jeux conjoints, d'une part, d'une
prise de conscience gagnant, à défaut des PME, le tissu des moyennes et grandes
entreprises et, d'autre part, d'offres ciblant plus spécifiquement ce marché.
Plus précisément, les entreprises réalisant un chiffre d'affaires compris entre
500 millions et 2 milliards de francs ont représenté près d'un tiers des ventes
de licences CRM. Mais, pas de véritable surprise : les ventes aux PME restant
marginales. Pour atteindre leur(s) cible(s), les éditeurs utilisent des canaux
directs de distribution. La vente indirecte ne représente en France que 6,8 %
du revenu moyen des fournisseurs de logiciels. Cela s'explique entre autres par
le fait que nombre d'acteurs se sont récemment implantés sur le marché français
et n'ont pas eu le temps de constituer de réseaux solides de partenaires
prescripteurs et revendeurs. Mais cette configuration devrait évoluer à court
terme, une grande partie des éditeurs cherchant justement à construire ce type
d'accords, notamment pour mieux atteindre le segment de plus en plus convoité
du mid market. Segment qui restera difficilement perméable aux grands
industriels, comme aux grands conseils et intégrateurs.
CTI : + 60 % par an
Selon IDC, l'arrivée des solutions de couplage téléphonie-informatique dans les centres d'appels français est récente. Mais le cabinet anticipe une adoption rapide du marché, avec plus de 39 000 sites équipés à l'horizon 2004, soit une croissance annuelle moyenne de 59 % pour la période. Croissance particulièrement soutenue sur le segment des call centers de moins de 20 postes de travail.
Les éditeurs
Principaux éditeurs identifiés par IDC sur le marché français de la gestion de la relation client : Agotaras Systems, Amyyon, Applix, Baan, Broadvision, Business Objects, Carthago, CAS, Clarify, eFront, Cohéris, Epicor, Firepong, Goldmine Software, Hyperion Solutions, KDP Informatique, Marketic, NCR, Onyx, Oracle, Orbis, Pegasystems, Pivotal, Prime Response, Remedy, SAS Institute, SAP, Selligent, Siebel, Vantive.