Multilignes Conseil sonde ses salariés
L'outsourcer Multilignes Conseil a mené en juin 2001 une enquête interne
"auprès d'un échantillon représentatif de ses téléacteurs". Le salarié "moyen"
de Multilignes est une femme (à 60 %), jeune (25 ans) et au moins bachelière.
72 % des effectifs ont un niveau bac + 2 et 24 % bac + 4 ou 5. Il faut dire que
la moitié des téléacteurs ayant répondu à l'enquête poursuivent parallèlement
leurs études. On ne s'étonnera pas, de ce fait, que 79 % d'entre eux
travaillent chez Multilignes en CDD. L'outsourcer précisant que précarité du
statut n'implique pas nécessairement précarité de l'emploi. Multilignes
revendique un taux de fidélisation de 42 % (part des salariés ayant répondu à
l'enquête et travaillant depuis plus d'un an au sein de la société). 55 % des
téléconseillers étant sous contrat depuis plus de 6 mois. Lorsqu'on leur
demande s'ils s'imaginent "travailler dans trois ans dans un centre d'appels",
42 % répondent par la négative et 25 % par l'affirmative. 68 % des téléacteurs
considérant que leurs études auraient dû les mener à un autre emploi. Les
missions exercées sont ainsi, précise-t-on chez Multilignes, « revendiquées
comme (un métier) de transition et d'insertion ». Le principal motif
d'insatisfaction exprimé par les personnes ayant répondu à cette enquête
interne est lié à la faiblesse des salaires. Un tiers d'entre elles estimant
que les salaires pratiqués chez Multilignes sont alignés sur les prix du
marché, un autre tiers qu'ils sont plutôt inférieurs. En tout cas, 33 % citent
la question des salaires au premier chef des insatisfactions, 19 % parlant de
l'incertitude des plannings, 15 % du caractère répétitif des tâches et 11 % de
l'instabilité professionnelle. 83 % jugent satisfaisants le confort des locaux
et les conditions matérielles de travail. Donnée intéressante : 70 % des
téléacteurs réfutent l'idée d'une égalité de principe des salaires. Pour 87 %
d'entre eux, la rémunération devrait être liée à la difficulté de l'opération
confiée. Et, pour 70 %, ce sont "les compétences propres de chacun" qui doivent
présider au niveau de rémunération. Enfin, 82 % revendiquent un mix
fixe/intéressement aux résultats.