Lyon en direct à l'écoute du "citoyen-client"
Le coup d'envoi du 08 25 08 15 15, nouvelle ligne installée par la Ville de
Lyon dans les locaux rénovés de la mairie annexe du 1er arrondissement, a été
donné le 2 février dernier. Objectif : proposer un service unique d'accueil,
d'information et d'orientation à destination de la population. Les exemples
réussis des villes partenaires de Montréal et de Barcelone ont servi ici de
modèles. Doté d'un budget de 3,7 millions de francs, le projet a démarré avec
l'aide de sociétés extérieures pour l'assistance et la maîtrise technique (voir
encadré). Il s'est finalisé par l'aménagement de 300 m2 de surface en une
architecture alvéolaire et le recrutement de 12 téléagents. En pratique, le
centre d'appels agit en première ligne, permettant de libérer les standards
municipaux, l'Office de Tourisme et le Centre information jeunesse. Il peut
aisément traiter les questions les plus diverses sur la Ville de Lyon grâce à
la banque de données Edouard (Ensemble de données organisées utiles aux agents
pour la réponse aux demandes) qui recense actuellement plus de 15 000 fiches.
La campagne de communication, qui s'est étalée sur trois semaines en février,
vise en priorité le "citoyen-client" lyonnais, mais aussi toute personne
extérieure souhaitant obtenir un renseignement sur la Ville. Pour reprendre
l'idée de l'équipe dirigeante, Lyon en Direct est rompu à l'obligation de
résultat, dans le sens où chacun des 250 appels quotidiens doit générer une
réponse, même s'ils nécessitent dans certains cas des rappels (à la mi-février,
80 rappels sur 340 appels entrants ont été comptabilisés). L'appelant ne devra
donc pas s'étonner d'avoir à acquitter un montant de 99 centimes la minute de
conversation sur le Numéro Indigo. Malgré le souci d'efficacité propre à tout
centre d'appels (15 secondes de temps de décrochage, relais pris par le serveur
vocal en cas de débordement ou hors périodes d'ouverture, capacité de
réceptionner jusqu'à 1 500 appels par jour), pas d'Epée de Damoclès quant au
rendement en termes de nombre d'appels par agent. « Nous voulons éviter tous
les tics du monde privé, tout ce qui peut déshumaniser, explique Gabriel
Feugère directeur de Lyon en Direct. La notion de service public sera toujours
en ligne de fond de notre métier. »
DISPOSITIF DE FORMATION PERMANENTE
Mais, entre les 30 secondes nécessaires pour une
réponse simple d'ordre administratif et la réponse étoffée que recherche une
étudiante sur les atouts de la Ville de Lyon comme métropole européenne,
l'équilibre reste à trouver. D'autant plus que depuis le mois d'avril, les
appels du standard de l'Hôtel de Ville sont basculés sur Lyon en Direct. Une
heure de briefing/débriefing a d'ailleurs lieu chaque semaine avec les trois
chargées d'information et le directeur. C'est sans compter sur la motivation
des 12 téléagents qui ont été recrutés en interne et sur volontariat, pour une
fonction nécessitant le contact direct avec le public, une bonne culture
générale et la maîtrise de langues étrangères (6 en tout sont parlées). La
formation s'est étalée sur 4 mois avant l'ouverture de la ligne. Le salaire des
téléagents, âgés de 24 à 56 ans, varie de 6 000 à 9 000 francs net selon
l'ancienneté. Quant aux horaires du centre d'appels, ils sont alignés sur
l'ancien standard : 8 h à 19 h, du lundi au vendredi, 8 h à 12 h le samedi.
L'équipe fonctionne par team de trois, dans un cadre moderne et agréable
(mobilier sobre à dominante bois et aluminium brossé). D'ici l'été, toutes les
mairies des 9 arrondissements seront dotées de la base de données Edouard pour
une homogénéisation totale des services. Lyon en Direct, qui devait accueillir
la Ville de Paris en février pour une visite de ses locaux, va-t-il faire des
émules en France ?
Technologie middleware de Cohéris Atix
Lyon en Direct a fait appel au cabinet Décan pour la maîtrise d'ouvrage. Alcatel a remporté le marché pour le hardware, en installant un PABX 4400. Tandis que l'intégrateur et éditeur de logiciels Cohéris Atix s'est vu confier l'installation d'un couplage téléphonie-informatique opérationnel et de l'applicatif Lotus Notes Domino, une première dans le monde des collectivités territoriales. Cohéris Atix est la seule société à faire du CTI sous Lotus Notes. Lyon peut ainsi développer une importante base de données composée de 15 000 fiches, coalimentée par l'Office de Tourisme et l'Office de la Jeunesse.