Lille : attention au syndrome de la belle endormie
Le cabinet Ernst & Young a mené, fin 2000, une étude sur l'étendue et la
nature du tissu des centres d'appels sur la métropole lilloise. Menée pour le
compte de l'Apim (Agence de développement locale), la Direction départementale
du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle et la Direction de
l'action économique et de l'emploi de la ville de Lille, cette enquête brosse
un état des lieux de l'existant et exprime un certain nombre de
préconisations. Etat des lieux tout d'abord. Ce ne sera pas une surprise, la
VPC représente 25 % des emplois impliqués par les call centers. Un quart des 6
154 personnes en activité recensées par Ernst & Young, pour 17 sites sur 79.
Deuxième secteur d'activité, le financement, avec 18 % des emplois, devant
l'outsourcing et les 11 % de salariés animant les onze sites identifiés de
sous-traitance. Trois centres emploient plus de 500 personnes, les deux tiers
des centres abritant des effectifs de moins de 50 salariés. Quant aux pistes
de réflexion ébauchées par Ernst & Young, elles s'orientent autour de trois
grandes remarques. Primo, l'agglomération lilloise a tout intérêt à préparer
l'implantation de nouvelles entités générée par une croissance qui pourrait
créer de 3 000 à 4 500 emplois nets d'ici 2002. Ce, tout en protégeant les
plates-formes existantes. Deuxio, le cabinet relève que les métiers induits par
l'activité restent assez mal considérés, quand ils sont seulement connu... Le
paradoxe étant que ce constat vaut également pour ceux qui ont, et auront, à
faire valoir la pertinence socio-économique de cette activité, et notamment les
porteurs de projets internes à l'agglomération. Enfin, faute d'une intégration
dans le jeu des nouvelles technologies (aval) et parce que trop peu
majoritairement lié à un secteur d'activités donné (amont), le tissu local des
centres d'appels ne profite pas assez des outils classiques du développement
économique.