Les salariés suisses en environnement favorable
En juin 2002, le service communication de l'organisation
interprofessionnelle suisse Callnet.ch (Call Center Network Switzerland) a
publié les résultats d'une étude sur les "conditions de travail et les
perspectives d'emploi dans les centres d'appels des entreprises suisses". Etude
reposant sur des entretiens menés auprès des différents échelons hiérarchiques
au sein de dix call centers. Si le nombre d'emplois à temps partiel y est
aussi élevé que celui des postes à plein temps, les dix entreprises approchées
se caractérisent par des "conditions d'engagement très stables" : 90 % de CDI
et des tâches systématiquement définies par contrat. Les missions variables ne
représentent que 8 % de l'ensemble et le "travail sur appel" seulement 4 %. Les
conseillers travaillent tous dans les locaux des entreprises ayant mis en place
ces services clients. Dans neuf entreprises sur dix, le régime des jours fériés
et des vacances annuelles est "nettement supérieur" au minimum légal. En outre,
cinq sociétés appliquent des modèles assez novateurs en matière de congés de
maternité (jusqu'à 16 semaines), de congés pour les titulaires d'un mandat
public ou syndical, ou encore de protection contre les licenciements. Plus de
la moitié des salariés, sur l'ensemble des centres d'appels étudiés, sont en
poste depuis plus d'un an.
Dissensions autour des outils de planification
Le niveau des salaires est, selon le rapport de
Callnet.ch, "nettement supérieur" à celui en vigueur dans le secteur des
prestations de ser-vice, notamment la vente. De même que l'ensemble des
prestations sociales, comme les régimes de vacances. La plupart des agents
gagnent entre 3 400 et 4 999 francs suisses brut (soit entre 2 322 et 3 414
euros) et perçoivent un 13e mois. Les majorations pour heures complémentaires
correspondant aux prescriptions légales. Trois entreprises sur 10 accordent des
primes pour les heures travaillées entre 20 et 23 heures. La majorité des
entreprises n'ont pas mis en place de plan de roulement, comme c'est le cas
dans l'industrie, privilégiant une politique de roulement variable qui prévoit
plusieurs prises de service et interruptions par journée de travail. Les
questions relatives à la planification semblent, en revanche, ne pas mettre
tout le monde d'accord. Selon un bon tiers des employés interrogés, le préavis
de répartition des équipes est plus court que celui recommandé par la loi. Pour
certains, la mise en place de logiciels de planification amputerait le
potentiel d'influence individuelle des salariés. Il faut cependant noter que la
flexibilité, parfois tellement redoutée par les salariés, s'avère moins
effective que ce que les discussions sociales et politiques en Suisse ne le
laissaient penser. Il n'existe en effet aucun modèle de temps de travail annuel
sur les dix centres approchés par Callnet.ch. Enfin, si la plupart des
salariés sont satisfaits de l'ergonomie des postes de travail, les critiques
sont plus fréquentes concernant la ventilation, la température, l'éclairage et
le niveau sonore. Par ailleurs, beaucoup se plaignent de douleurs à la tête, à
la nuque, de troubles de la vue et de nervosité.