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Les intégrateurs télécoms privés de régulation

Emoi chez les installateurs intégrateurs télécoms : par décision gouvernementale, leur profession s'est vue supprimer son régime d'admission. La livrant ainsi aux risques d'une dérégulation sauvage.

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En juillet dernier, à l'occasion de l'adoption des ordonnances de transposition de la directive européenne RTTE (concernant les équipements télécoms hertziens et terminaux), le gouvernement a supprimé le régime d'admission qui régulait jusqu'alors l'activité des installateurs-intégrateurs. Ce, sans définir les fondements d'un nouveau mode de régulation. Or, selon la Ficome (Fédération interprofessionnelle de la Communication d'Entreprise), à laquelle adhère un tiers des quelque 1 000 installateurs intégrateurs en France, la profession doit être mise à l'abri d'une dérégulation sauvage, qui nuirait, d'après la fédération, à la qualité des prestations. Les installateurs intégrateurs constituent, dans la chaîne des télécoms, le maillon le plus en contact avec les entreprises. La profession met donc le doigt sur les risques de voir apparaître de nouveaux acteurs, attirés par les niches de croissance du marché des télécoms d'entreprise, pas forcément fiables d'un point de vue technique et déontologique. Risques d'autant plus sensibles à l'heure où l'on commence à s'inquiéter des phénomènes de piratage dans la téléphonie et les communications. « Les autres acteurs de la filière télécom disposent d'un numéro de licence pour les opérateurs et d'un numéro d'agrément pour les constructeurs. Ce n'est plus le cas des installateurs intégrateurs, le troisième maillon de la chaîne de valeur du marché des télécommunications. Entre le régime d'admission, remis en cause récemment, et le vide total qui nous est proposé aujourd'hui, il serait certainement raisonnable de rechercher un juste milieu », affirme Martine Kervinio, présidente de la Ficome. La Ficome, qui a pour vocation d'oeuvrer à un dialogue interprofessionnel entre les différents partenaires du secteur des télécoms, notamment les opérateurs et les constructeurs, a proposé à son ministère de tutelle de gérer la liste de référencement des installateurs intégrateurs intervenant dans les entreprises. « Il conviendra bien sûr de définir dans quelles conditions juridiques une telle perspective est envisageable », précise Martine Kervinio.

Muriel Jaouën

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