Les fruits du sacerdoce
Qu'est ce qui fait la spécificité d'un service comme celui d'Europ Assistance ?
Il ne faut jamais perdre de vue l'idée que
nous sommes un service d'assistance. Et que, de ce fait, nous obéissons à des
règles de comportement et de fonctionnement très spécifiques. Ne serait-ce que
parce nous sommes accessibles 365 jours par an en 24/24. Et parce que nous
traitons avant tout des questions sensibles, parfois dramatiques. Ce, pour le
compte de clients directs d'Europ Assistance ou pour le compte des clients de
nos différents donneurs d'ordre, constructeurs automobiles, assureurs,
établissements bancaires, etc.
Comment êtes-vous organisés ?
Ce que nous appelons les "opérations", c'est-à-dire l'ensemble
de nos plateaux d'assistance, à Gennevilliers, se décompose en plusieurs
services. Le service automobile, le plus important, qui emploie environ 160
personnes. Le service médical, soit une quarantaine de personnes en moyenne
dans l'année. Le service de téléassistance, dédié aux personnes seules, âgées
ou dépendantes.
Celles-ci peuvent, par simple pression sur un boîtier qu'elles portent en
suspens autour du cou, déclencher un système d'alarme automatique. Nous y
recevons chaque jour une centaine d'appels.
Les appels relevant du médical ne sont-ils pas transmis systématiquement à des médecins ?
Le service médical compte au minimum deux médecins de
permanence. Le traitement de tous les appels à teneur médicale se fait bien sûr
sous le contrôle des médecins. Dès qu'il y a un doute, un début d'alerte sur la
santé ou l'équilibre de la personne, un médecin est appelé et peut
immédiatement procéder à un interrogatoire relevant des seules compétences de
la faculté. Europ Assistance compte également un service information, où l'on
répond à toutes les questions relevant de la vie quotidienne dans ses aspects
pratiques, juridiques. Mais aussi un service d'assistance à domicile et
quelques postes dédiés à des hot lines informatiques et à des services dédiés.
Une grande spécificité Europ Assistance : un "implant" Air France, qui emploie
chez nous entre trois et cinq personnes, toutes salariées de la compagnie
aérienne. Exceptionnellement et au coeur de l'hiver, elles peuvent n'être que
deux dans la journée. Mais dans ce cas, étant données les amplitudes horaires
du service, nous sommes toujours en liaison avec le plateau d'Air France aux
Invalides.
Au total, quels sont les effectifs des opérations d'Europ Assistance ?
Entre 200 et 350 personnes. En CDI, nous
employons 200 temps plein et 80 temps partiel. En CDD, ils étaient une centaine
à la dernière saison estivale. Les CDD représentent donc la moitié des
effectifs des CDI temps plein.
Vous êtes donc soumis à une activité très saisonnière ?
Notre activité connaît des flux
différenciés en fonction des périodes et notamment des périodes de vacances ou
de ponts. Le plus grands pic d'activité se produisant fin juillet début août.
Les 35 heures déclenchent aussi dans les comportements un changement que nous
ressentons déjà, mais nous n'avons pas assez de recul pour l'analyser et réagir
en conséquence. Nous avons notamment ressenti des variations au mois de juin
dernier, que l'on peut sans doute imputer à la loi Aubry.
Le vendredi, qui était avec le lundi le jour le plus "chargé", le reste. Mais,
désormais, nous ressentons dès le jeudi un surcroît d'activité. Pareillement,
cette année, nous avons constaté un regain d'activité le mardi par rapport à
1999. Tout ces déplacements d'activité font l'objet d'une attention soutenue de
la part de nos services. Ces changements vont-ils se pérenniser ? Nous n'en
savons encore rien. L'intégration du téléphone mobile dans la vie des citoyens
a par ailleurs généré un surcroît de sinistralité : on appelle dans des
situations, dans des contextes où l'on n'aurait pas appelé avant l'émergence du
GSM. En moyenne lissée sur l'année, les plateaux d'assistance reçoivent chaque
mois au total quelque 600 000 appels. En 2000, nous allons dépasser largement
les 7 millions. Ce qui traduit une croissance forte, en corrélation avec notre
volume d'affaires. Ca n'est pas en soi un chiffre alarmant, dans la mesure où
l'évolution de cette activité est directement suivie par note service
planification.
Quelle est votre politique en matière de recrutement ?
Les chargés d'assistance que nous recrutons en CDD sont, pour la
plupart, des étudiants ou des anciens étudiants, à niveau bac + 3 et plus, qui
n'ont pas nécessairement engagé leurs études avec un objectif d'avenir
professionnel clairement fixé. Ils sont recrutés par petites annonces dans les
centres de documentation étudiants ou dans les journaux les journaux, via
annonces en radio, ou via les sites internet de recrutement. Nous recevons
également beaucoup de candidatures spontanées. Mais la cooptation demeure un
vecteur très important de recrutement, en tout cas de candidature, pour Europ
Assistance. La sélection est réputée sévère. Nous demandons à nos futurs
chargés d'assistance d'être au moins trilingues. Sur nos plateaux, 50 % des
appels proviennent de l'étranger. Et c'est en réunissant des personnes qui
parleront de nombreuses langues différentes que l'on constitue le matelas
nécessaire au bon exercice de notre prestation. Nous avons même ici quelqu'un
qui parle couramment plus de dix langues.
Et outre le multilinguisme ?
Nous sommes assez exigeants quant au niveau de
culture générale. Quelqu'un qui a beaucoup voyagé, par exemple, va nous
intéresser a priori. Ce niveau de culture générale est évalué dans le cadre
d'entretiens individuels et d'entretiens de groupe. Ainsi qu'au travers d'un
dispositif de tests, écrits, oraux, en face à face et au téléphone. En ce qui
concerne la pratique des langues étrangères, par exemple, nous n'allons pas
nous contenter de recruter sur une simple déclaration de bonne foi. Cela dit,
ce qui m'intéresse, ce n'est pas tant l'excellence absolue. Ce que je veux
avant tout, c'est mettre en place une batterie de compétences qui nous
permette, grâce à une bonne combinaison linguistique, de pouvoir faire face à
notre problématique. Mais, en fait, le critère décisif au final, ça n'est pas
tant l'adéquation à un profil idéal, que le temps que le candidat pourra nous
consacrer, en l'occurrence, au minimum deux mois. Nous recevons des candidats
dont le profil correspond bien à nos besoins, mais qui ne peuvent pas nous
consacrer plus d'un mois. C'est budgétairement impossible, étant donné les
investissements en formation.
Quel est justement le poids de la formation ?
Elle représente autour de 3 % de la masse salariale,
ce qui se traduit par 8 000 heures de formation (tant en interne qu'en
externe), soit à titre individuel, soit à titre collectif. La formation du CDD
"de base" inclut une semaine complète de session théorique et une semaine de
parrainage sur le plateau. Au bout de quinze jours, normalement, le nouveau
chargé d'assistance doit pouvoir se débrouiller par lui-même. Notre
problématique, par-delà la fidélisation, étant de distiller régulièrement des
"resucées" de formation. Notamment, bien sûr, pour les CDD. C'est aussi
pourquoi, en termes d'organisation physique des équipes, les CDD sont placés
chez nous au milieu des permanents.
Quelles sont les qualités requises pour un chargé d'assistance ?
N'est pas chargé
d'assistance qui veut. Le recrutement n'est pas une science exacte. Par-delà
tous les tests que l'on pourra mettre en place au niveau de la DRH, nous ne
serons jamais à l'abri d'erreurs. Nous organisons, par exemple, des tests de
self-control au téléphone. Dans la théorie, ça marche. Mais le jour où vous
immergez les nouvelles recrues dans l'exercice quotidien du métier, en réel, il
en y a toujours, très vite, qui craquent. Ceux-là risquent d'avoir peur du
téléphone. Or, il est capital pour un chargé de clientèle de ne pas céder au
stress qui sous-tend chaque appel. Nous avons parfois affaire à des clients
littéralement déchaînés. Pour vous donner une idée de l'état d'énervement qui
peut animer certains de nos abonnés : nous avons été menacés par courrier
d'être attaqués en justice par des gens qui, vérification faite, ne nous
avaient jamais appelés. De manière générale, nous repérons très vite les
collaborateurs qui en veulent. Qu'ils soient d'ailleurs chargés d'assistance ou
cadres. Mais il peut toujours y avoir des vicissitudes, des baisses de
tonalité, qui s'expliquent souvent par des raisons familiales ou affectives.
Nous devons aussi savoir sentir cela, les regards de détresse, parfois les
appels au secours. Il faut préciser à cet égard qu'un chargé d'assistance ne
sera jamais livré à lui-même, ni la nuit, ni les week-ends. Compte tenu de tout
le stress vécu, ce métier de chargé d'assistance est un sacerdoce, tout du
moins au démarrage. Il faut avoir le goût de bien faire, le sens de
l'initiative personnelle, tout en ne cédant jamais à l'impatience et en restant
courtois, même face à l'insulte. A tous ces titres, le chargé d'assistance
mérite considération. Beaucoup de considération.
Vous parlez de sens de l'initiative. Jusqu'où va la responsabilisation des chargés d'assistance ?
Le personnel travaillant sur nos différents
plateaux dispose de délégations formidables. En moyenne, un appel entrant donne
lieu à trois appels sortants. En fait, nos collaborateurs "construisent"
véritablement des contrats d'assistance. Un chargé d'assistance peut engager
plusieurs milliers ou dizaines de milliers de francs, ne serait-ce qu'avec la
billetterie, qui coûte très cher. Les allers-retours sont permanents entre
l'implant Air France et les chargés d'assistance, qui vont par exemple
rechercher si, au-delà de la ligne aérienne la plus directe entre le Kenya et
la France, il n'existe pas des moyens d'aller aussi vite mais à des coûts moins
élevés. Car nous sommes une entreprise commerciale et il nous faudra toujours
montrer au contrôle de gestion que nous avons été efficaces. Il fut un temps où
nous faisions la billetterie nous-mêmes. Il fut aussi un temps où nous passions
par des tours operators. Or, seules les compagnies aériennes ont la totale
maîtrises des opérations et du matériel affrété. Air France est propriétaire de
ses avions. Et, lorsqu'un chargé d'assistance demande des civières et des
places sur un vol, il est assuré de les avoir. Du strict point de vue médical
maintenant, le chargé d'assistance n'est plus maître d'oeuvre. Même si un vieux
briscard de l'assistance médicale sentira de lui-même le type de dispositif à
déclencher immédiatement et se dira, par exemple : "Ca, c'est du Mystère 10".
Quel est le niveau de turn-over sur vos plateaux ?
Il
est largement inférieur à 10 %. Je vois plusieurs explications à cela. Nos
chargés d'assistance sont souvent des personnes, qui, alors qu'elles étaient
étudiantes, nous ont choisis. Il s'agit par ailleurs souvent de gens dont les
compétences intellectuelles sont très réelles - diplômés en philosophie, en
lettres, en sciences humaines de manière générale... - mais dont le niveau
d'expérience, de formation pratique ou professionnelle est assez flou. En bref,
beaucoup de profils qui savent beaucoup de choses, mais ne savent pas forcément
faire quelque chose de bien spécifique. Or, aujourd'hui, les employeurs, du
moins nombre d'entre eux, ne recherchent pas tant des gens qui savent que des
gens qui savent faire, qui peuvent immédiatement exercer un métier précis. Chez
Europ Assistance, nous sommes, au contraire, ouverts à ces profils
généralistes. Voilà pour l'explication positive du faible turn-over. Mais il
est un autre facteur d'explication : si nous formons nos "généralistes" à un
métier qui, aujourd'hui, a pignon sur rue, qui est reconnu, ce métier va de
fait les éloigner de plus en plus de leurs études initiales. Dès lors, ne peut
pas partir qui veut, mais peut partir qui peut. Je suis parfaitement lucide à
ce sujet.
Europ Assistance est réputée pratiquer une politique salariale plutôt avantageuse ? N'est-ce pas là également un élément d'explication au faible taux de turn-over ?
Je dirais, de manière
plus générale, que l'entreprise est une "bonne maison". Un salarié en CDI
démarre à 8 500 francs mensuels brut. C'est l'indice le plus bas. Lorsque l'on
multiplie ce salaire plancher par 14, puisque nous pratiquons le 14e mois, nous
arrivons à un salaire de plus de 10 000 francs brut. Par ailleurs, en cumulant
tous les congés, nous arrivons à six à huit semaines.
Et pour ce qui est des bonus ?
Nous mettons en oeuvre un jeu de primes,
primes-bilan, primes-saison, généralement deux par an, qui peuvent atteindre 3
000 francs. Autres petits plus : nous remboursons la Carte Orange à 100 %. Et
proposons aux salariés tickets restaurant ou contribution de l'employeur au
repas pris au restaurant d'entreprise. Et, puisque nous sommes à Gennevilliers,
nous avons mis en place, le soir, un système de navettes, la dernière partant
pour Paris à 23 heures 30. Nous essayons, par ailleurs, d'être les plus souples
possible dans la planification. En vertu des accords d'entreprise signés dans
le cadre des 35 heures, nous devons remettre à chacun, le 15 du mois au plus
tard, son planning au titre du mois suivant. Ce délai minimal de 15 jours
permettant, en cas de demande motivée, un réaménagement des emplois du temps.
Quand c'est possible, bien sûr. C'est sans doute la totalité de ces éléments
qui explique la fidélité du personnel. Certains CDD reviennent plusieurs années
de suite, et, lorsqu'un poste en CDI se libère qui les intéresse, postulent.
Certains vont même candidater à un poste qu'ils ne visent pas spécialement en
tant que tel, avec l'intention de mettre un pied dans la maison pour décrocher,
plus tard, le poste qui les attire en priorité. Cette fidélité est essentielle
pour nous. Je considère d'ailleurs qu'il faut, en moyenne, trois ans d'exercice
pour faire un bon chargé d'assistance.
Pas d'intéressement, pas d'incentives ?
L'intéressement aux résultats ne concerne que le
personnel d'encadrement, qui se voit attribuer des objectifs précis. Pour les
chargés d'assistance, nous n'avons pas mis en place de prime individuelle de
manière institutionnalisée, mais la délivrance d'une gratification reste à la
discrétion de l'encadrement de haut niveau, selon des critères qualitatifs. En
matière d'incentives, j'ai institué des pots, des loteries. En septembre, un
voyage avec hébergement durant trois jours en Guadeloupe pour deux personnes a
été gagné, et un autre en Corse. Ainsi que trois week-ends de croisière pour
deux personnes avec le vainqueur de la Course du Figaro. Nous avons, par
ailleurs, distribué une centaine de lots de places de cinéma pour deux
personnes.
Avez-vous été confrontés à des mouvements sociaux ?
Nous avons connu des mouvements de fièvre. Généralement motivés
par des revendications d'ordre salarial. Mais qui ont pu aussi porter sur la
manière de gérer les plannings ou sur tel ou tel aspect de la vie du chargé
d'assistance. Les réclamations sont, au demeurant, honorables. Il est dans la
norme que l'on en veuille toujours plus. En début d'année, un appel à l'arrêt
total des activités a été lancé par l'un des syndicats. Mais les opérations
n'ont pas cessé. La grogne aura duré une journée, plus quelques heures le
lendemain matin.
Quelles sont les perspectives d'évolution pour les chargés d'assistance ?
Tous les quatre ans, un chargé
d'assistance, s'il n'a pas été distingué à titre individuel, passe
automatiquement au rang supérieur. Ce qui n'empêche pas certains d'évoluer dès
la première année, ni d'autres de se retrouver très rapidement nommés agents de
maîtrise, ce qui correspond chez nous au premier niveau d'encadrement, et qui
induit soit une relation fonctionnelle avec les salariés, soit une relation
hiérarchique. Les agents de maîtrise, dont le, salaire tourne autour des 12-13
000 francs sur 14 mois, étant eux-mêmes encadrés par des coresponsables et des
chefs de service. Les encadrants sont quasiment à 100 % des anciens chargés
d'assistance. Rien ne peut remplacer l'expérience du terrain en matière
d'assistance. Les greffes que l'on a pu tenter dans le passé ont toutes échoué.
Sur les plateaux, on observe davantage de mouvements de l'automobile vers le
médical que l'inverse. Mais il existe aussi des déplacements du médical ou de
l'automobile vers le service de nuit. Chez Europ Assistance, les chargés
d'assistance de nuit ne travaillent pas que la nuit et bénéficient d'avantages
sur leur service de jour.
Et pour ce qui est des mouvements au sein de l'entreprise ?
Il y a des mouvements verticaux vers la
direction commerciale de l'entreprise, plus rarement vers la direction
financière. Nous avons également ouvert un département, animé par d'anciens
chargés d'assistance qui fait, en quelque sorte, le go-between entre les
donneurs d'ordre d'Europ Assistance et les plateaux d'assistance. Il est
également possible de rejoindre les équipes de notre filiale Twinner. Mais il
n'y a pas autant de postes qui s'ouvrent en interne que de souhaits formulés de
mouvement. C'est pourquoi, nous allons traiter ces souhaits en mêlant des
critères chronologiques de revendication et des critères d'excellence.
Biographie
Après avoir passé dix ans dans le maritime chez un consignataire et courtier à Bayonne, et une année chez Gazocéan à Paris, Alexandre Zaaloff entre en 1974 chez Europ Assistance, d'abord en tant qu'attaché commercial, puis comme chef de service adjoint, chef de service, chef de division, fondé de pouvoir, directeur adjoint, directeur des relations fournisseurs, directeur délégué à la qualité, et directeur des opérations, fonction qu'il exerce actuellement. Alexandre Zaaloff est également P-dg de Twinner France, filiale d'Europ Assistance.
L'équipement du centre
Les plateaux d'assistance d'Europ Assistance fonctionnent sur la base d'un autocom Nortel Meridian. Le CTI repose sur Nortel Link. Activité d'assistance oblige, les postes des collaborateurs sur l'ensemble des plates-formes sont connectés à deux boucles optiques de secours France Télécom. Europ Assistance, qui a également intégré un back-up hébergé chez Generali, dispose aussi d'un groupe électrogène garantissant aux opérations une autonomie d'au moins 12 heures et pouvant aller jusqu'à 24 heures.
Europ Assistance
Filiale à 57,6 % de Generali et à 40 % de Fiat, Europ Assistance a réalisé en 1999 un chiffre d'affaires consolidé de 2,7 MdF (78 MF de résultat net, + 18,3 %), dont plus de 70 % hors de France. Le groupe, qui couvre 208 pays avec un réseau de 250 000 prestataires de services référencés, compte 32 plates-formes téléphoniques dans le monde, sur lesquelles aboutissent 27 millions d'appels, soit un appel chaque seconde. Au total, ce sont près de 5 millions d'assistances qui auront été portées dans le monde, soit une toutes les six secondes.