Les entreprisess en quête de talents
Prémices de saturation en matière d'offre, image encore improbable des métiers impliqués, salaires peu encourageants... les centres d'appels se trouvent, pour certains, déjà confrontés à des difficultés en matière de recrutement. Difficultés que les professionnels de la relation clientèle devront juguler rapidement afin d'empêcher le déficit de devenir pénurie.
L'idée a aujourd'hui valeur de postulat : les centres d'appels constituent,
en France comme dans les autres pays d'Europe, un important vivier d'emplois.
Les rares études publiées sur le sujet alimentent largement cet optimisme :
selon Datamonitor, ce secteur d'activité devrait, d'ici à l'an 2002, employer 3
% de la population active. Pourtant, une telle affirmation relève de
projections établies sur la base d'analyses encore fragiles. Et pour cause :
l'activité des centres d'appels est encore jeune, trop jeune sans doute pour
autoriser des analyses d'évolutivité véritablement fiables. A défaut d'être
aussi prometteur que certaines études ne le montrent, le marché traverse
néanmoins une phase de croissance forcément créatrice d'emplois. A tel point
que, selon nombre d'entreprises, la demande serait devenue trop pesante par
rapport à l'offre et que les premières difficultés de recrutement se feraient
sentir. La France aurait-elle mis le pied dans une situa-tion telle que celle
que peut connaître l'Irlande ? Peut-on vraiment, alors que le métier de
téléconseiller en est à ses balbutiements, parler de saturation ? « Nous nous
trouvons dans une période intermédiaire. D'ici un à deux ans, nous pourrons
mieux répondre à la demande d'entreprises recherchant des collaborateurs ayant
dans leur bagage deux à trois ans d'expérience », explique Nathalie-Marie de
Grimal, directeur qualité de Multilignes Conseil. Bref, le marché souffrirait
à la fois de sa grande jeunesse et d'une croissance exponentielle. « La
difficulté à recruter se fait ressentir depuis un an, note Bruno Chognon,
gérant de LB Développement, société spécialisée dans les ressources humaines
centres d'appels. On peut identifier un certain nombre de facteurs
d'explication. Tout d'abord, le métier de téléconseiller n'est pas connu du
grand public. Il bénéficie même d'une image plutôt négative, directement liée à
la mauvaise réputation du télémarketing. Ensuite, en ce qui concerne les
téléconseillers "de base", nous nous trouvons confrontés à une pénurie dès lors
que nous nous plaçons dans le contexte d'un recrutement en contrat
d'alternance. Les jeunes rechignent, en effet, à accepter un contrat de deux
ans maximum, même avec embauche à la clé, s'ils peuvent bénéficier des "Emplois
jeunes", qui leur assurent un CDD de cinq ans. Côté personnel à haute
qualification, force est de constater que les bac + 4 ou + 5 préfèrent se
diriger directement vers des postes d'encadrement que vers des fonctions de
téléconseillers dans des centres d'appels où les salaires ne sont pas toujours
attractifs. Car il faut bien avouer que, pour l'instant, les entreprises n'ont
pas toujours bien intégré la nécessité d'investir dans les hommes comme elles
le font dans la technologie. »
La province à l'abri du déficit
Mais, par-delà ces données générales, force est de
constater qu'il existe une grande différence ente les situations parisienne et
provinciale. Si les centres d'appels dignes de ce nom ne sont pas tellement
nombreux en France, ils s'avèrent plus rares encore en régions. « Il suffit de
secouer un arbre poitevin et l'on voit cinquante téléconseillers tomber », note
Murielle Nicolle, chargée de mission pour les affaires économiques au Conseil
général de la Vienne. Dans le Poitou comme dans nombre d'autres régions
françaises, le recrutement de personnel en centres d'appels ne souffre pas
encore de pénurie. Et, malgré la présence sur le Futuroscope de sept call
centers employant déjà à eux seuls quelque 700 personnes, les responsables du
recrutement au sein de la collectivité départementale, qui disposent d'une base
de données permanente de 6 000 curriculum vitae, n'ont même pas besoin d'avoir
recours aux petites annonces. Alors que, pour les entreprises de la région
parisienne, l'achat d'espace en presse représente jusqu'à 70 % des canaux de
recrutement. Quant à l'engouement des sociétés pour la région de Poitiers, il
trouve aussi un facteur d'explication dans les aides au recrutement mises en
place par le Département. Celui-ci a, en effet, institué l'Apej (Aide au
premier emploi jeune de la Vienne), qui délivre une aide financière de 27 000
francs pour l'embauche d'un jeune poitevin de moins de 30 ans. « Nous vivons
sous le double effet d'attraction des centres d'appels, qui représentent 90 %
de notre activité recrutement, et de Cegetel, qui bénéficie ici d'une grande
aura », constate Murielle Nicolle. En l'espace de deux ans, le département de
la Vienne a ainsi aidé au recrutement de quelque 500 téléconseillers et devrait
poursuivre sur sa lancée puisque Cegetel envisage à elle seule d'embaucher 350
personnes par an. Pourtant, le taux de chômage en Vienne ne baisse pas pour
autant. Et pour cause : de nombreux chercheurs d'emploi venus de départements
voisins prennent une adresse à Poitiers avec pour seul objectif d'être recrutés
par les centres d'appels du Futuroscope dans le cadre de l'Apej.
Fort turn-over en région parisienne
Si les différentes
collectivités locales de province n'éprouvent pas, en termes de volume, de
difficulté à recruter, la situation est moins enviable pour les centres
d'appels parisiens, a fortiori si l'on aborde la dimension qualitative. De
fait, le phénomène de turn-over, fort peu sensible en province (de 3 % à 10 %)
est plus présent en région parisienne, où les téléconseillers, quand bien même
ils bénéficient de contrats à durée indéterminée, n'hésitent plus à quitter
leur entreprise pour une autre dès lors qu'ils estiment pouvoir mettre en
valeur leur expérience et leur qualification. Une qualification qui, si l'on
devait brosser le portrait type du téléconseiller, relèverait d'un niveau bac +
2 ou bac + 3. « Le profil moyen du téléconseiller débutant recruté chez nous
correspond à une femme de 24 ans, célibataire et sans enfant, de niveau bac +
2, habitant la région parisienne », explique Clémence Sirech, chargée de
recrutement chez Téléperformance.
De 7 000 à 12 000 francs pour salaire initial
La première entreprise française de télémarketing
a créé il y a deux ans son département de recrutement, dont les activités se
cantonnent aux besoins des téléservices en réception d'appels (télémarketing
exclu). En 1997, cette structure a recruté quelque 130 personnes et 70 autres
de février à avril 1998. Ce, sur la base d'une grille de salaires propre à
Téléperformance. Un chargé de clientèle en début de carrière va gagner 7 000
francs brut par mois, un technicien conseil de 8 000 à 9 000 francs selon sa
spécialisation, un superviseur (qui a sous sa responsabilité entre trois et six
personnes) de 8 000 à 9 000 francs, un responsable de site (qui chapeaute de
dix à quatre-vingt personnes) de 9 000 à 12 000 francs. Ces niveaux de
rémunération sont bien évidemment indicatifs. Il va de soi qu'un chargé de
clientèle très spécialisé, recruté à bac + 5 dans des domaines comme le droit,
l'économie ou les finances, se verra plutôt proposer un salaire avoisinant les
10 000 francs. Les rétributions chez Téléperformance sont, de réputation bien
répandue, plutôt inférieures à la moyenne pratiquée dans le monde des
téléservices. Chez Multilignes Conseil, on avance des salaires minimaux qui
s'approchent plutôt des 8 000 à 9 000 francs brut mensuels. De manière
générale (mais là aussi, la différence fait force de loi), les salaires
proposés aux nouveaux recrutés sont plus élevés lorsque l'employeur est
l'entreprise utilisatrice du centre d'appels que quand il s'agit d'une société
sous-traitante. « Nous constatons que les recrutements sur la base du smic
représentent moins de 20 % des cas, souligne Frédérique Gautier, directeur du
développement de Plus Intérim, société de travail temporaire dans le tertiaire.
En moyenne, au niveau plancher, nous en sommes plutôt à des émoluments
supérieurs de 15 à 20 % au salaire minimal et, en moyenne, à des salaires
supérieurs de 25 % au smic. Disons qu'en moyenne, un téléconseiller "de base"
est recruté à 9 000 ou 10 000 francs. »
La petite annonce dans la presse reste prédominante
Les sociétés d'intérim, elles aussi, se
sont lancées dans l'aventure des centres d'appels. Paradoxe pour une activité
qui se prévaut de recruter à plus de 90 % des CDI. « Il ne faut pas oublier
que, congés maladie, congés grossesse ou maternité obligent, il y a toujours un
taux d'absentéisme de 15 % dans les centres d'appels, précise Frédérique
Gautier. Nous sommes donc souvent appelés dans des contextes de remplacement de
personnel. Par ailleurs, nous avons, par exemple, été sollicités à six reprises
par des établissements bancaires désireux de recruter en intérim, sur des
périodes de un an à un an et demi, afin de mettre en place un centre d'appels à
valeur de test avant de faire un choix définitif. Cette stratégie de l'essai
est plus répandue qu'on ne le pense. 45 % de nos intérimaires se voient
proposer un contrat à durée indéterminée au terme de leur contrat initial. » En
trois ans, Plus Intérim a travaillé avec plus de 3 000 entreprises et dispose
d'une base permanente de 1 000 candidatures actives. Pour se constituer une
base de données, pour trouver les compétences requises, a fortiori dans une
importante campagne de recrutement, encore faut-il mettre en œuvre les
meilleurs canaux de prospection. A commencer par les petites annonces. Chez
Plus Intérim, à l'image des pratiques du marché, 60 % du recrutement des
téléconseillers se fait via les PA en presse. En privilégiant largement Le
Figaro : l'écrasante majorité des personnes en recherche d'emploi consultent ce
titre qui est, par ailleurs, le seul à disposer d'une si large diffusion dans
les grandes écoles et universités. « Les quotidiens autres que Le Figaro ne
rapportent rien, ou quasiment rien : peut-être dix appels par annonce. Ce qui
est peu lorsque l'on a investi 10 000 francs », précise Frédérique Gautier. 10
000 francs et souvent plus, notamment en ce qui concerne Le Figaro. Mais les
entreprises en phase de recrutement ont recours à d'autres modes de prospection
: organismes de formation, candidatures spontanées, bouche à oreille,
parrainage, Internet...
300 Personnes recrutées en 10 jours
Il n'empêche, lorsqu'il faut recruter vite, ou en masse, la
petite annonce, outre le recours à des entreprises spécialisées, reste "la"
solution. « En moyenne, une annonce va générer une centaine d'appels. Pour
recruter dix personnes, l'entreprise devra en convoquer quatre-vingt-dix et en
présélectionner une trentaine. Par ailleurs, il est toujours recommandé de
repasser l'annonce en deuxième semaine », explique Nathalie-Marie de Grimal.
Pour l'entreprise-mère du centre d'appels, le recrutement peut nécessiter deux
mois de travail. Pour une structure spécialisée, les choses peuvent être
nettement plus rapides. Le recrutement de 300 personnes dans le cadre de
l'implantation du centre Tam-Tam au Futuroscope a demandé dix jours au
département de la Vienne.
Des campagnes de prospection réfléchies
Néanmoins, la précipitation reste l'une des ennemies
principales d'un bon recrutement. Et, d'ailleurs, dans un contexte
professionnel dont on ne cesse de réclamer l'habilitation à force d'arguments
qualitatifs, ne devrait-on pas prendre davantage le temps d'organiser ses
campagnes de prospection ? Les entreprises semblent souvent plus vigilantes
lorsqu'il s'agit de faire des choix sur le personnel d'encadrement. « Alors que
le recrutement interne est souvent privilégié pour les personnels de base, on
constate que les sociétés n'hésitent pas à avoir recours aux méthodes de
"chasse de tête", de "débauchage" pour les postes à responsabilité, note
Nicolas Lepercq, directeur de Twinner. Il faut dire que les enjeux sont de
taille : il peut s'agir de fonctions induisant des émoluments annuels de 300
000 francs et plus. » La pratique est directement liée à l'état du marché : le
personnel d'encadrement et de direction, plus restreint en nombre, est
également davantage identifiable. Quant à la population des candidats
potentiels aux postes de téléconseillers, elle est de plus en plus nombreuse à
mesure que s'accroît la demande. Reste, pour les employeurs, à se doter des
meilleurs outils, à court et moyen terme, pour procéder à des opérations de
prospection réfléchies et dignes de leurs ambitions stratégiques.
Caisse d'Epargne de Flandre : le choix du recrutement interne
Pour nombre d'entreprises ayant décidé de mettre en place un centre d'appels intégré, la constitution des équipes de téléconseillers repose en grande partie sur un recrutement interne. Si le call center représente en soi une activité complémentaire, voire supplémentaire, il n'en est pas pour autant une création ex nihilo. Bien souvent au contraire, le centre d'appels figure un transfert d'activités sous une nouvelle forme. D'où le recours fréquent à des personnels internes. Quant à l'argument avancé par les responsables des plates-formes pour justifier cet appel aux viviers existants, il relève principalement du registre qualitatif. C'est le cas à la Caisse d'Epargne de Flandre, dont le centre d'appels, opérationnel depuis le début 1997, a eu exclusivement recours à une prospection interne. Un appel d'offres a été lancé auprès de l'ensemble du personnel commercial de l'établissement, pour le recrutement de 12 téléconseillers. 48 candidats se sont fait connaître, soit un dixième du personnel commercial. « Nous ne pensions pas devoir répondre à un si grand nombre de postulants. Il faut dire que nous avions largement communiqué sur les métiers impliqués, précisant qu'il s'agissait de tâches commerciales à part entière, de fonctions clairement connues et identifiées, dont la seule particularité tenait dans le média utilisé, à savoir le téléphone », précise Jean-François Killian, responsable du centre d'appels de la Caisse d'Epargne de Flandre. Le recrutement s'est orchestré autour de trois métiers : téléconseiller, télégestionnaire de portefeuille, gestionnaire d'équipe. « Le centre d'appels fonctionne essentiellement en réception : nous sommes donc confrontés à une très grande variété de demandes, des plus simples aux plus pointues. Exactement comme peuvent l'être des commerciaux en agences. Le recrutement devait donc privilégier l'approche métier sur la dimension relationnelle, cette dernière étant optimisée en aval par une formation soutenue. C'est pourquoi nous avons eu recours à du personnel "maison", souligne Jean-François Killian. Outre l'aptitude à soutenir une relation téléphonique de qualité, les personnes choisies ont également dû accepter des horaires spécifiques puisque le centre d'appels est accessible six jours sur sept de 6 heures à 23 heures. Aussi, la direction de l'établissement s'est-elle engagée à assurer un retour en agence dans les cinq ans sur demande des intéressés.
La procédure de recrutement à Téléperformance
Définition des profils de postes requis. Choix des supports de diffusion des annonces. Réception des candidatures. Sélection des candidatures et envoi des réponses négatives aux personnes non retenues. Première étape de sélection par téléphone. Entretiens en groupe : tests, présentation de la société, présentation des métiers proposés. Pause café. Correction des tests par l'équipe de recrutement. Entretiens individuels (une demi-heure environ). Réponse négative adressée aux personnes non retenues. Présentation du dossier de chaque candidature retenue à l'entreprise cliente. Entretien avec l'équipe de production. Officialisation du recrutement (période d'essai d'un mois renouvelable une fois).
Les risques de la précipitation
Une semaine pour organiser le recrutement de quinze téléconseillers en contrat à durée déterminée : c'est la mission confiée à la société Twinner par un organisme de crédit. Une prospection devant répondre au lancement d'une action ponctuelle au sein de l'activité centre d'appels de cet organisme. L'employeur contacte d'abord une société d'intérim, qui ne lui donne pas satisfaction, faute de candidats disponibles. Elle envisage alors d'exploiter ses propres services en interne. Là encore, pas de ressources suffisantes pour constituer une équipe de recrutement digne de ce nom. Finalement, la prospection est confiée à Twinner. L'entreprise de crédit choisit comme média initial de recrutement les petites annonces en presse. Première entrave au bon déroulement de l'opération : le faible taux de réaction. Il y en aura environ 150 contre les quelque 350 attendus. Le mois de mai, avec son enfilade de jours de congés et de ponts, n'est pas la période idéale pour ce type de prospection (a fortiori quand le temps encourage davantage à se préoccuper des vacances à venir). Les candidats intéressés sont invités sur la petite annonce à composer le numéro de téléphone de Twinner, qui opère dès ce niveau un premier test. Les candidats retenus sont alors invités à appeler la cellule de Twinner pour une simulation de télévente. « Ces appels ont pour nous valeur de test en ce qui concerne la motivation des individus, explique Nicolas Lepercq, directeur de Twinner. Le taux d'abandon s'avère en effet en général assez élevé dans ce type de situation : de 25 % à 30 %. Quant à ceux qui rappellent, nous évaluons in situ leur aptitude à proposer un service ou un produit. » Les personnes ayant donné satisfaction à l'issue de cette phase de simulation voient alors leurs résultats croisés avec les CV adressés à l'issue du premier contact téléphonique. Enfin, Twinner communique à l'organisme de crédit une liste de noms sur la base de laquelle l'entreprise de crédit fera son choix. Sept jours pour organiser une opération de ce type, cela relève de la gageure. D'autant plus que le recrutement s'est construit sur des fondations trop légères, du fait du peu de réaction aux petites annonces (une dizaine seulement pour une PA parue dans le cadre d'un cahier spécial sur les centres d'appels dans "Libération"). Si le temps accordé à la prospection s'est avéré si court, c'est qu'il s'est agi de recruter du personnel pour une opération ponctuelle. Qui dit action ponctuelle dit emplois en CDD. Et c'est justement là que le bât blesse. Pour ce type de contrat, l'organisme de crédit recherche des personnes ayant au moins six mois d'expérience réelle sur un centre d'appels. « Lorsque l'on a accumulé six mois d'expérience sur un call center, on sait que l'on peut viser plus qu'un CDD », note Nicolas Lepercq.
Le centre d'appels comme tremplin pour l'emploi
Former 1 000 jeunes aux métiers des télécommunications en trois ans : c'est le pari que se sont fixé Ceritex et l'Infrep (Institut national de formation et de recherche sur l'éducation permanente). Cette émanation d'une association rattachée au ministère de l'Education nationale et l'entreprise spécialisée dans l'accueil téléphonique et la gestion de centres d'appels ont signé un accord cadre afin de promouvoir auprès des jeunes les professions relevant des télécoms et, par la même occasion, de permettre le recrutement d'un millier de personnes sur l'ensemble du territoire. Le principe de cette opération repose sur la mise en place de 100 "centres d'appels d'initiative locale". Ceux-ci devront employer une dizaine de personnes dans le cadre des Emplois jeunes (dispositif sur cinq ans) ou de contrats de qualification (dispositifs sur deux ans). Mission de ces call centers d'un genre nouveau : répondre aux questions que les jeunes peuvent se poser quant au monde du travail et à leur emploi futur. Trafic moyen supposé pour chacun de ces centres d'appels : 300 demandes par jour. L'Infrep se charge du recrutement (jeunes de moins de 26 ans, faible niveau de qualification) et Ceritex de la formation (quatre mois d'enseignement au métier du téléphone et des services directs). Tous les centres d'appels doivent faire l'objet d'une convention avec une collectivité locale, un établissement public, une association ou une entreprise. L'origine du financement est fonction de chaque type de convention passée et de la traduction locale des parrainages signés par douze entreprises dont IBM, Toshiba, Caisse nationale du Crédit agricole, CGI, Conseil général des Hauts-de-Seine, Lafarge, Total, Alcatel, Schlumberger, Pôle universitaire Léonard de Vinci. « Pour l'heure, un premier centre d'appels est déjà opérationnel à Boulogne, pour un investissement initial d'un million de francs, explique Patrick Raphaeloff, directeur de Microtel, l'entité formation de Ceritex. Fin 1998, une dizaine de centres devraient avoir vu le jour. Puis, une trentaine fin 1999. Il faudra attendre 2001 pour voir l'ensemble des 100 structures se mettre en place. »