Les dirigeants américains font leur autocritique
En mai 2002, Accenture confiait une étude à Wirthin Worldwide, institut de
sondages américain initiateur d'une enquête omnibus évaluant la perception
qu'ont les principaux chefs et responsables d'entreprise outre-Atlantique des
grandes tendances de la vie économique. Objet de cette étude : identifier les
freins majeurs au développement des stratégies de gestion de la relation
client. L'institut a interrogé par téléphone un échantillon représentatif de
plus d'une centaine de dirigeants de sociétés classées au Fortune 1 000. Les
résultats de l'étude montrent qu'en dépit de l'évolution sensible des
technologies visant à améliorer la connaissance du client, un long chemin reste
à parcourir pour donner au CRM la pleine dimension qui lui revient. «Trop de
projets CRM sont focalisés sur les outils et la technologie et insuffisamment
sur l'objectif final, qui est d'accroître la valeur de la relation client. Les
entreprises doivent mettre davantage l'accent sur le retour sur investissement.
Les entreprises doivent relever un certain nombre de défis afin de rendre leurs
initiatives CRM plus rentables », souligne Xavier Gazay, responsable des
activités CRM chez Accenture. Un tiers des personnes interrogées affirme que la
technologie les aide à améliorer "considérablement" la connaissance du client,
alors que 54 % n'y perçoivent qu'un soutien "modéré". Et, si la majorité des
dirigeants interrogés reconnaissent les apports réels des nouvelles
technologies dans la conduite des projets, 55 % d'entre eux attribuent en
partie les faiblesses de la GRC à un manque de soutien au niveau de la
direction générale, et 74 % à une mise en oeuvre inadaptée. Parmi les raisons
invoquées pour expliquer les résultats décevants des politiques CRM, les chefs
d'entreprise mentionnent notamment l'absence de vision à long terme, les
difficultés à justifier les investissements dans ce domaine, l'absence de
hiérarchisation de ces investissements et la mauvaise appréciation du retour
sur investissement. Pour 56 % des personnes interrogées, l'activité de leur
entreprise pourrait progresser de 1 à 20 % s'ils avaient accès à des données
complètes sur leurs clients et prospects. Et l'immense majorité d'entre eux
estiment que l'accès à des données "historiques, actuelles et en temps réel sur
leurs clients" permettrait d'accroître leur chiffre d'affaires :
"considérablement" pour 35 % d'entre eux et "modérément" pour 43 %. En l'état
actuel des choses, les données clients mises à disposition des entreprises ne
sont pas, de l'aveu même de leurs dirigeants, utilisées de manière optimale :
20 % estiment les exploiter "considérablement" - notamment pour doper les
ventes - tandis que 47 % déclarent les utiliser "modérément".