Les contrats de professionnalisation : un outil pour l'emploi
Les entreprises du secteur ont conclu, le 14 décembre 2004, sous l'égide du
ministre de l'Emploi, Jean-Louis Borloo, un accord-cadre destiné à promouvoir
la formation et se sont engagées à créer “un label social” pour promouvoir
l'emploi durable et la professionnalisation du secteur, en luttant contre les
délocalisations.
Le président de l'Association française des centres de relation clientèle, Eric
Dadian, a déclaré récemment dans la presse que les centres d'appels pourraient
créer 100 000 emplois en France.
Le ministre de l'Emploi en a pris acte en ajoutant que le problème des
délocalisations se traiterait « par un travail sur la qualité
de la formation des salariés afin, notamment, de favoriser leur fidélisation ».
Enfin, le ministre délégué à l'Industrie propose d'autoriser
les centres d'appels à travailler
le dimanche, en échange
de l'engagement d'embaucher 10 000 jeunes au chômage chaque année pendant trois
ans.
Une aubaine pour la profession ?
Force est de constater que, face à de tels engagements, le nouveau contrat de
professionnalisation pourrait bien constituer une aubaine pour la profession.
Inventé par les partenaires sociaux dans le cadre de l'accord national
interprofessionnel du 20 septembre 2003, le contrat de professionnalisation,
destiné à se substituer aux anciens contrats de formation en alternance, est
désormais inscrit
dans la loi du 4 mai 2004 qui
a fixé son entrée en vigueur
au 1er octobre 2004.
Ces contrats sont ouverts à toutes personnes âgées de 16 à 25 ans révolus ainsi
qu'aux demandeurs d'emploi âgés de 26 ans et plus. Ils ont pour objet de
permettre à leurs bénéficiaires d'acquérir une qualification supplémentaire et
de favoriser leur insertion professionnelle.
Plus souples que les contrats
de qualification, ces contrats associent des enseignements généraux,
professionnels et technologiques, dispensés dans des organismes de formation ou
par l'entreprise lorsqu'elle dispose d'un service de formation, et
l'acquisition d'un savoir-faire par l'exercice dans l'entreprise d'une ou
plusieurs activités professionnelles en relation avec les qualifications
recherchées.
La qualification visée peut être un diplôme de l'enseignement technologique,
mais aussi une qualification reconnue par la convention collective, figurant
sur une liste établie par la commission paritaire nationale de l'emploi de la
branche.
Les actions d'évaluation et d'accompagnement ainsi que
les enseignements généraux, professionnels et technologiques, doivent être
d'une durée minimale comprise entre 15 % - sans être inférieure à 150 heures -
et 25 % de la durée totale du contrat.
Le contrat peut être conclu pour une durée déterminée, d'une durée minimale
normalement comprise entre six et douze mois. Cette durée, conformément aux
dispositions de l'accord sur la formation conclu le 24 septembre dans les
Télécommunications, peut être portée à 24 mois et la durée de la formation à 35
% de la durée du contrat. Pour des jeunes de niveau inférieur ou égal au bac,
le contrat peut également être conclu pour une durée indéterminée, dans lequel
sera déterminée une période de professionnalisation. L'entreprise peut, si elle
le souhaite, désigner un tuteur pour accueillir et guider dans l'entreprise les
jeunes en contrat de professionnalisation.
Des économies de charges
En contrepartie de ces engagements pris en termes de formation et
d'accompagnement, l'employeur bénéficie d'une exonération des cotisations de
Sécurité sociale (28,5 % du salaire) dans la limite du Smic, soit une économie
de charges de l'ordre de 330 E par mois et par salarié.
Le coût de la formation délivrée est financé par Auvicom sur
les contributions mutualisées
des entreprises, dans la limite
de 9,15 E par heure d'évaluation, d'accompagnement et de formation. Les actions
de formation des tuteurs sont financées sur la base d'un forfait horaire de 15
euros, dans la limite de 40 heures.
Enfin, l'accord sur la formation professionnelle conclu le 24 septembre 2004
prévoit des priorités au titre des contrats de professionnalisation. Cependant,
les métiers des centres d'appels ne semblent pas avoir été particulièrement
pris en compte…
Si rien n'est à ce jour prévu
dans le cadre de la branche,
une certification de téléconseiller
ou télévendeur pourrait être envisagée dans le cadre de la professionnalisation
du secteur
et constituerait alors une
des qualifications pouvant être acquises dans le cadre du contrat
de professionnalisation. Cette démarche s'inscrirait parfaitement dans les
objectifs sociaux que s'est fixé la profession.