Les centres d'appels "faits maison" de la MAAF
Après un test pilote sur le site de Paris d'octobre 1997 à octobre 1998, la
Maaf étend son réseau de centres de relation clients. Opérationnel depuis le 30
août dernier, le centre de Niort sera bientôt suivi par celui de Lille en mars
2000, puis ce sera le tour de Lyon en 2001, Bordeaux en 2002 et Montpellier en
2003. A terme, ces 6 plates-formes de 80 positions chacune - à l'exception du
centre parisien limité à 60 postes - pourront traiter près de 8 millions
d'appels entrants par an. Superficie moyenne : 900 m2. Nom du dispositif :
"Atlas". Leur vocation ? Traiter pour le compte des réseaux commerciaux les
appels émanant d'assurés et prospects, particuliers et professionnels. Ce, de 8
h 30 à 18 h 30 du lundi au vendredi et de 9 h à 12 h le samedi. Tous les appels
composés avec le Numéro Indigo 0825 300 825 sont traités pour 70 % d'entre eux
en direct. Les 30 % restant sont reroutés vers trois structures de compétences
internes : spécialistes entreprise (10 %), gestion de sinistres (10-15 %) et
interlocuteurs en agence (10 %). « Le but est d'alimenter les agences en
prospects qualifiés et motivés afin que les conseillers de clientèle soient
plus productifs en conquête - souscription de nouveaux contrats - et en
fidélisation dans le suivi de leur propre portefeuille », explique Jean-Michel
Courtiau, responsable des centres d'appels clientèle. La Maaf investit dans des
call centers pour prendre les appels perdus en agence, où les commerciaux sont
constamment pris entre les flux téléphoniques et les rendez-vous. Alors que les
points de vente ne prenaient que 70 % des appels, la norme est de 92 % en
centre d'appels. Ce qui représente un potentiel supplémentaire de 25 %
d'opportunités commerciales.
75 % DES APPELS PRIS EN MOINS DE 10 SECONDES
Cette "rationalisation" de la gestion des flux
téléphoniques s'accompagne d'un suivi au quart d'heure près. Outre l'évolution
du taux de prise figurent au sein des reportings, le pourcentage d'appels
réceptionnés en moins de 10 secondes (plus de 75 %), la durée moyenne de la
conversation (3 minutes 30 + 30 secondes de fulfillment ou de prise de note),
les opérateurs actifs, ceux en pause, le nombre d'appels par jour (70 à 80 par
téléconseiller). Mais il arrive que des grains de sable viennent perturber
cette mécanique : les violents orages qui se sont déchaînés sur l'Ile-de-France
fin mai ont provoqué une explosion des appels qui sont passés de 4 000 à 10 000
par jour. Résultat, le taux de prise a chuté à 35 % ! Seconde famille
d'indicateurs, après les critères téléphoniques : les commerciaux. L'assureur
suit le ratio nombre de rendez-vous honorés/nombre de rendez-vous pris. « Un
bon téléconseiller tourne autour de 70 %, au-delà, il y a de fortes chances
qu'il s'agisse de rendez-vous forcés », commente Jean-Michel Courtiau. Autre
ratio utile : le nombre de contrats souscrits suite à rendez-vous pris par un
opérateur en centre d'appels (il est actuellement de 50 %), à comparer aux
résultats des rendez-vous directement pris en agence. Enfin, le taux de
résiliation (nombre de résiliations pour 100 contrats en portefeuille)
constitue un indicateur de performance commerciale et qualité. « On a constaté
une baisse du nombre de résiliations dans les agences délestées par un centre
», observe le responsable des centres d'appels de la Maaf. Pour ces dernières,
le taux serait passé en dessous de 3 %. « Mais l'indicateur sur lequel nous
avons le plus progressé porte sur les rendez-vous décrochés sur appels entrants
de prospects : on est parti de 5 % pour atteindre 30 % », se félicite-t-il. De
petits gestes anodins peuvent modifier la qualité perçue : après avoir interdit
aux téléconseillers de passer aux sociétaires qui le demandaient leurs
interlocuteurs en agence, la Maaf a autorisé le transfert de façon limitée...
avant de l'encourager.
TRANSFERT DES APPELS EN AGENCES À LA DEMANDE TRÈS BIEN PERÇU
Les études de satisfaction ont en effet
montré que la qualité de service perçue par le client dépendait en partie de
cette option. De formation BTS ou DUT action commerciale, ou bien provenant de
l'interne, les conseillers sont jugés sur toute une palette d'opérations :
établissement de devis, communication de renseignements techniques et
comptables, prise de rendez-vous en agence. Ils sont aussi responsables de la
gestion administrative des contacts à hauteur de 10 % de leur temps. 40 % des
effectifs travaillent à temps complet (35 heures hebdomadaires), 15 % sont
présents à 80 % (27 heures) et les 45 % restants sont à mi-temps. Le salaire
moyen fixe oscille entre 7 000 et 9 000 F brut mais peut atteindre 11 000 F
pour un salarié qui a de l'ancienneté. Quant au variable, qui dépend des
résultats de l'entreprise, il accroît de 20 % le salaire de base.
L'équipement des centres
Au niveau technologique, les centres de Paris et de Niort fonctionnent à partir d'ACD Alcatel 4400 CCD (appelés aussi ACD V2), capables de traiter 120 communications en simultané. Celui de Lille dispose, lui, du modèle ACD Alcatel 4300. Les positions sont équipées de mobilier Materic, de PC Hewlett Packard et Zenith 17 pouces avec architecture client-serveur sous Windows 95, ainsi que de casques Elite de Lem. A partir de mars 2000, l'organisation pourra gérer des transferts d'appels entre les trois premiers sites mis en réseau (Paris, Niort, Lille). Deux solutions sont envisagées : soit un reroutage entre PABX, soit le recours au routage intelligent de France Télécom (basé sur le produit Geotel). Un lien CTI sera livré en 2000. Ses fonctionnalités permettront de faire remonter des dossiers clients sur appels entrants, de faire suivre les dossiers en cas de transfert d'appel. En appels sortants, par exemple des relances commerciales, les téléconseillers bénéficieront de la numérotation automatique et de l'affichage des fichiers clients.
La typologie des appels entrants
La réception d'appels représente plus de 80 % du trafic téléphonique traité par les centres de la Maaf. Demandes administratives (adresse d'une agence, horaires d'ouverture, demande d'attestation d'assurance...) : 26 %. Demandes commerciales (tarifs, modification de contrat...) : 25 % dont 12 % de demandes de devis. Demandes sur tarification, sur situation comptable personnelle/compagnie : 7 %. Déclarations de sinistres : 15 %. Demandes techniques sur les contrats : 11 %. Demandes de rendez-vous en agence : 10 %. Divers : 6 %.