Le marché italien poussé par la libéralisation de l'économie
Le cabinet Datamonitor a étudié la configuration du marché des centres
d'appels en Italie à l'horizon 2005. Où il apparaît que les entreprises
exploitant des call centers de ce côté des Alpes sont essentiellement des
entreprises italiennes. A l'image de la France, l'Italie porte à l'étranger
l'image d'un pays à forte culture ouvriériste, où les revendications sociales
s'expriment avec vigueur et où les mouvements de grèves sont légion. Et, plus
que les Français, les Italiens ne sont pas connus pour leur amour de la
discipline dans l'organisation et l'exercice du travail. Aussi folklorique
qu'elle puisse paraître, cette image a sans doute freiné les entreprises
européennes dans l'implantation de centres d'appels en Italie. Ce, malgré les
percées réelles d'un mouvement général de libéralisation de l'économie et des
pratiques commerciales, initié par de très grandes entreprises, comme Telecom
Italia, puis ENEL qui sera entièrement indépendant de l'Etat courant 2002.
Effet de cette libéralisation, Telecom Italia Mobile est devenu une entité
autonome et figure aujourd'hui au rang des tous premiers opérateurs GSM en
Europe. Les Transalpins étant également très friands d'Internet et de nouvelles
technologies. Ce qui, en soi, constitue un terrain propice au développement du
marché des centres d'appels.
Trio de tête : services financiers, biens de consommation et télécoms
L'une des croissances les plus
sensibles d'ici 2005 devrait d'ailleurs, selon Datamonitor, concerner le
secteur des télécoms, qui devrait représenter dans les trois ans 19 % des
positions de travail en Italie. A l'image de la plupart des marchés européens,
l'activité transalpine en matière de centres d'appels est actuellement dominée
par les services financiers, les biens de consommation et les télécoms, qui
représentent respectivement 20 %, 19 % et 13 % des positions déployées. Suivent
le tourisme et les voyages (12 %), la distribution (7 %) et le high-tech (6 %).
En 2005, cet ordre ne devrait pas être bousculé. Ce, sur un le marché général
des call centers qui affichera une croissance importante. En déclivité certes,
mais estimée encore à + 15 % en 2005 (contre + 25 % en 2001). L'année dernière,
l'Italie comptait quelque 80 000 positions, qui seront 100 000 en 2002 et 140
000 en 2005. Ce, pour un tissu qui pourrait représenter dans les trois ans 3
700 sites (contre 2000 en 2001). En 2000, selon Datamonitor, les centres
d'appels faisaient travailler 0,3 % de la population active en Italie. Ratio
qui pourrait grossir jusqu'à 0,7 % dans les trois ans à venir. Le marché des
centres d'appels, à l'image de l'économie transalpine est fortement concentré
dans le Nord du pays. Plus qu'en France, le marché italien a développé des
structures relativement petites. Aujourd'hui, 54 % des call centers comptent
moins de 31 postes de travail et 38 % de 31 à 100 postes. Les centres de plus
250 positions ne représentent que 2 % des sites. Datamonitor prévoyant un
développement du marché largement porté par la création de petits centres.
Selon l'institut d'études, les sites de 10 à 31 postes de travail devraient
représenter en 2005 60 % du marché. Ce qui n'empêchera pas l'accroissement du
nombre de gros centres : 15 % les structures compteront plus de 250 positions.
La population travaillant dans les centres d'appels de moins de 30 postes
devrait suivre le mouvement et passer, entre 2000 et 2005, de 20 à 30 % de
l'ensemble des personnes employées sur les call centers en Italie. La part des
effectifs en poste sur les centres comptant de 30 à 250 positions baissera,
elle, de 32 % à 25 %. Quant aux centres de contacts multimédias, ils auront du
mal, prévoit Datamonitor, à se développer aussi vite que dans les autres pays
d'Europe. Malgré une croissance de l'ordre de 25 % par an, ils ne
représenteront que 11 % du marché en 2005, soit 400 sites au total.