L'armature d'Armatis se dresse à Calais
Armatis a annoncé en février dernier la création d'un centre d'appels à
Calais sur l'ancien site de production Lu du groupe Danone. La proximité des
lieux avec Paris (1 h 30 en TGV), un bassin d'emploi important (environ 8 000
demandeurs d'emploi de moins de 30 ans de niveau bac), la présence
d'universités et la qualité de l'emplacement proche du centre ville, ont
présidé au choix de l'outsourcer. L'ouverture du centre est prévue en septembre
prochain. Démarché par le géant de l'agroalimentaire en pleine
réindustrialisation du site et reclassement de ses salariés, Armatis s'est
engagé à créer 250 emplois minimum. Mais pas obligatoirement dans les rangs des
"P'tits Lu" (nom que se sont attribués les salariés). « S'ils ont le profil,
nous pourrons les recruter, mais nous n'avons aucun engagement de ce type avec
Danone », confirme Denis Akriche, P-dg d'Armatis. « Ils demandent des bac + 2.
Nous n'avons pas ce niveau ici », relève, perplexe, un délégué syndical
calaisien.
Des aides qui servent une stratégie
La
venue de la société de télémarketing profitera plus largement à la région,
souvent qualifiée de "sinistrée". Elle devrait, dans un premier temps,
permettre l'embauche de 100 à 150 personnes. A terme, ce sont entre 350 et 400
positions de travail sur 4 000 m2 qui pourraient être créées. Ce qui
représenterait alors près de 600 emplois. Pour respecter ses engagements envers
la communauté, Danone se montre des plus généreux. Tout un dispositif d'aides
est prévu pour l'accueil de nouvelles activités sur site et l'embauche de ses
anciens salariés. En ce qui concerne Armatis, le fabricant prend à sa charge
deux ans de loyer, ainsi que la réhabilitation complète des locaux : l'ancien
hall de conditionnement. En contrepartie, la filiale à 100 % de la holding
Taoris (85 % au fonds d'investissement Industrie & Finances et 15 % à Denis
Akriche) s'engage à "maintenir son activité durant 5 ans minimum", rappelle un
communiqué de presse. « Avec son projet, Armatis joue sur du velours »,
remarque le délégué syndical, en faisant référence aux avantages consentis par
son ex-employeur. Une idée que réfute le P-dg d'Armatis : « Venir pour les
primes, c'est une vision à court terme. Nous allons à Calais pour y rester.
Nous n'y allons pas pour faire une chasse aux subventions. » Face à un marché
difficile, les coups de pouce sont pourtant toujours les bienvenus.