Helitis veut booster les sites marchands
Le premier Web call center décentralisé. C'est ainsi que se définit la
société Helitis, qui a mis au point une offre de service de call center à
destination des sites web marchands. Créé en avril 2000 par deux anciens des
télécoms, Helitis fonde son offre sur le serveur My Call Web de MG2. Autour de
ce matériel, la société a développé un logiciel de eCRM et un centre d'appels
dont les hôtesses, formées à la technologie du Web, ont pour mission première
d'aider les internautes perdus. Le logiciel est branché sur le CTI du call
center et permet de faire monter à l'écran les fiches des appelants (screen
pop). A condition, bien sûr, que le site marchand qui loue les services
d'Helitis dispose d'informations les concernant dans sa base de données. Le
centre d'appels géré par Helitis est composé d'un serveur et d'une plate-forme
de réception d'appels. Quand un internaute est perdu sur un site, il clique sur
un bouton situé sur la page web, ce qui le met en relation avec une hôtesse, à
condition qu'il dispose de deux lignes téléphoniques. « Elle voit la page sur
laquelle surfe le client et peut le guider au téléphone », explique Raynald
Wauters, directeur d'Helitis.
A l'intersection de trois métiers
Il s'agit donc de Web call back, et non de co-browsing,
cette technique qui consiste à surfer à deux en même temps sur une page web. «
La moitié des appels des internautes est émise pendant les heures de bureau.
Or, les sociétés ont mis en place des firewalls (logiciels de filtrage) qui
empêchent de faire du co-browsing », précise Raynald Wauters. Pour assurer ses
clients de la rentabilité de son service, Helitis leur propose une phase de
test qui dure tant que le taux de clics est insuffisant. Par ailleurs, la
société propose des campagnes de prospection avec envoi d'e-mails, dans
lesquels apparaît le bouton de Web call back. La jeune société se veut à
l'intersection de trois métiers : le e-commerce, les télécoms et le call
center. Déjà, plusieurs entreprises importantes comme PPR, Guilbert Direct,
Marcopoly ou Autovalley ont été séduites par cette solution. Sa cible : tous
les sites de e-commerce, qui souffrent d'un nombre d'abandons très élevé avant
de payer le produit en ligne, autour de 70 % du nombre de visites. La
proposition d'outsourcing d'Helitis est double. L'offre "opérateur" permet de
faire un audit du site web, d'implanter et de personnaliser le bouton, de
paramétrer les outils de contrôle, d'étabir la mesure et l'analyse mensuelle
détaillée du trafic. Cette solution coûte 7 839 francs pour l'intégration, 984
francs par mois pour l'abonnement, plus 2,62 francs par communication, avec une
remise au volume par mois de 7 % au-delà de 600 minutes, 12 % au-delà de 1 200
minutes et 16 % au-delà de 3 000 minutes. Quant à l'offre "compact", elle
propose en plus la formation des hôtesses, la mise à disposition du logiciel de
eCRM, un point de rendez-vous hebdomadaire pour enrichir la formation et suivre
le trafic et un suivi de rentabilité. Elle vaut 28 862 F pour l'intégration,
plus un forfait mensuel : 2 951 F pour 50 appels, 10 823 F pour 200 appels ou
19 023 F pour 400 appels, ainsi qu'une commission de 4 % en moyenne sur les
ventes réalisées.
Recruter du personnel rodé au Web
Basée à la fois à Paris et en Corse, Helitis a choisi l'Ile de Beauté pour
installer son centre d'appels, précisément sur la technopôle de Bastia, Futura,
un incubateur de start-up créé par Emile Zucarrelli, maire de la ville. La
raison de ce choix : un turn-over moindre qu'en région parisienne. « Comme nous
ne travaillons pas avec des scripts préétablis, il nous faut des personnes qui
connaissent bien les sites web, d'où un effort de formation. Chaque hôtesse
dispose d'un bureau de 12 m2. Le personnel est aux 35 heures et touche un fixe
plus une part variable sur les ventes, et un intéressement », détaille Raynald
Wauters. Ces hôtesses sont multilingues et ont un niveau bac + 2 minimum. Grâce
à l'industrie du tourisme, très développée en Corse, Helitis n'a pas eu de mal
à recruter du personnel qualifié, souvent étranger. Indépendante, la société a
bénéficié d'aides de l'Anvar (Agence nationale de Valorisation de la Recherche)
et va faire entrer des capitaux pour soutenir son expansion en France et à
l'étranger. En effet, Helitis compte s'installer en Italie, Allemagne,
Grande-Bretagne, avant d'attaquer les Etats-Unis. Une ambition soutenue par la
conviction que les sites marchands n'existeront qu'avec plus d'achats en ligne
et, donc, avec centre d'appels.