Generale des Eaux Direct L'apprentissage normand
En 1998, Vivendi annonçait la réorganisation de son activité "eau" en
réunissant cinquante entreprises du groupe sous la marque Générale des Eaux
(nom originel de Vivendi). Une marque pour trois prestations : distribution de
l'eau potable, collecte et épuration des eaux usagées, service à la clientèle.
En même temps, et pour répondre à cette troisième visée, s'amorçait la mise en
place progressive sur les dix directions régionales métropolitaines d'un
service client à distance, baptisé "Générale des Eaux Direct" : deux premières
antennes ouvertes à Lyon et à Rennes, une troisième pour la région Loire-Poitou
et, le 9 novembre 1998, une quatrième à Rouen pour la Normandie (Basse et
Haute). Les dix centres d'appels de "Générale des Eaux Direct" fonctionnent sur
la base d'un Numéro Azur spécifique à chaque région. La finalité de chaque
plate-forme est la même : répondre aux demandes variées des clients (abonnement
ou résiliation de contrat, visite d'un technicien, signalement d'une fuite,
renseignements tarifaires et commerciaux, modalités et moyens de paiement,
changement d'adresse ).
Comment transférer 40 postes ?
Avant la création du service, en région Normandie, 80 personnes étaient dédiées
en agences à la relation clientèle. La mise en place de Générale des Eaux
Direct a été l'aiguillon d'un projet social de taille pour l'entreprise :
comment opérer le transfert de 40 postes des agences vers un site central ? Le
meilleur moyen d'intéresser le personnel consistait, selon les responsables du
service de Rouen, à lui proposer un aménagement avantageux du temps de travail.
Des discussions ont été engagées pour redéfinir avec chacun son horaire
hebdomadaire "idéal" : sur quatre jours, quatre jours et demi, plutôt le matin,
plutôt le soir Pas si simple. « Si les clients sont habitués à des plages
d'ouverture classiques, les conseillers recherchent plutôt, eux aussi, des
tranches de travail traditionnelles. Nous allons embaucher des jeunes en
intérim pour combler les trous », note Philippe de Marcillac, chef du service
clients régional pour la Normandie. Autre souci, le turn-over : pour le
responsable du call center, fidéliser, c'est d'abord bien recruter. Les bac +
2, s'ils correspondent bien aux compétences et aux salaires induits, ne sont
pas nécessairement les mieux profilés pour demeurer longtemps à ce type de
poste.
Un recrutement "panaché"
D'où l'orientation
vers un "panachage" : bac + 2, mais aussi niveau bac et collaborateurs plus
âgés. Le potentiel du plateau de la Générale des Eaux Direct à Rouen est de 40
postes. En juin dernier, 20 personnes y travaillaient déjà, dont deux seulement
manifestant le désir de changer de travail, selon le responsable du service.
Avant la mise en œuvre du call center, le taux de perte d'appels pouvait
atteindre les 50 % ; en juin dernier, 90 % des appels étaient pris dans les dix
secondes. Pour une durée moyenne de communication de trois minutes et une durée
moyenne de post-appel de trois autres minutes. Le trafic mensuel s'élevant
alors à 12 000 appels entrants. Le call center de Générale des Eaux Direct de
Rouen, selon son propre responsable, a subi à ses débuts les revers d'un
dimensionnement trop approximatif. Récemment, l'entreprise adresse à 20 000
clients n'ayant pas réglé leur dernière facture un mailing de relance. Le
courrier part un jeudi. Le lendemain, le call center reçoit 2 800 appels, le
lundi suivant 2 000, 2 000 encore le mardi et 1 800 le mercredi. Difficilement
gérable pour une structure qui ne peut traiter qu'un millier d'appels jour. «
Nous avons commis quelques erreurs au départ. Mais nous en tirons les leçons
nécessaires. Un centre de relation clients, c'est beaucoup de pragmatisme et
d'empirisme », lance Philippe de Marcillac.
"Générale des Eaux Direct" en Normandie
0801 333 111 : accessible de 8 h à 19 h du lundi au vendredi et de 9 h à 12 h le samedi. Le service, certifié Iso 9002, fonctionne depuis novembre 1998 et étend progressivement sa couverture à l'ensemble de la région (Basse et Haute- Normandie). En juin, il était en contact avec 250 000 clients et devrait, fin 1999, toucher les 520 000 clients de Générale des Eaux sur cette région (soit 1,5 million d'habitants). 90 % des appels sont pris en moins de 10 secondes, pour un temps moyen de traitement de trois minutes. En moyenne, un client reçoit un appel par an.