GE Capital Bank : inquiétude autour de l'externalisation
La filiale française de General Electric, spécialisée dans les services financiers aux particuliers, a lancé en juin dernier un programme de sous-traitance d'une partie de sa relation client. L'extension de la prestation à d'autres processus reste à valider mais suscite des interrogations en interne face à une restructuration... de plus.
Depuis son implantation en France via les rachats, entre autres, du Crédit
de l'Est en 1995 et de la Sovac en 1996, la stratégie de GE Capital Bank,
filiale française de Global Consumer Finance (GCF), entité spécialisée dans le
crédit aux particuliers de GE Capital, la branche financière de General
Electric (GE), est à l'image de son organigramme : complexe. « Depuis notre
rachat par GE, nous sommes en état permanent de restructuration », note
amèrement un ancien salarié de la Sovac, membre du comité d'entreprise de GE
Capital Bank. Une refonte de l'organisation générale qui, selon lui, n'en finit
pas. Celle-ci prenant le pas sur le développement commercial de l'entreprise. «
Le principal reproche que nous pouvons faire est qu'aujourd'hui GE ne fait que
gérer et ne se soucie pas de gagner des marchés », confie le salarié. Un autre
sujet d'inquiétude. Loin d'être partagé par les instances dirigeantes. « GE
Capital Bank est en recherche permanente de partenariats et dans une démarche
active de business développement autour des financements liés à la
consommation, l'immobilier et l'automobile », se défend Elisabeth Pommereau,
directrice de la communication. Au-delà des divergences d'opinion sur le
développement commercial de l'entreprise, ce sont les restructurations
successives qui inquiètent. Car remettant en cause les métiers même de
l'entreprise. Et, notamment, ceux du Service des Opérations (voir encadré), la
structure en charge de la commercialisation et de la relation client à
distance. Dernier épisode en date : le lancement en juin 2001 d'un programme de
sous-traitance d'une partie de ses missions auprès de la Société Tunisienne de
Télémarketing, filiale de Teleperformance France. Alors que la prestation
devait, au départ, palier le manque d'effectifs durant la période estivale et
couvrir une activité en appels sortants (recouvrement en premier impayé), la
filiale française de GE a décidé, en septembre dernier, de poursuivre son
programme d'externalisation et de l'étendre à d'autres prérogatives. Sans
toutefois s'engager définitivement dans cette voie. La prestation étant soumise
au préalable à une phase de tests.
Stratégie globale de réduction des coûts
Ainsi, les missions concernées sont : le recouvrement
contentieux (deuxième impayé), l'animation (appels sortants vers les clients
pour favoriser l'utilisation des comptes et lignes de crédit), la validation
des crédits à la consommation et, enfin, des tâches de back-office comme le
traitement du courrier, des dossiers ou encore des RPA (rachats par
anticipation). En tout, une trentaine de postes de travail seraient concernés
dont la majeure partie est occupée par des intérimaires. Bien qu'aucune
décision définitive n'ait été encore prise sur l'avenir du programme - une
réunion entre direction et CE devant se tenir en février prochain , il semble
évident pour les représentants du personnel qu'à terme, l'activité sera
entièrement externalisée. Une impression, là aussi, non partagée par la
direction. « Si nous avons lancé ce programme, c'est uniquement pour faire face
aux pics d'activité et à notre difficulté de recruter pour notre centre
d'appels, explique la directrice de la communication. L'externalisation fait
partie d'une stratégie permanente de recherche de réduction des coûts de GE et
de ses filiales auprès de pays à faible coût de main d'oeuvre. » Si les
missions en phase de test confiées au prestataire étaient validées, quelque 80
emplois au sein du service des opérations pourraient être menacés, selon
certains représentants du personnel. D'où leur inquiétude concernant une
éventuelle externalisation.
Le Service des Opérations : une organisation back et front-office
Si l'activité du Service des Opérations consiste, avant tout, à commercialiser les trois produits financiers de GE Capital Bank (crédits conso, immo, auto), il n'est pas aisé pour le visiteur d'en comprendre l'organisation. Celle-ci est différente en fonction de ses activités. Néanmoins, elle peut être schématisée de la façon suivante : un front et un back-offices. Le tout rassemblant au maximum 250 personnes. Pour ce qui est du back-office, il consiste dans le traitement des chèques, leur encaissement, la gestion du courrier et la cellule e-business. Le front-office, pour sa part, intègre les missions de recouvrement (1er et 2e impayé), de commercialisation (Telesales pour les crédits à la consommation en plus de deux autres entités en relation avec des apporteurs d'affaires pour les produits auto et immo du groupe) et de service après-vente (service clientèle). L'externalisation de certaines de ses missions est d'autant plus troublante que l'activité centre d'appels est relativement récente. Elle fait suite à la restructuration des réseaux commerciaux des enseignes rachetées en 1995 et 1996 (Crédit de l'Est et Sovac).