Externe ou interne ? la décision est .... réversible !
Une PME a-t-elle besoin d'un centre d'appels ? Et en a-t-elle les moyens ?
Jean-Luc Koch : Dans les PME, on organise un centre
d'appels sans même le savoir. Beaucoup se sont dotées d'un centre de contacts
en complément d'une plate-forme de commerce électronique. Ou des centrales
d'artisans fournissant des services à domicile, avec quelques milliers de
prospects et 200 ou 300 appels par jour sur un Numéro Vert. Dans cette
situation, un standard classique sera vite débordé, et de toute façon il n'est
pas fait pour ! Il faut imaginer un accueil téléphonique spécifique. A partir
de trois postes et plus, avec un PABX et un Numéro Vert, on commence à faire du
centre d'appels. Avec quatre ou cinq opérateurs, on lance une campagne de
promotion…
Pour une PME, un centre interne sera-t-il toujours moins cher que la prestation externalisée ?
J-L. K : Oui, il le
sera… dans 50 % des cas. Le projet de centre interne devient justifié quand
l'entreprise mène des campagnes à répétition, traitées par ses propres forces
de vente. Au contraire, on externalise quand on ne connaît pas le métier de
l'accueil client, on ne sait pas dimensionner le centre. Alors, on ne prend pas
de risque. Et on internalise ou ré-internalise quand on connaît le métier et
que l'on souhaite faire des économies. Parfois, l'entreprise va ré-externaliser
son centre par la suite, pour profiter de la mutualisation des ressources chez
un outsourceur. Dans les petites entreprises, on peut rechercher la
mutualisation sur d'autres tâches, comme le secrétariat. Mais ce n'est pas
toujours faisable. Imaginez que vous avez des pics de 500 à 1 000 appels matin
et soir, et rien ou presque dans la journée. C'est impossible à gérer en
interne !
Sur quels critères une PME décidera-t-elle d'externaliser son accueil téléphonique ?
J-L. K : Il faut avoir
un système d'information bien réglé et un process industrialisé. Que doit faire
le centre d'appels : délivrer des informations, gérer les clients ou les
prospects, les réclamations, les services ? Il faut que le téléconseiller ait
les informations disponibles sur les produits, les prix, l'état des contrats.
L'outsourceur va demander de formaliser toutes les procédures et les règles,
pour optimiser la gestion de son personnel. Mais ce n'est pas toujours dans la
logique des PME qui laissent davantage de flou dans le management, s'appuyant
sur des expériences en interne. Dans le choix des critères d'externalisation,
il n'y a aucune logique mais plutôt une question d'opportunité stratégique.