Esprit d'ouverture
Olivier Njamfa devient intarissable dès qu'il s'agit d'évoquer Eptica, l'entreprise qu'il a cofondée en 2001 en rachetant un logiciel développé par Matra-net (émanation d'EADS). Parler de son parcours ne lui fait pas peur non plus. Volubile, ce passionné de technologies ne recule pas, il fonce et se dévoile avec spontanéité. A lire son curriculum vitae, on pourrait presque penser que son cheminement professionnel a été maîtrisé et sans embûches. La réalité diffère un peu.
Un bac C en poche la filière scientifique s'impose comme une évidence. Mais ce n'est pas du goût d'Olivier Njamfa. Faire partie de l'élite en prépa maths sup'représente un challenge mais l'ambiance n'est pas au rendez-vous. «Je ne me sentais pas exactement à ma place. Certes j'ai toujours apprécié les aspects techniques mais je trouvais l'atmosphère trop studieuse» souligne l'intéressé. La prépa HEC semble la même année mieux lui convenir. Il y trouve une plus large place accordée à la prise de parole à l'échange... Pour autant son changement de cap ne lui fait pas perdre de vue l'envie d'intégrer le secteur informatique.
En 1987 Olivier Njamfa choisit d'intégrer l'ESC Rouen. En présidant pendant quatre ans la session internationale il peut donner libre court à sa volonté d'envisager son avenir sur un plan mondial. Son rôle: décrocher des stages en France pour les étudiants étrangers et réaliser des études de marché globales pour les entreprises n'ayant pas les moyens de faire appel à un cabinet de conseil. Les différences culturelles n'effraient pas le jeune étudiant déjà doté de fortes capacités d'adaptation. Il effectue un stage chez CCMC, qui lui propose d'effectuer du contrôle de gestion pour une entreprise chargée de vendre des logiciels de comptabilité centralisée. Dans la continuité, son premier emploi chez Saari en tant que commercial confirme sa volonté de rester dans le secteur high-tech. De chef de vente à directeur commercial, en passant par le poste de directeur régional, les promotions s'enchaînent rapidement. Lorsque l'entreprise est vendue à Sage, Olivier Njamfa quitte son poste et retourne sur les bancs de l'école où il suit le MBA de l'ESCP-EAP. Attiré par le monde anglo-saxon, le jeune trentenaire intègre, au milieu des années quatre-vingt-dix, Comeshare, un éditeur spécialisé dans le domaine de la finance. En 1999, son N + 1 quitte la société, rejoint ShowCase et lui propose de le suivre.
Au moment où la bulle internet éclate, ShowCase est cédée à SPSS. Et une opportunité se présente alors à Olivier Njamfa qui décide de la saisir et de racheter le produit développé par EADS. Avec lui, Thierry Gandilhon, alors directeur technique de Matranet, se lance dans l'aventure. Une équipe de quatre personnes relève également le défi. «Nous partagions une envie commune de foncer», se souvient le cofondateur. Pourtant les débuts sont difficiles, 11-Septembre oblige. Les clients sont alors peu réceptifs. En 2003, la jeune entreprise lève des fonds tandis que les premières ventes sont signées. «Ce n'était pas le moment d'abandonner. Je ne voulais surtout pas baisser les bras. J'ai dû porter notre vision chez les investisseurs, et notamment au Crédit Lyonnais Private Equity», précise Olivier Njamfa. En parallèle, le business plan est repensé. D'une approche globale de la relation client, Eptica se focalise précisément sur la gestion des e-mails entrants. Le décollage dans tous les secteurs se produit en 2004. Aujourd'hui, après toutes ces batailles, l'entrepreneur se sent serein. Suffisamment pour renouer avec son goût du challenge et s'investir dans le développement de son business à l'échelle internationale.
Olivier Njamfa - Eptica
1987
Intègre en tant que commercial Saari, dont il deviendra directeur commercial.
1994
Effectue le MBA de l'ESCP-EAP.
1995
Poursuit son parcours chez Comeshare dont il sera le dg France.
1999
Rejoint ShowCase où il développe le réseau international.
Août 2001
Cofonde Eptica.