Des centres à la campagne
Il y a encore peu, lorsque l'on évoquait la délocalisation des centres
d'appels au sein de l'Hexagone, les noms qui venaient immédiatement à l'esprit
étaient Amiens, Rouen, Lille, Poitiers... Des villes qui font désormais figure
de "classiques". Mais qui aurait pu imaginer que l'on parle aujourd'hui de
Plérin, de Vervins, de Chalon-sur-Saône ou encore de Carmaux ? C'est pourtant
bien dans les Côtes d'Armor que la Maif va implanter son nouveau centre
d'appels. Dans le Nord de l'Aisne qu'Acticall a choisi de maîtriser sa
croissance. En Saône-et-Loire qu'Hays Ceritex a décidé d'installer son sixième
site en outsourcing. Et dans le Nord du Tarn que Quali-Phone déploie sa
quatrième implantation. Quatre ouvertures, expliquées dans ce numéro de
"Centres d'Appels", dont la proximité temporelle ne doit rien au hasard. Car
symbolique des préoccupations actuelles. D'une part, des entreprises et des
outsourcers dans leur quête de solutions aux problèmes désormais bien connus
sur les métropoles et qui ont noms : saturation de l'offre, pénurie de la
demande, turn-over, risques de conflits sociaux, etc. D'autre part, de
l'orientation stratégique vers le secteur des call centers des différentes
collectivités locales, dans le cadre du développement de l'emploi et de
l'économie. Si ce double phénomène n'est pas nouveau en soi, ce qui est
intéressant, c'est à la fois l'accélération de la délocalisation et le fait
qu'elle porte de plus en plus sur des villes de taille moyenne sinon petite. Et
ce, pour des implantations qui, elles, n'ont rien de petit, mais concernent des
centres de plusieurs dizaines, sinon centaines de positions à terme. Si l'on
n'est pas près de voir les villes installées à la campagne, demain pour les
centres d'appels, cette image risque bien d'être une réalité.