Des Moines : le sacerdoce des NTIC
Avec 200 000 administrés directs et une métropole comptant près d'un
demi-million d'âmes, Des Moines est la plus importante cité de l'Iowa, Etat
dont elle est également la capitale. Environ 2 000 personnes travaillent dans
les 20 départements de la municipalité : police, pompiers, espaces verts,
bibliothèque, services juridiques, développement économique... Autant de
services qui, jusqu'à une date récente, disposaient tous de lignes
téléphoniques et de numéros d'appels spécifiques, avec des gestions très
différentes des modes de contact et de la relation avec les administrés :
certains pratiquaient l'enregistrement de manière très organisée, d'autres en
étaient encore à la prise de notes papier. Bref, très difficile d'établir des
conclusions quant aux volumes d'appels. Difficile également de savoir quel
traitement était réservé à l'appel d'un administré, a fortiori si la réponse à
apporter devait nécessiter l'intervention de plusieurs départements. Pas non
plus de statistiques ou d'analyses sur les tendances. Reconnue au plan fédéral
pour son investissement dans les nouvelles technologies (un "Technology
Leadership Award" en 1999), La Ville de Des Moines a donc décidé de revoir
entièrement et d'automatiser la gestion des appels émis vers les services
municipaux. Avec l'idée d'un numéro d'appel unique, pour un service uniforme et
optimisé. Les responsables du projet au sein de l'administration locale se sont
mis en quête des solutions existantes sur le marché. Or, depuis trois ans, le
service interne d'assistance informatique (support de 1 200 ordinateurs)
utilisait la solution Heat de FrontRange. Les techniciens ont jugé que le futur
centre d'appels pourrait très bien, lui aussi, bénéficier de la technologie
FrontRange.
Une solution de help-desk déclinée au service clients
De fait, selon les propres termes du responsable de
l'information à la Ville de Des Moines, Michael Armstrong, le dispositif
technique déployé s'apparente à « quelque chose qui n'existe nulle par ailleurs
sur le marché : un système de service clients reposant sur une solution de
help-desk ». L'installation de la solution a débuté durant l'été 2001.
Aujourd'hui, ce sont 450 employés, au sein de 17 départements, qui utilisent le
nouveau système de gestion des contacts. Au total, le numéro unique reçoit
quelque 7 000 appels par mois. « Les administrés ont pris l'habitude de
contacter directement les services concernés, nous ne voulions pas bousculer
cette façon de faire. Nous avons alors opté pour un mo- dèle par distribution
plutôt que pour un schéma centralisé », explique Michael Armstrong. Aux
Etats-Unis, de nombreuses administrations municipales, qui sont amenées à
traiter des volumes d'appels très importants, ont développé des call centers
centralisés en front line sur le modèle du 311 (l'équivalent du 911, dimension
"urgences" en moins). Seul inconvénient : pour fonctionner de manière optimale,
ce type d'organisation requiert des formations lourdes, les agents d'accueil,
tous polyvalents, étant sensés pouvoir répondre aux différentes questions
relevant de l'ensemble des services municipaux. Les investissements impliqués
par ces formations n'étant alors pas toujours supportables au regard des taux
de turn-over enregistrés sur les front lines municipales. La Ville de Des
Moines a préféré exploiter au maximum les connaissances capitalisées au sein
des différents services. Avec l'outil Heat de FrontRange, les techniciens ont
constitué une base de connaissances de 1 250 questions types, avec, pour
chacune d'elles, un écran détaillant les informations susceptibles d'être
communiquées aux administrés. Ce système présentant, selon Michael Armstrong,
une autre vertu : au sein de l'administration municipale, l'âge moyen des
employés est assez élevé (47 ans). Les départs en retraite sont et seront donc
assez fréquents, avec pour conséquence une déperdition en termes de
connaissances et de savoir-faire. La constitution d'une base de données
s'apparente ici en quelque sorte à celle d'une mémoire collective, qui
atténuera cette fuite. Prochaine étape : le développement du service sur le
Web. 70 % des appels sont motivés par un besoin d'information. Le site
ci.des-moines.ia.us constitue ici un excellent moyen d'absorber les flux et
d'automatiser les réponses. Il devrait bientôt permettre aux administrés de Des
Moines d'interroger la base de connaissances des servi- ces municipaux.