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Dans le bons sens

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Ils sont venus et ils étaient tous là, le 14 décembre dernier, dans les locaux du ministère de l'Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale. Syndicat et association professionnels, pour une fois réunis dans un même élan, outsourceurs, donneurs d'ordres, organismes parapublics... et journalistes. Il est vrai que voir les instances gouvernementales et toutes les parties prenantes se mobiliser, enfin, autour de l'emploi dans les métiers des centres d'appels, était pour le moins attendu. Et réellement nécessaire, sur fond de délocalisation, même si le phénomène n'est sans doute pas directement proportionnel à son bruit médiatique. Multifacette, le plan d'action dévoilé par Jean-Louis Borloo a le mérite de jouer sur deux dimensions : l'une quantitative, puisque ce ne sont pas moins de 100 000 emplois nouveaux que la profession estime pouvoir créer, notamment grâce à lui, dans les cinq ans à venir, et l'autre qualitative. Avec, d'un côté, la construction à grande échelle, et avec de fortes implications au niveau régional, d'une offre de formation adaptée, et de l'autre, la création par la profession d'un “Label Responsabilité Sociale” dont la dénomination, même si elle a été qualifiée de “provisoire”, signifie bien la finalité. Il est d'ailleurs amusant de constater que certains ont, dores et déjà, communiqué sur leur “éligibilité” à un tel label, montrant ainsi que tout n'était pas forcément “noir” dans ce métier, et en particulier chez eux. On pardonnera cet empressement tant il est vrai qu'une telle création peut participer activement à réduire le déficit d'image du secteur. Une image que le compte-rendu dans la presse de récentes grèves n'a sans doute pas contribué à améliorer. Une fois de plus et malheureusement. Mais ces retombées ont au moins le mérite de mettre l'accent sur le chemin qui reste à parcourir et sur un certain nombre de points parmi les plus sensibles. « Ce plan sera gagnant pour le développement de l'emploi en France car il a été élaboré avec et pour tous les professionnels du secteur », a estimé Jean-Louis Borloo. C'est bien le moins que l'on puisse espérer, car il va dans le bon sens, à condition, effectivement, que tous les professionnels jouent le jeu. Mais, au-delà du nombre d'emplois, il ne sera réellement “gagnant” que lorsque ces emplois seront devenus véritablement attractifs. Qu'ils auront perdu définitivement cette dimension de précarité qui leur colle tant à la peau. Plus aucune entreprise ne nie l'importance de la relation client à distance dans le cadre de sa stratégie. Ses métiers méritent, eux aussi, qu'on leur accorde le même degré d'attention.

François Rouffiac

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