Dans le Nord, l'Ecureuil passe aussi sur le fil
Les Caisses d'Epargne de Flandres, du Pas-de-Calais et des Pays du Hainaut se regroupent dans un GIE pour l'exploitation de Direct Ecureuil Région Nord. Un centre d'appels mutualisé répondant à la stratégie de réduction des coûts de la Caisse nationale.
«L'union fait la force. » C'est, de loin, l'idée qui caractérise le mieux
le projet Direct Ecureuil Région Nord (DERN). Le nouveau centre d'appels
déployé en janvier dernier à Douai par les Caisses d'Epargne de Flandres, du
Pas-de-Calais et des Pays du Hainaut. Trois entités du Nord de la France
constituées en Groupement d'Intérêt Economique (GIE) afin de partager les coûts
inhérents à la création et l'exploitation d'un tel outil. De fait, les
représentations régionales suivent à la lettre la directive de la Caisse
nationale. Cette dernière invitant son réseau à engager des procédures de
mutualisation dans un objectif de réduction des coûts et de gains de
productivité. En l'occurrence, le projet DERN a été crédité de deux millions
d'euros par les trois partenaires. Une somme devant suffire à son
accomplissement. A savoir : une plate-forme téléphonique de 750 m2 sur trois
niveaux employant, à terme, 150 personnes pour 120 postes de travail.
Une montée en charge progressive
Pour l'heure, DERN
accueille 41 personnes sur 250 m2 (un niveau) officiant à partir de 36
positions. Trois types de missions y sont accomplies. D'un côté, l'accueil
téléphonique pour le compte des agences du réseau nordiste et, le cas échéant,
le routage des appels vers leur destination initiale. Seulement 12 % des 2 000
appels quotidiens seraient redistribués. Seules 24 agences monopolisant 16
téléconseillers sont intégrées dans ce dispositif qui devrait s'étendre d'ici
2004 à 60 % des 300 agences que compte le GIE. « Nous nous laissons le temps
pour des raisons de coûts et d'explication de ce service à notre clientèle »,
justifie Jean-Pierre Levayer, président de DERN. Autre service déployé, la
"banque à distance" autorisant les opérations classiques (virements,
consultations, ordres de bourse, etc.) avec une accessibilité élargie (6 j/7,
de 8 h 30 à 18 heures et le samedi de 8 h 30 à 16 heures) et dont la condition
pour en rentabiliser l'usage passe par le fameux "rebond commercial". A ce
stade, 12 personnes sont en charge de l'activité. Elles traiteraient quelque 4
000 contacts mensuels et bénéficient d'une première expérience dans la relation
client à distance via la Caisse d'Epargne de Flandres déjà équipée d'une
plate-forme téléphonique. Charge aux expérimentés de procéder au transfert de
compétences et à la formation opérationnelle des nouveaux entrants. Enfin,
dernière activité, l'émission d'appels (5 000 par semaine) pour la prise de
rendez-vous et/ou des propositions commerciales en direction de la clientèle
(près de 700 000 clients bancarisés pour les trois caisses). En la matière,
DERN fait appel chaque jour de 17 à 20 h à une vingtaine d'étudiants en contrat
d'intérim.
Pas de back-office sur le plateau
« Nous
n'avons pas voulu mettre en place de back-office sur la plate-forme. Nous
souhaitons que DERN soit uniquement un outil commercial », indique Jean-Pierre
Levayer. Du coup, le traitement post-appel se fait en agence via l'envoi de
mails pour désigner la tâche à accomplir (envoi de brochures, etc.). Une
organisation répondant là aussi à un souci de rentabilité accrue. Pour l'heure,
les résultats semblent probants. DERN aurait permis un gain de 20 à 30 % sur le
niveau de productivité en actes de ventes. « Un chiffre qui risque de stagner à
l'avenir », prévoit, prudent, le président de DERN. C'est pourquoi le retour
sur investissement a été établi à sept années environ. Car sur le fil, plus
qu'ailleurs, l'Ecureuil doit avant tout garder l'équilibre.