Comment améliorer le processus “Prévision”
Valider l'utilité de la prévision
La prévision
doit pouvoir être utilisée pour dimensionner les besoins en ressources. Non
seulement ces ressources doivent être assez flexibles pour s'adapter aux
besoins, mais l'exercice budgétaire doit aussi être en mesure d'allouer les
ressources supplémentaires nécessaires. Le processus prévisionnel doit être
également suffisamment crédible pour servir la prise de décision.
Vérifier qu'une prévision est envisageable
Pour qu'une
prévision soit envisageable, il faut que le futur puisse être constitué d'une
reproduction de situations s'étant produites dans le passé et qu'une analyse
conjoncturelle permette leur répétition dans l'avenir. Pour cela, il faut
disposer d'un historique, ou de situations similaires de référence, permettant
de déterminer des usages, des populations, des réactions à des événements.
Normaliser la sémantique utilisée
“Appels présentés”,
“Appels traités / décrochés / répondus”, “Qualité de service”, Taux
d'efficacité/de réponse”…, autant de termes propres aux centres d'appels dont
la signification varie d'un interlocuteur à l'autre, engendrant des confusions
qui peuvent être lourdes de conséquences.
Collecter et analyser les données historiques
Les données historiques proviennent de
l'ACD, de l'application CRM, du réseau opérateur, du SVI... Prévoir suppose de
pouvoir détecter des corrélations entre ces données.
Tenir à jour un journal des événements
Ce journal a pour vocation de mémoriser
les données autres que celles issues des systèmes d'information. Il sert à
interpréter des données historiques qui pourraient paraître aberrantes,
redresser les données historiques, analyser le comportement du volume pendant
des événements (pannes, lancement d'offre, etc.).
Appliquer le principe de décomposition
Le principe de décomposition consiste à
admettre que la série chronologique est le résultat de la juxtaposition de
plusieurs composantes : la tendance qui marque l'allure générale du phénomène
et les variations à long terme, les variations saisonnières, les variations
événementielles prévisibles.
Analyser l'effet saisonnalité et les jours atypiques
Une tendance ne peut s'interpréter que corrigée
des variations saisonnières. La bête noire des prévisionnistes est l'analyse et
la prévision des comportements sur les jours fériés mobiles sur calendrier
selon leur proximité avec les week-ends.
Choisir une méthode de prévision
Deux types de méthodes sont couramment utilisées.
Econométriques : la prévision s'appuie sur des variables explicatives connues
par ailleurs (prévisions des ventes). Et extrapolatives, qui s'appuient sur une
hypothèse de continuité à prolonger, sans modification de comportement
intrinsèque du processus passé.
Modéliser l'activité du centre d'appels
L'activité du centre d'appels peut être modélisée comme
un ensemble de six sous-systèmes : trois générateurs d'appels parallèles et
trois générateurs d'appels en série. Cette décomposition en sous-systèmes
permet d'envisager une approche statistique pour les trois premiers et une
approche explicative pour les trois autres afin d'isoler les sources de
dispersion de la prévision.
Prendre en compte l'effet retour du taux d'efficacité et du taux de résolution au premier contact
Une
des particularités d'un centre d'appels est que plus il reçoit d'appels, plus
le taux d'efficacité se dégrade et plus il génère des rappels avec un facteur
retard. De même, si la réponse n'est pas apportée de manière satisfaisante, le
client rappellera. Il y a donc un effet résonance qu'il faut éliminer de
l'historique des appels afin d'estimer plutôt un volume d'intention
d'appels.
Outiller le processus
Le recours à des
logiciels spécialisés dans le calcul des coefficients de régression ou de
modèles économétriques s'avère indispensable. Mais, s'il est possible
d'automatiser les flux et la mise en forme des données, les logiciels doivent
cependant être suffisamment souples pour permettre au prévisionniste des
interprétations graphiques et des ajustements manuels.
Analyser les écarts de prévision
L'analyse des écarts permet d'enrichir
l'expérience du prévisionniste, de détecter les dérives du modèle, de
rechercher des corrélations afin, si nécessaire, de le recalculer ou le
remettre en question.